129 bis. Dyslipidémies

Item 129 bis. Dyslipidémies







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Orientation diagnostique et clinique




ITEM 1 La relation médecin-malade. L’annonce d’une maladie grave. La formation du patient atteint de maladie chronique. La personnalisation de la prise en charge médicale.


ITEM 3 Le raisonnement et la décision en médecine. La médecine fondée sur des preuves. L’aléa thérapeutique.


ITEM 4 Évaluation des examens complémentaires dans la démarche médicale : prescriptions utiles et inutiles.


ITEM 27 Contraception.


ITEM 54 Vieillissement normal : aspects biologiques, fonctionnels et relationnels. Données épidémiologiques et sociologiques. Prévention du vieillissement pathologique.

Complications




ITEM 128 Athérome : épidémiologie et physiopathologie. Le malade polyathéromateux.


ITEM 129 Facteurs de risque cardiovasculaire et prévention.


ITEM 131 Artériopathie oblitérante de l’aorte et des membres inférieurs ; anévrysmes.


ITEM 132 Angine de poitrine et infarctus myocardique.


ITEM 133 Accidents vasculaires cérébraux.


ITEM 134 Néphropathie vasculaire.


ITEM 186 Asthénie et fatigabilité.


ITEM 83 Hépatites virales. Anomalies biologiques hépatiques chez un sujet asymptomatique.


ITEM 268 Pancréatite aiguë.


ITEM 309 Électrocardiogramme : indications et interprétations.

Diagnostic étiologique


Traitement




ITEM 59 La personne âgée malade : particularités sémiologiques, psychologiques et thérapeutiques.


ITEM 167 Thérapeutiques médicamenteuses et non médicamenteuses Cadre réglementaire de la prescription thérapeutique et recommandations.


ITEM 169L’évaluation thérapeutique et les niveaux de preuve.


ITEM 170 La décision thérapeutique personnalisée. Observance médicamenteuse.


ITEM 171 Recherche d’un terrain à risque et adaptation thérapeutique. Interactions médicamenteuses.


ITEM 179 Prescription d’un régime diététique.











• 1996 : B9782294701795500149/icon02-9782294701795.jpg is missing

L’étude Cholest est un essai thérapeutique évaluant un hypolipémiant en prévention secondaire de l’insuffisance coronarienne. Elle a été conçue et commencée en 1991, avant que l’on dispose des résultats des études d’inhibiteurs de l’HMG-CoA réductase comme la simvastatine (étude 4 S) et la pravastatine (étude West of Scotland). Il était prévu d’inclure dans l’étude 5 000 patients hypercholestérolémiques (cholestérol total compris entre 5,5 et 8 mmol/l, triglycérides ≤ 2,0 mmol/l) de moins de 70 ans, après allocation aléatoire (randomisation), pendant 4 ans, d’un traitement par l’hypolipémiant ou d’un placebo. Le critère de jugement principal était l’incidence sur 4 ans des décès quelle qu’en soit la cause et des infarctus du myocarde non fatals (critère combiné).




1) Serait-il envisageable de réaliser l’étude Cholest aujourd’hui en utilisant exactement le même protocole ?


• 1998 :

Un homme de 55 ans consulte car il a présenté à deux reprises quelques heures plus tôt une perte brutale de la vision de l’œil droit, indolore et spontanément régressive en moins de 10 minutes. L’examen clinique est normal. Vous portez le diagnostic de cécité monoculaire transitoire (CMT).

Sur quel axe artériel se situe la lésion responsable de cette CMT ?




1) Quelle conduite pratique proposez-vous ?


2) Quels facteurs de risque recherchez-vous ?


3) Quels traitements préventifs proposez-vous ?


4) Quels sont les deux principaux risques vasculaires qui menacent le patient dans l’avenir ?


