13. Les grandes questions liées au monde globalisé


Les grandes questions liées au monde globalisé



CE QU’IL FAUT SAVOIR



Les inégalités dans un monde « globalisé »



Quelques définitions


Mondialisation. Terme qui qualifie le rapprochement des hommes et la facilitation des échanges permis par le développement des moyens de transport et des systèmes de communication.


Altermondialisme. Mot formé pour regrouper tous les mouvements qui ont en commun la dénonciation de la mondialisation ultralibérale et ses effets pervers sur les individus, les peuples et les cultures ainsi que sur l’environnement.


Tiers-monde. L’expression fut inventée par Alfred Sauvy en 1954. Le démographe faisait référence au tiers état de l’Ancien Régime mais aussi à l’émergence d’un « troisième monde » qui aspirait, durant la guerre froide, à exister avec les blocs de l’Ouest de l’Est.


Quelques chiffres


7 milliards. Ce nombre correspond au total des habitants recensés sur la planète en 2012. L’accroissement se stabilise et on devrait atteindre 9 ou 10 milliards d’habitants en 2050.


3 Français sur 4. Il s’agit de la part des Français qui connaît le principe du commerce équitable. Ils n’étaient que 10 % en 2000…


65 %. Ce pourcentage correspond au taux de personnes qui vivront en ville, sur toute la planète, autour de 2020. D’ores et déjà, plus de la moitié de l’humanité est urbaine. L’exode rural constitue déjà une catastrophe dans le tiers-monde où 1 milliard de personnes s’agglutinent dans des bidonvilles.


2 %. C’est le pourcentage de personnes qui possèdent 80 % des richesses dans le monde.


1,4 milliard. Ce nombre astronomique correspond aux cohortes de travailleurs très pauvres. Ces malheureux dont l’emploi assure à peine la survie touchent en moyenne l’équivalent de 2 dollars par jour.


39,5 millions de personnes vivent dans le monde avec le VIH. Environ sept infections sur dix se produisent en Afrique subsaharienne. En 2006, près de 3 millions de personnes (c’est-à-dire l’équivalent des habitants d’une ville comme Madrid) sont mortes de maladies liées au sida.



image Introduction


Les distances qui séparent les individus sur cette planète se sont rapprochées parce que nous avons su raccourcir le délai pour les parcourir. La mondialisation inaugure de ce point de vue un changement de modèle, de représentation des hommes dans l’espace et le temps. Le fait que les individus, les informations et les marchandises circulent plus rapidement qu’avant (et parfois quasi instantanément) modifie en profondeur l’ordre culturel, politique ou économique qui a prévalu au XXe siècle. Nous entrons pleinement dans cette ère du « village planétaire » dont parlait le philosophe canadien Marshall McLuhan. La planète semble en effet avoir rétréci aux dimensions d’un village où tout le monde côtoie et connaît tout le monde. Les interactions sont devenues permanentes entre les humains sur la planète Terre. Pourtant, seuls les pays du Nord continuent à profiter des richesses que produit la planète.


Les laissés-pour-compte de la mondialisation contredisent le discours optimiste que de nombreux experts économiques tentent d’accréditer. Le monde ne va pas bien, même si certains pays « émergent ». Malgré un accroissement global des richesses sur la planète, une très large majorité de la population mondiale vit sans le minimum vital. Les inégalités criantes qui se font jour dans notre monde globalisé peuvent-elles continuer sans entraîner de conflits majeurs ?



image La mondialisation et ses conséquences



image Interdépendance diplomatique

Dans les domaines diplomatiques, les pays sont « tenus » les uns aux autres et il est difficile pour un État de faire « cavalier seul ». Ainsi, quand un pays prend des décisions sans concertation, il s’expose à la réprobation de la communauté internationale. Les États-Unis font régulièrement l’objet de critiques à cause de cette propension à agir unilatéralement. Washington se dispense souvent de l’accord de ses partenaires pour agir, surtout militairement, comme l’épisode irakien l’a démontré. Malgré tout, si on excepte des pays comme la Corée du Nord ou, dans une moindre mesure, l’Iran, rares sont les États qui se sentent totalement dispensés de négociations avec leurs partenaires.



image Interdépendance économique

En matière économique, il est également difficile pour une nation de « sortir » des structures financières (Fonds monétaire international, par exemple) ou des réseaux internationaux (Organisation mondiale du commerce) qui organisent les échanges. Les relations de dépendance réciproque que nous vivons les uns par rapport aux autres nous lient, voire nous ligotent. Dans le monde « globalisé », les crises forment un effet « domino ». Ainsi, la fameuse crise des « subprimes » a-t-elle affecté les économies de tous les pays du monde, sans rester circonscrite aux seuls États-Unis d’Amérique.



image Interdépendance sanitaire

Les épidémies deviennent « mondiales », comme l’attestent les épisodes du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), de la grippe aviaire, de la grippe dite « mexicaine » ou « porcine » (autre forme de virus H5N1) ou, plus tragiquement, du sida. Les hommes circulent et se côtoient, ce qui favorise l’extension de certaines épidémies. D’un autre côté, l’information mondialisée permet de réagir instantanément et d’organiser des réseaux d’alerte qui circonscrivent les épidémies.



