Chapitre 13
La fonction de protection et de défense15
SAVOIRS
Notions épidémiologiques
Agents mis en cause
Les bactéries
Différentes sortes de bactéries
Les bactéries commensales ou saprophytes : elles sont présentes à l’état physiologique et sont non pathogènes.
Les bactéries pathogènes : elles provoquent des perturbations chez leur hôte.
Les bactéries opportunistes : ce sont des bactéries commensales qui peuvent devenir pathogènes en cas de déficience des défenses immunitaires de l’individu.
Principales infections associées aux soins
Modes de transmission et facteurs favorisants
Modes de transmission
On distingue deux origines de transmission des germes :
origine exogène : les germes sont extérieurs au malade. La transmission soignant-patient est le plus souvent manuportée ; une contamination patient-patient peut avoir lieu par l’intermédiaire du matériel (masques, laryngoscopes, stéthoscopes). L’environnement peut aussi être responsable d’épidémies au cours de travaux proches d’une unité de soins ;
origine endogène : le patient est contaminé avec ses propres germes qui sont situés sur la peau ou au niveau du tube digestif (pneumopathies chez le patient intubé).
Facteurs favorisants
Les infections associées aux soins sont favorisées par :
les procédures invasives : cathéter intraveineux, intubation orotrachéale, ventilation mécanique ; on estime le risque à 1 % par jour de ventilation ;
l’état du patient : pathologie chronique préexistante (insuffisance respiratoire, diabète, incontinence urinaire) ;
l’âge du patient : la personne âgée et le nouveau-né sont particulièrement sensibles, le premier par baisse des défenses de l’organisme, le second par immaturité de son système immunitaire ;
la dépression immunitaire ; séropositifs pour le VIH, traitements immunosuppresseurs, chimiothérapie ;
l’utilisation prolongée d’antibiotiques et/ou antibiothérapie à large spectre.
Moyens de prévention
Elle repose sur la création d’organismes chargés de mettre en place les moyens de lutter contre les infections associées aux soins, d’élaborer des recommandations de bonnes pratiques en matière d’hygiène, de participer à la formation des personnels hospitaliers et à l’évaluation des pratiques grâce au suivi et au contrôle des établissements (cf. chapitre 14 « La sécurité et les vigilances sanitaires »).
Actions sur l’environnement
Désinfection des surfaces et des équipements
Exemples de désinfectants
Les chlores : hypochlorite de sodium ou eau de javel.
Les aldéhydes : le formol (formaldéhyde) et le glutaraldéhyde : ce dernier est bactéricide, fongicide et virucide ; il a une action sporicide employé seul à 2 ou 2,5 % avec un temps de contact de 4 heures minimum. Les aldéhydes sont à la fois désinfectants et détergents.
Les alcools : action bactéricide et fongicide.
Les phénols : actifs sur les bactéries et le bacille tuberculeux ; le crésyl, le crésylol, le lysol ; ils sont fongicides et, semble-t-il, virucides.
Les biguanides : la chlorhexidine apparaît dans bien des solutions désinfectantes et détergentes.
Les tensioactifs ou surfactants : ce sont les ammoniums quaternaires.
Décontamination et stérilisation du matériel
Décontamination du matériel
Cette phase permet d’éliminer les germes pathogènes et d’éviter leur transmission.
Les décontaminants sont bactéricides, fongicides, virucides et sporicides.
Traitement des déchets hospitaliers
Assurer la sécurité des personnes.
Respecter les règles d’hygiène.
Éliminer chaque type de déchet par la filière appropriée dans le respect de la réglementation.
Contrôler l’incidence économique de l’élimination des déchets d’activités de soins à risques.
Tri des déchets
Les déchets d’activités de soins à risque infectieux (DASRI)
Les déchets à éliminer systématiquement dans la filière DASRI :
les matériels et matériaux piquants et coupants (PCT) (aiguilles, scalpels, etc.), qu’ils aient été ou non en contact avec un produit biologique ;
les articles de soins et objets souillés par du sang ou autre liquide biologique (pansements, cotons, compresses, etc.) ;
les flacons de produits sanguins à usage thérapeutique incomplètement utilisés ou arrivés à péremption, les tubes de prélèvement de sang, les dispositifs de drainage ;
les déchets issus des activités de thanatopraxie ;
les déchets anatomiques humains, correspondant à des fragments humains non aisément identifiables par un non spécialiste (grains de beauté, kyste, peau, etc.) ;
certains déchets de laboratoire (milieux de culture, prélèvements, etc.) ;
indépendamment de la notion de risques infectieux, tout petit matériel de soins fortement évocateur d’une acticité de soins et pouvant avoir un impact psycho-émotionnel (seringue, tubulure, sonde, canule, drain, gant, etc.).