● 2000 :

Une femme de 50 ans, ménopausée, consulte pour une dyslipidémie mixte. Elle a des antécédents familiaux d’infarctus du myocarde (chez son père à 50 ans). Elle a une alimentation riche en graisses saturées, mange peu de fruits et de légumes, rarement de la salade et modérément des féculents. Elle pèse 82 kg pour une taille de 1,60 m. Son tour de taille est de 105 cm. Sa pression artérielle est à 160/110 mmHg. L’intoxication tabagique est évaluée à 15 paquets-années. Le cholestérol total est de 3 g/l [7,74 mmol/l], les triglycérides de 2 g/l [2,28 mmol/l] et le cholestérol-HDL de 0,30 g/l [0,77 mmol/l]. La glycémie à jeun est de 1,20 g/l [6,67 mmol/l]. La glycémie 2 heures après le petit déjeuner est de 2 g/l [11,12 mmol/l].




1) Quels sont les facteurs de risque coronarien de cette femme ?


2) Quelle est la valeur du cholestérol-LDL calculé ? Précisez son mode de calcul et interprétez sa valeur.


3) L’hypertriglycéridémie chez cette malade est-elle un facteur de risque coronarien ?


4) Quelles sont les erreurs diététiques de cette personne ?


5) Chez cette femme, quel est le facteur lipidique limitant pour la prescription du traitement hormonal substitutif de la ménopause ? Comment le corriger pour permettre sa prescription ?



• 2006 :


Voir ITEM 233.














▪ Le cholestérol est indispensable à la vie : il contribue à la constitution des membranes des cellules, à la synthèse d’hormones.


▪ Une partie circule dans le sang. L’excès de cette fraction circulante est pathologique.


▪ Les lipides peuvent être divisés en cholestérol, libre ou estérifié, triglycérides, phospholipides et acides gras. Ils circulent inclus dans des particules plus ou moins volumineuses, les lipoprotéines.


▪ Cholestérol total = Cholestérol des chylomicrons + des VLDL + des IDL + des LDL + des HDL, avec VLDL, IDL et chylomicrons très dépendants des apports nutritionnels.


▪ Le diagnostic d’une dyslipidémie est un diagnostic biologique par l’exploration d’une anomalie lipidique (EAL) :




– après 12 heures de jeûne, aspect du sérum (clair, un peu trouble ou opalescent ou franchement trouble ou lactescent) ;


– mesure du cholestérol total, du cholestérol-HDL et des triglycérides.


▪ Formule de Friedwald, pour calculer le LDL-cholestérol : LDL-cholestérol = Cholestérol total – HDL-cholestérol – Triglycérides/5 (en g/l) (formule valable si triglycérides < 4 g/l).


▪ Hyperlipidémies : le contrôle des fractions lipidiques plasmatiques permet de classer les anomalies lipidiques en différents types. Sont surtout rencontrés en pratique courante trois types d’anomalie :




– augmentation du cholestérol total ;


– augmentation des triglycérides ;


– augmentation des deux.



▪ Dix millions de Français auraient un cholestérol total ³ 2,5 g/l, et 2 millions ³ 3 g/l.


▪ On définit cinq niveaux cibles du LDL-cholestérol en fonction du risque cardiovasculaire en prévention primaire.


▪ Objectif pour les patients en prévention secondaire : LDL-cholestérol < 1 g/l.


▪ En cas d’indication à un traitement médical : statines, sauf dans trois circonstances :




– intolérance aux statines ;


– LDL-cholestérol < 1 g/l associé à des triglycérides élevés et un HDL-cholestérol bas ;


– hypertriglycéridémie sévère isolée (triglycérides > 4 g/l).


▪ Délai pour juger de l’efficacité d’un traitement hypolipémiant : 1 à 3 mois.


I. MÉTABOLISME DES LIPOPROTÉINES



A. Lipides sanguins


Les lipides totaux correspondent à la somme :




▪ cholestérol (libre et estérifié) ;


▪ triglycérides ;


▪ phospholipides ;


▪ acides gras libres.


1. Cholestérol






▪ Le cholestérol total est la somme du cholestérol libre et du cholestérol estérifié.


