Item 123 Psoriasis
ITEM 45 Addiction et conduites dopantes : épidémiologie, prévention, dépistage. Morbidité, comorbidité et complications. Prise en charge, traitements substitutifs et sevrage : alcool, tabac, psycho-actifs et substances illicites.
ITEM 114 Allergies cutanéomuqueuses chez l’enfant et l’adulte. Urticaire, dermatites atopiques et de contact.
ITEM 141 Traitement des cancers : chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, hormonothérapie. La décision thérapeutique multidisciplinaire et l’information du malade.
Il évolue par poussées qui sont imprévisibles, de fréquence et d’intensité variables selon les patients.
Le psoriasis a un fort impact sur la qualité de vie du patient. Il a un retentissement physique (prurit, douleurs cutanées…), social (peur de montrer sa peau, des contacts avec les autres) et psychologique (dépression, insomnie…).
I Physiopathologie
Les lésions du psoriasis sont secondaires à un renouvellement anormalement rapide de l’épiderme induit par les lymphocytes cutanés.
Dans le psoriasis, le nombre de mitoses dans la couche basale de l’épiderme est augmenté et une cellule basale met 7 jours au lieu de 21 jours pour atteindre la couche cornée.
Du fait de l’origine génétique du psoriasis, il faut rechercher chez les patients des antécédents familiaux de psoriasis.
Alcool : l’alcoolisme chronique entretient les lésions de psoriasis et l’hépatopathie entraînée par l’alcool contre-indique certains traitements ITEM 45.
Médicaments : IEC, Aspirine (acide acétylsalicylique), bêtabloquants, corticothérapie générale, AINS, iode, lithium.
[Pour s’en souvenir, la phrase « Ignace a becqué l’a–ïo–li » peut servir de moyen mnémotechnique.]
Facteurs psychologiques : les chocs émotifs (perte de travail, divorce, rupture sentimentale…) sont fréquemment suivis d’une poussée étendue de psoriasis.
Facteurs mécaniques : tout traumatisme cutané peut se compliquer secondairement d’une lésion de psoriasis : un coup, une prise de sang, une injection sous-cutanée, une strie de grattage, cicatrice postopératoire. Cet événement s’appelle : phénomène de Köbner (fig. 123-1). Il n’est pas spécifique du psoriasis (lichen plan) mais très caractéristique (+++).
Infections bactériennes : chez l’enfant, toute infection bactérienne (streptocoque : ++) peut s’accompagner d’une poussée de psoriasis en goutte.
Infections virales : chez l’adulte jeune, surtout si le psoriasis est étendu ou tenace, il faut réaliser une sérologie VIHITEM 85.
Le tabagismeITEM 85 a un rôle aggravant moins important que l’alcool mais doit, si possible, être arrêté.
II Clinique
A Psoriasis vulgaire*
1 Description des lésions
Les lésions de psoriasis sont des papules érythémateuses, bien limitées, arrondies, qui fusionnent en plaques ou placards de taille très variable (de 5 mm jusqu’à 20 cm), couvertes de squames souvent épaisses, parfois fines (fig. 123-2).
2 Topographie des lésions
Elles prédominent sur les faces d’extension exposées à des microtraumatismes fréquents : genoux, coudes, bords cubitaux des avant-bras, régions prétibiales.
Les lésions de psoriasis sont également très fréquentes dans le cuir chevelu sous forme de plaques érythémato-squameuses de taille variable (de 1 à 10 cm). Elles prédominent dans les régions temporales et occipitales. Les squames n’engluent pas les cheveux. Il n’y a en général pas d’alopécie cicatricielle dans le psoriasis ITEM 288.
C Psoriasis des plis (ou inversé)
Il se manifeste par des plaques rouges, sèches, symétriques par rapport au fond du pli, non squameuses, à bords bien limités.
Le psoriasis inversé atteint les grands plis (fessier, inguinaux, sous-mammaires) et/ou les petits plis (intertrigo interorteils, ombilic ++).
Le psoriasis des plis doit être évoqué devant tout intertrigo traînant, résistant au traitement antifongique ITEM 87. Il faut alors réaliser une biopsie cutanée. L’existence de lésions cutanées de psoriasis à distance peut aider au diagnostic de psoriasis des plis.