image Interdépendance environnementale

L’environnement est aussi devenu un problème mondial : le réchauffement climatique dû aux émissions de gaz à effet de serre concerne l’humanité tout entière. Les pollutions sont localement produites (certaines nations polluent plus que d’autres) mais globalement nuisibles. C’est pour cette raison que la lutte contre les nuisances environnementales passe désormais par des accords multinationaux. Le processus de Kyoto, malgré ses ratés, en est le plus parfait exemple.



image Interdépendance culturelle

On sait que la multiplication des échanges liée au développement des moyens de transport et de communication entraîne une « standardisation » des manières de vivre et de penser. L’anglais s’impose comme langue des échanges (elle est la deuxième langue la plus parlée au monde) et des nouveaux médias (Internet). Les habitudes alimentaires sont de plus en plus dictées par les normes occidentales (l’obésité gagne d’ailleurs l’ensemble de la planète comme s’il s’agissait d’une « épidémie ») et les « traditions » locales se vivent souvent comme des survivances « folkloriques », non comme de réelles pratiques structurantes des sociétés. On reproche à la multiplication des échanges d’abolir les différences et de créer une « monoculture » standardisée et imposée par l’hégémonie occidentale.



image Les inégalités dans le monde



image Le tiers-monde ou les tiers-mondes ?

Des inégalités intolérables se creusent entre les pays riches et les laissés-pour-compte de la mondialisation. À la division idéologique du monde de l’après-guerre se substitue désormais une hiérarchisation fondée sur les richesses.


Le tiers-monde est devenu une réalité complexe et multiforme. Il ne s’agit pas seulement, comme durant la guerre froide, d’un autre monde vivant à côté des grands blocs ; on parle d’une pyramide à trois niveaux distincts pour représenter la nouvelle organisation mondiale : tout en haut, les pays riches, puis les pays « émergents » (les « BRICS » : Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud…) et enfin, tout en bas, le « vieux » tiers-monde, c’est-à-dire les pays aujourd’hui totalement immergés, ceux que la mondialisation a oubliés (de nombreux pays de l’Afrique subsaharienne, le Bangladesh…). La situation de certains pays n’a jamais été aussi mauvaise qu’aujourd’hui.



image Les inégalités économiques

La mondialisation profite essentiellement aux nations riches. Les plus pauvres n’ont pas encore entamé leur révolution industrielle et l’état de leurs structures économiques ne laisse pas présager de développement imminent. Ils sont asphyxiés par leurs dettes, se heurtent à une démographie exponentielle et ne peuvent éduquer ou former les enfants pour les tirer vers le haut.



image Défaillances politiques et sociales

La corruption gangrène de nombreux régimes avec des chefs d’États soudoyés par les firmes multinationales. L’instabilité et les guerres empêchent tout décollage économique et laissent les populations dans la peur et la misère. D’un point de vue social, les coutumes se délitent sous la pression d’une urbanisation sauvage qui transforme les villes en ghettos. L’insécurité, l’insalubrité, la toxicomanie font le quotidien de millions de personnes qui s’entassent dans des bidonvilles inhumains.



image Défaillances sanitaires

D’un point de vue sanitaire, enfin, la situation est catastrophique. Le sida frappe essentiellement dans le tiers-monde qui n’a pas accès, faute d’argent et de structures médicales, aux trithérapies. La tuberculose, ce baromètre de la pauvreté, est en recrudescence et alarme les ONG qui travaillent sur le terrain. Le paludisme continue à faire des ravages dans l’indifférence générale : cette maladie ne frappe pas les Occidentaux, ce qui dispense de développer un vrai programme pour la recherche et les soins…



Questions environnementales



Quelques définitions


Développement durable. C’est « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs », selon Mme Gro Harlem Brundtland, Premier ministre de la Norvège (1987).


Effet de serre. Phénomène naturel où l’atmosphère laisse pénétrer les rayons solaires et les emprisonne partiellement, ce qui permet de réguler la température de la Terre. Les gaz à effet de serre renforcent ce mécanisme, contribuant au réchauffement atmosphérique.


Pollution. Dégradation de l’environnement par l’introduction de matières non présentes naturellement dans le milieu.


Déchet. On nomme généralement déchet « tout résidu d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation, toute substance, matériau, produit ou plus généralement tout bien meuble que son détenteur destine à l’abandon ».


Écologie. À l’origine, c’est une branche de la biologie qui se développe au XIXe siècle pour étudier les relations entre les êtres vivants et leur milieu. Aujourd’hui, ce terme est couramment employé pour évoquer les préoccupations liées à l’avenir de la Terre.


WWF. En anglais, World Wildlife Fund, ce qui signifie littéralement « fonds mondial pour la vie sauvage ». C’est une organisation non gouvernementale d’envergure mondiale de protection de la nature.