▪ Le cholestérol estérifié diffère du cholestérol libre par la présence d’un acide gras fixé en position 3 de la chaîne de carbone.


2. Triglycérides


Ils sont formés d’une molécule de glycérol avec fixation d’un acide gras sur les carbones 1, 2 et 3.


3. Phospholipides


Phospholipides sont de structures complexes. L’un des plus importants est la lécithine.


4. Acides gras






▪ Les acides gras ont un nombre pair d’atomes de carbone chez l’homme, permettant leur catabolisme par β-oxydation.


▪ Ils sont :




– saturés (pas de double liaison) ;


– mono-insaturés (une seule double liaison) ;


– poly-insaturés (deux doubles liaisons ou plus).


▪ L’organisme peut synthétiser les acides gras à partir de l’acétylcoenzyme A jusqu’à l’acide linoléique (18 atomes de carbone).


Les acides gras essentiels sont les acides gras non synthétisables par l’organisme et nécessitant un apport alimentaire (par exemple, l’acide arachidonique à 20 atomes de carbone, précurseur des prostaglandines).



B. Métabolisme



1. Absorption


L’absorption des graisses alimentaires concerne avant tout les triglycérides (98 %), un peu le cholestérol (0,5 g par jour) et les phospholipides (2 %).


a). Dans l’estomac






▪ Le suc gastrique sépare les graisses alimentaires des protéines.


▪ Le brassage du bol alimentaire entraîne la formation d’une macroémulsion.


▪ La lipase gastrique hydrolyse partiellement les triglycérides en acides gras et glycérol : formation de 20 % des acides gras libres qui passent dans le duodénum.


b. Dans le duodénum, sous l’ampoule de Vater






▪ Les sels biliaires transforment la macroémulsion en microémulsion permettant l’action du suc pancréatique où se trouvent trois enzymes principales.


▪ La lipase pancréatique hydrolyse les triglycérides (en acides gras libres par hydrolyse des trois carbones du glycérol, et en diglycéride ou monoglycérides par hydrolyse d’un ou de deux des trois carbones).


▪ La phospholipase hydrolyse les phospholipides.


▪ La cholestérol estérase pancréatique hydrolyse le cholestérol estérifié en cholestérol libre pour son absorption.



2. Circulation dans le sang : les lipoprotéines





a). Métabolisme des chylomicrons




b). Métabolisme des VLDL






▪ Les VLDL, particulièrement riches en triglycérides, sont synthétisés :




– à partir des acides gras provenant de l’hydrolyse des triglycérides des chylomicrons ou de la lipolyse du tissu adipeux ;


– à partir des résidus glucidiques et à partir des glycérophosphates provenant du glucose et du glycérol plasmatique.


▪ 90 % des triglycérides des VLDL proviennent du foie et 10 % de l’intestin.


▪ Elles subissent l’action de la lipoprotéine lipase et sont dégradées en IDL.


▪ Durant la dégradation, l’apoprotéine B n’est pas échangée, mais les apoprotéines C, E, le cholestérol libre, les esters de cholestérol et les phospholipides sont libérés et transférés à d’autres lipoprotéines, en particulier les HDL.


c). Métabolismes des IDL






▪ Les IDL proviennent des VLDL.


▪ Elles sont transformées en LDL grâce à la lipase hépatique.


d). Métabolisme des LDL






▪ Les LDL transportent 65 % à 70 % du cholestérol.


▪ Elles se fixent au niveau des membranes des hépatocytes et des autres cellules grâce aux récepteurs des apoprotéines.


▪ Pathologie : anomalie qualitative (régime trop riche en cholestérol et graisses saturés) ou anomalie quantitative des récepteurs des LDL (la demi-vie des LDL dans le plasma est alors augmentée). Il en résulte un passage dans l’espace sousendothélial où les LDL sont oxydées puis reconnues par des récepteurs spécifiques macrophagiques et internalisées, rendant le macrophage spumeux.


e). Métabolisme des HDL






▪ La synthèse a lieu dans le foie et l’intestin.


