Chapitre 13 Colposcopie dans les traitements du col
Il existe deux grands principes thérapeutiques des lésions cervicales.
La colposcopie trouve sa place dans chacun de ces deux types de traitements.
Place de la colposcopie dans les traitements destructeurs
Limites des indications
• tout risque de micro-invasion (et a fortiori d’invasion) a été formellement éliminé. Corollaire : la colposcopie ne comporte aucun signe de gravité majeur (major change) ;
• la lésion est observée dans sa totalité. Corollaire : la colposcopie doit être « satisfaisante » ;
• la lésion doit être d’extension limitée sur le col. Corollaire : le schéma colposcopique est important.
Réalisation pratique
• en périphérie, jusqu’à 3 mm au minimum en dehors de la surface anormale, pour ne laisser que de l’épithélium malpighien sain c’est-à-dire iodo-positif ;
• au centre, jusqu’à l’épithélium cylindrique, dont les papilles sont aisément identifiables sous l’œil du colposcope.
Au cours du traitement, l’examen continu au fort grossissement permet de :
• contrôler en permanence la qualité du geste en reconnaissant immédiatement le moindre oubli de tissu épithélial, si minime qu’il soit ;
• apprécier la profondeur de la destruction, qu’on estime à environ 7 mm pour assurer la stérilisation des récessus glandulaires sous-épithéliaux éventuellement colonisés par le processus pathologique.
Place de la colposcopie dans lestraitements d’exérèse
L’objectif est d’effectuer une intervention dont l’intérêt est double : thérapeutique et diagnostique car la pièce opératoire permet un bilan plus complet que la seule biopsie, notamment en ce qui concerne la recherche d’une invasion ou d’une micro-invasion dans les hauts grades.
• respecter les impératifs carcinologiques par une exérèse suffisamment large et surtout haute dans l’endocol pour que cette exérèse soit in sano ;
• et préserver l’avenir obstétrical des patientes en âge de procréer en évitant une ablation tissulaire trop importante du massif cervical.
Nous avons en effet démontré par une analyse de 439 grossesses après conisation1 que, quelle que soit la technique utilisée, les grossesses après conisation sont grevées d’une morbidité non négligeable comparée à la population générale :
• menace d’accouchement prématuré : 28,2 % contre 10,3 % ;
• rupture prématurée des membranes ; 21,2 % contre 12,34 % ;
• prématurité : 18,67 % contre 6,8 % ;
Place de la colposcopie dans les décisions thérapeutiques
Par J.-L. Mergui et J. Marchetta
Paramètres à prendre en compte pour les indications thérapeutiques
Lorsque nous prenons en charge une lésion intra-épithéliale du col de l’utérus, il est essentiel de garder à l’esprit que ce n’est pas une lésion cancéreuse que nous traitons, mais un risque pour une patiente de développer éventuellement un jour un cancer.
• l’impression colposcopique de gravité lésionnelle (subjective) ou grade (G) :