ORL – Stomatologie
VERTIGES D’ORIGINE PÉRIPHÉRIQUE (1)
• Équilibre : 3 systèmes sensoriels (vestibulaire, proprioceptif, visuel) avec de nombreuses interconnexions. Intégration des informations par un système central (tronc cérébral, cervelet, cortex).
• Vertige : inadéquation des informations entre les 3 systèmes sensoriels.
• Éliminer les déséquilibres (origine centrale) : impression de sol instable, de mal de mer, d’ébriété sans impression rotatoire vraie.
Examen clinique
• Examen otologique ++ : otoscopie, acoumétrie, signe de la fistule (vertige lors de la pression sur le tragus).
• Étude du nystagmus : oscillations rythmiques involontaires des yeux en 2 secousses : une lente (d’origine vestibulaire), une rapide (de rappel) qui définit le côté du nystagmus.
• Examen vestibulaire : équilibre postural (manœuvre de Romberg), la déviation des index et la marche aveugle.
• Examen neurologique : autres paires crâniennes, syndrome cérébelleux, signe d’hypertension intracrânienne.
Examens complémentaires
• Audiométrie : dépistage d’une hypoacousie.
• Épreuves vestibulaires avec nystagmographie : excitation d’un canal semi-circulaire par une stimulation calorique ou rotatoire puis enregistrement du nystagmus par vidéonystagmographie.
On réalise d’autres examens en fonction de l’étiologie suspectée.
VERTIGES D’ORIGINE PÉRIPHÉRIQUE (2)
Étiologies
Maladie de Ménière
• Hydrops endolabyrinthique : hyperpression des liquides de l’oreille interne (endolymphe), d’étiologie inconnue, débutant entre 30 et 50 ans, souvent favorisée par un stress psychologique.
• Crise de quelques minutes à quelques heures : triade associant acouphènes unilatéraux graves, vertige majeur avec signes végétatifs et surdité unilatérale (parfois sensation de plénitude de l’oreille).
• Examen : tympans normaux, nystagmus horizonto-rotatoire de direction variable, hypoacousie de perception, examen neurologique normal.
• Évolution : elle se fait par crises plus ou moins espacées; puis persistance des acouphènes, aggravation de la surdité et diminution des vertiges avec possible bilatéralisation.
Traitement : selon les symptômes, traitement ambulatoire ou hospitalier
ANTIVERTIGINEUX (2)
VERTIGES D’ORIGINE PÉRIPHÉRIQUE (3)
Labyrinthites
• Destruction des cellules sensorielles (vestibulaires et cochléaires).
• Étiologies : infectieuse (otite chronique le plus souvent cholestéatomateuse, parfois virale), toxique (médicamenteuse surtout les aminosides), traumatique (fracture du rocher, barotraumatisme, chirurgie de l’oreille).
• Syndrome vestibulaire périphérique + surdité de perception endocochléaire irréversible.
Névrite vestibulaire
• Syndrome vestibulaire périphérique complet et harmonieux, brutal et prolongé, sans signe auditif (pas de surdité, pas d’acouphène), sans signe neurologique. Parfois précédé d’un épisode grippal.
Neurinome de l’acoustique
• Schwannome du nerf vestibulaire.
• Vertiges peu intenses et peu fréquents car destruction progressive donc compen sation centrale simultanée. Surtout surdité de perception endocochléaire.
VERTIGES BREFS | VERTIGES PROLONGÉS | |
---|---|---|
Sans signe auditif | – Névrite vestibulaire | |
Avec signes auditifs | – Hypotension orthostatique | |
Neurinome de l’acoustique : peut donner tous les cas de figure |
ANTIVERTIGINEUX (3)
PRÉCAUTIONS D’EMPLOI
Grossesse et allaitement : déconseillé.
Somnolence : diminution de la vigilance
Déconseillé chez les sujets âgés (révélation de syndromes extrapyramidaux).
INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES
Sédation : alcool, dépresseurs du SNC. Atropiniques.
Œstroprogestatifs : galactorrhée.