Quelques chiffres


2 à 4,5 °C. C’est l’estimation du réchauffement climatique au cours du XXIe siècle.


Deux fois plus d’ordures ménagères sont à traiter aujourd’hui en France par rapport aux années 60.


3 Français sur 4 déclarent trier régulièrement leurs déchets.


15 % des déchets sont réutilisés pour faire d’autres objets.



image Introduction


Depuis toujours, mais surtout au cours du XIXe et du XXe siècle, l’homme a utilisé son environnement pour satisfaire ses besoins et développer son confort. Cette façon de vivre montre aujourd’hui ses limites, car les ressources de la planète s’épuisent et l’activité humaine a des conséquences qui pourraient se révéler irrémédiables sur l’environnement. Depuis quelque temps, les signaux d’alerte clignotent. On a compris que la pollution de l’air et de l’eau rendait les êtres vivants malades, mais les habitudes mettent du temps à changer et les questions environnementales ne sont pas encore partout une priorité.



image La pollution, conséquences et prévention


La pollution peut résulter de phénomènes naturels, mais dans l’immense majorité des cas, la cause est directement imputable à l’homme et à ses activités. La pollution affecte aussi bien l’air que l’eau.



image Pollution de l’air

Bien qu’indispensable à la survie de l’homme, l’air est sans cesse pollué de multiples façons : fumées des usines, gaz d’échappement des voitures ou tout simplement les gaz dus à la respiration (dans les espaces confinés)…


La pollution atmosphérique est particulièrement forte dans les sites industriels, dans les mégalopoles des pays en voie de développement et par forte chaleur. La ville la plus polluée au monde est Mexico, car elle réunit tous les facteurs précédemment cités et elle est construite dans une cuvette cernée par des montagnes. Plus de 4 millions de véhicules y circulent chaque jour et, sur les 20 millions d’habitants, 100 000 meurent chaque année des suites de la pollution ambiante. On estime que le fait de respirer l’air de Mexico est aussi toxique que de fumer deux paquets de cigarettes par jour dès sa naissance. Dans cette ville, la moitié de la population souffre de maladies respiratoires.


Les effets de la pollution atmosphérique sont nombreux. Ils agissent à court et à long terme et touchent tant les hommes que l’environnement :



La France a pris des mesures pour lutter contre la pollution atmosphérique qui ont permis une baisse des émissions polluantes, par exemple :





image Réchauffement climatique

Malgré l’entrée en vigueur en 2005 du protocole de Kyoto signé en 1997 qui vise à diminuer les émissions de gaz à effet de serre pour lutter contre le réchauffement climatique, la situation continue à empirer.


L’utilisation des énergies fossiles (charbon, pétrole…) aggrave la situation en matière d’effet de serre. Les climatologues prévoient une augmentation moyenne de 2,5 °C sur l’ensemble de la planète au cours du siècle. La configuration de la Terre sera alors totalement bouleversée. Conséquences probables :



Dès à présent, des conséquences du réchauffement climatique sont observées : on estime qu’au cours du siècle dernier, la température de la France s’est élevée de 1 °C, ce qui équivaut à situer le pays géographiquement 100 km plus au Sud. On observe des migrations d’espèces vers le Nord ou encore l’arrêt des migrations hivernales vers l’Afrique de certains oiseaux.


À terme, le réchauffement climatique pourrait provoquer l’apparition en Europe de maladies jusqu’alors inconnues sous ce climat et l’extinction des espèces animales qui ne pourront s’adapter au changement.


En 2008, un rapport du WWF sur le réchauffement climatique en Australie estime que onze espèces sont directement menacées de disparition. Pour certaines, la multiplication des incendies détruit irrémédiablement leur habitat, pour d’autres, la nourriture risque de manquer du fait de l’assèchement du sol. Enfin, le rapport relève que certaines plantes sont en train de perdre leurs qualités nutritionnelles, comme l’eucalyptus dont les feuilles deviennent moins nutritives du fait de la pollution de l’air, alors que c’est la seule source alimentaire du koala.



image Question du nucléaire

Après l’accident de Fukushima en 2011 (on avait connu Tchernobyl en 1986 et Three Miles Island aux États-Unis en 1979), l’atome a perdu de nombreux partisans. L’Allemagne a décidé une sortie totale du nucléaire et a lancé des programmes de développement en direction des énergies renouvelables. La France reste indéfectiblement liée à l’atome : avec 19 centrales et 58 réacteurs en 2012, l’Hexagone se classe parmi les nations les plus « nucléarisées » au monde. Certes, le nucléaire ne rejette pas de CO2, mais ce n’est pas une énergie « propre » pour autant : la question des déchets (de leur traitement et stockage) est loin d’être réglée, de même que celle du démantèlement des centrales sur lequel nous n’avons aucun recul (la seule en phase de « démantèlement », à Brennilis en Bretagne, pose de nombreux problèmes non résolus). Le nucléaire, que l’on croyait « moderne », est de plus en plus assimilé à une énergie du passé.

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May 13, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 13. Les grandes questions liées au monde globalisé

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