▪ Dans la circulation, les HDL s’enrichissent en apoprotéines A des chylomicrons et en cholestérol libre qu’elles captent.


▪ Les HDL ont un rôle essentiel dans l’épuration des lipoprotéines riches en trigly- cérides (chylomicrons et VLDL), dans l’estérification du cholestérol, dans le méta- bolisme cellulaire du cholestérol, en permettant le retour du cholestérol libre des tissus périphériques vers le foie (transport reverse du cholestérol).


▪ Elles sont captées par le foie, où le cholestérol qu’elles contiennent est éliminé par voie biliaire.



II. DÉFINITION ET CLASSIFICATION DES DYSLIPOPROTÉINÉMIES



A. Définition et diagnostic

























































Tableau 129bis-I Classification internationale des dyslipoprotéinémies familiales
CT, cholestérol total ; TG, triglycérides.
D’après la classification de Frederickson Levy-Lees (NEJM 1967).
Type Aspect du sérum à jeun Critères de la formule chimique Anomalie des lipoprotéines Fréquence parmi les dyslipidémies
I Surnageant crémeux, infranageant clair Hypertriglycéridémie majeures : CT normal ou ↑, TG ↑↑↑ Augmentation des chylomicrons < 1 %
IIa Clair limpide Hypercholestérolémie essentielle : CT ↑↑↑, TG normaux Augmentation des LDL 40 %
IIb Opalescent, légèrement trouble Hyperlipidémie mixte : CT ↑↑↑, TG ↑↑↑
Rapport TG/CT< 2,5
Augmentation des LDL et VLDL 30 %
III Trouble Dys-bêtalipoprotéinémie : CT ↑↑, TG ↑↑ Augmentation des IDL et bêta VLDL < 1 %
IV Trouble à lactescent Hypertriglycéridémies endogènes dépendant des graisses : CT ↑, TG ↑↑↑
Rapport TG/CT > 2,5
Augmentation des VLDL 30 %
V Surnageant crémeux, infranageant opalescent Hypertriglycéridémie exogène et endogène :CT ↑, TG↑↑↑ Augmentation des chylomicrons et VLDLD < 1 %


Le diagnostic est biologiqueITEM 4.B9782294701795500149/icon05-9782294701795.jpg is missing


▪ En première intention, demander une exploration d’une anomalie lipidique (EAL), évaluant : B9782294701795500149/icon03-9782294701795.jpg is missing




– l’aspect du sérum à jeun (clair, opalescent ou lactescent) ;


– le cholestérol total ;


– le cholestérol des HDL ;


– les triglycérides plasmatiques.







B. Classification simplifiée


Il s’avère que 99 % des patients entrent dans trois catégories.


1. Hypercholestérolémie, ou dyslipidémie de type IIa






Définition : Augmentation exclusive des LDL (donc hypercholestérolémie pure), concernant environ 2 % de la population. B9782294701795500149/icon05-9782294701795.jpg is missing


▪ Il en existe deux formes :




– polygénique, en principe non familiale, en rapport avec des erreurs de régime (trop riche en cholestérol et en graisses saturées) ;


– monogénique familiale, avec trois gradations en fonction du taux de cholestérol total :




• mineure (2,4 à 4 g/l) ;


• xanthomatose tendineuse hypercholestérolémique familiale hétérozygote (4 à 6 g/l) ;


• xanthomatose cutanéo-tendineuse homozygote (6 à 12 g/l).


▪ Transmission autosomique dominante monogénique.


▪ Décelable dès la naissance.


▪ Formule lipidique :




– sérum clair à jeun, augmentation du cholestérol total par augmentation de la fraction athérogène, ou LDL, et de l’apoprotéine B ; triglycérides normaux, HDL normal ou diminué, de même que l’apoprotéine A1 ;


– formule stable.

May 13, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 129 bis. Dyslipidémies

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