13: Anti-inflammatoires

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Anti-inflammatoires


Les maladies inflammatoires sont les maladies rhumatismales (polyarthrite rhumatoïde, rhumatisme articulaire aigu [RAA], spondylarthrite ankylosante), les collagénoses (périartérite noueuse, lupus érythémateux) et les inflammations localisées (eczéma, psoriasis…).


Il existe deux grandes catégories de médicaments anti-inflammatoires : les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les corticoïdes qui correspondent aux stéroïdes.



Anti-inflammatoires non stéroïdiens ou AINS


Les AINS forment un groupe hétérogène de médicaments destinés à contrôler les effets de la réaction inflammatoire (rougeur, œdème, chaleur, douleur) quelle que soit son origine. Ce sont des médicaments symptomatiques.


Ils agissent en inhibant des enzymes, les cyclo-oxygénases (COX) et donc la synthèse des prostaglandines, et possèdent des propriétés anti-inflammatoires, antalgiques et antipyrétiques.


Leurs effets indésirables sont communs en partie :



Les contre-indications sont identiques pour tous. Ils ne doivent pas être utilisés dans :



Les principales formes orales des AINS destinées à l’adulte sont recensées dans le tableau 13.1.





Phénylbutazone (Butazolidine)


Elle est utilisée à des doses quotidiennes de 100–400 mg, limitée à 8 jours, par voie buccale et par voie rectale dans la spondylarthrite ankylosante, la crise de goutte, les poussées aiguës des grands rhumatismes inflammatoires, les poussées congestives des arthroses et les tendinites. Elle est inscrite sur la liste I.


La surveillance doit être attentive en raison des accidents qu’elle provoque, plus fréquents chez la femme et chez la personne âgée :



• accidents digestifs (10 à 20 % des cas) : gastralgies, troubles dyspeptiques, hémorragies occultes, réveil d’un ulcère avec risque de perforation ou création d’une ulcération. Elle est rigoureusement contre-indiquée en cas d’ulcère gastroduodénal ;


• accidents sanguins : leucopénie et risque d’agranulocytose. Elle augmente les risques d’hémorragies chez un sujet soumis à un traitement anticoagulant ;


• œdèmes : on surveillera leur apparition par la courbe de poids, la diurèse ; la tension artérielle sera prise régulièrement ; l’alimentation sera strictement désodée ;


• accidents rénaux : hématuries isolées, aggravation d’une néphropathie préexistante ;


• contre-indications : syndrome inflammatoire accompagnant un foyer infectieux non contrôlé ; ulcère gastroduodénal même ancien ; hémopathies ; insuffisance cardiaque ou rénale ; grossesse et allaitement ; porphyrie.



Indométacine (Indocid, ChronoIndocid)


C’est un anti-inflammatoire très puissant (environ 50 fois plus que la phénylbutazone) prescrit à la dose moyenne de 75–150 mg par 24 heures chez l’adulte, en gélules ou suppositoires. On l’utilise surtout dans le traitement des crises de goutte aiguë (200–300 mg par 24 heures) et de la spondylarthrite ankylosante. On l’utilise aussi dans les syndromes gynécologiques, stomatologiques, ORL, etc.



Des précautions sont à prendre en cas de traitement anticoagulant. Son dérivé, l’Arthrocine, mieux toléré, a une activité anti-inflammatoire plus faible.





Sels d’or (Allochrysine)


Ils ont une seule véritable indication : la polyarthrite rhumatoïde, en cure de 3 mois pendant laquelle la dose totale administrée sera inférieure à 1,20 g. Après un intervalle de 6–9 mois, on peut reprendre à nouveau la même posologie.






Anti-inflammatoires stéroïdiens : les glucocorticoïdes


Les glucocorticoïdes sont représentés par les hormones naturelles, la cortisone et l’hydrocortisone, sécrétées par la corticosurrénale, et par des produits synthétiques. Ils ont une action antiallergique, anti-œdémateuse et anti-inflammatoire plus puissante que les AINS.


Les glucocorticoïdes possèdent un certain nombre d’actions qui permettent de comprendre leurs effets pharmacologiques et leurs effets indésirables.



• Action anti-inflammatoire : la « réaction inflammatoire » est une réaction vasculaire à une agression. Les corticoïdes sont les anti-inflammatoires les plus puissants.


• Action immunosuppressive : ils agissent sur les lymphocytes T et les lymphocytes B.


• Action hyperglycémiante : ils transforment les protides en glucides et sont donc hyperglycémiants.


• Hypercatabolisme des protides : ils augmentent le catabolisme protidique, responsable de l’arrêt de la croissance chez le jeune et d’ostéoporose.


• Action hyperlipémiante : elle se fait par augmentation de la synthèse hépatique des triglycérides, responsable du faciès cushingoïde lors des traitements prolongés.


• Rétention hydrosodée : ils provoquent l’élimination rénale de potassium et la rétention du sodium et de l’eau d’où résulte un risque d’œdème.


• Déminéralisation osseuse : elle se fait par inhibition de l’absorption intestinale du calcium, ce qui explique la décalcification osseuse et les fractures observées lors du traitement au long cours par les corticoïdes.


• Action sur l’hypophyse : ils diminuent la sécrétion d’ACTH (hormone de l’antéhypophyse), l’activité thyroïdienne et l’activité sexuelle.


• Système nerveux central : ils ont une action euphorique et, dans les cas les plus graves, conduisent à un état d’excitation important.


• Action sur l’estomac : ils provoquent une hypersécrétion d’acide chlorhydrique avec des risques d’ulcères.

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May 19, 2017 | Posted by in Uncategorized | Comments Off on 13: Anti-inflammatoires

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