OTITE MOYENNE AIGUË (1)
C’est une infection des cavités de l’oreille moyenne.
Elle apparaît le plus souvent entre 6 mois et 5 ans.
La guérison est spontanée dans 70 % des cas.
Antibiothérapie : prévention des complications.
Étiologie
• Après une rhinopharyngite virale (rhinovirus, virus respiratoire syncitial), les germes commensaux du rhinopharynx colonisent l’oreille moyenne via la trompe d’Eustache.
• Avant l’âge de 3 mois, on peut retrouver des staphylocoques dorés, des streptocoques pyogènes et des Pseudomonas aeruginosa, E. coli et entérobactéries.
Suspicion de pneumocoque de sensibilité diminuée à la pénicilline (PSDP)
• En faveur du pneumocoque : fièvre > 38,5 °C, otalgie intense, âge entre 6 et 18 mois.
• En faveur du PSDP : âge < 18 mois, vie en collectivité (crèche), antécédent récent d’OMA, traitement par aminopénicilline datant de moins de 3 mois, région exposée (région parisienne, Lorraine, Ouest de la France).
Diagnostic
• Signes d’appel : fièvre, otalgie, hypoacousie, otorrhée purulente. Chez le nourrisson, manifestations atypiques (troubles digestifs, troubles du comportement, convulsions, absence de prise de poids).
Paracentèse
• Bonne contention, après nettoyage du conduit auditif externe (pas de lavage d’oreille) ± désinfection du conduit, microaspiration stérile souple, quadrant inférieur.
Indications
– persistance (après 72 h de traitement) d’une fièvre élevée, d’une forme hyperalgique associée à un tympan très bombant (pré-perforatif), de troubles digestifs majeurs (risque de déshydratation chez l’enfant);
– complications (mastoïdite, paralysie faciale, méningite);
– otite traînante (mastoïdite subaiguë > 21 j, PSDP) et otites récidivantes (otite séromuqueuse sous-jacente), si possible après fenêtre thérapeutique (2 paracentèses à 48 h d’intervalle).
OTITE MOYENNE AIGUË (2)
Complications
Mastoïdite aiguë
• Réaction périostée : rougeur douloureuse rétro-auriculaire.
• Mastoïdite aiguë extériorisée : tuméfaction fluctuante comblant le sillon rétro-auriculaire.
• Paracentèse avec prélèvement bactériologique.
• Ponction avec prélèvement bactériologique.
• TDM de l’oreille et cérébrale avec injection.
• Hospitalisation et antibiothérapie IV simple probabiliste dirigée contre le pneumocoque et le staphylocoque doré : céphalosporine de 3e génération, ceftriaxone (ROCÉPHINE) : 100 mg/kg/j adaptée secondairement à l’antibiogramme.
• Surveillance température, signes neuro-méningés, état local.
• Chirurgie : mastoïdectomie après 24-48 h d’antibiothérapie en cas de mastoïdite aiguë extériorisée.
OTITE MOYENNE AIGUË (3)
Le choix de l’antibiotique tient compte :
1. Des germes producteurs de β-lactamases :
– 25 % des Haemophilus influenzae,
– 90 % des Moraxella catarrhalis, entraînant l’inactivité de l’amoxicilline, des céphalosporine: de 1re génération et des macrolides
2. Des pneumocoques de sensibilité diminuée à la pénicilline (PSDP) :
• Céphalosporines de 2e génération orales : céfuroxime axetil (CÉPAZINE, ZI-NAT) (susp. buv. 125 mg/c-mes. de 5 mL) : 30 mg/kg/j en 2 prises :
• Céphalosporines de 3e génération :
En cas d’allergie à la pénicilline et en l’absence de suspicion de PSDP
OTITE MOYENNE AIGUË (4)
GERME SUSPECT | ANTIBIOTIQUE |
---|---|
Haemophilus influenzae (otite et conjonctivite purulente) | |
Pneumocoque banal (otite fébrile > 38,5 °C et douloureuse) | |
Pneumocoque à sensibilité diminuée à la pénicilline (PSDP), suspecté après échec de l’antibiothérapie de 1re intention ou après prélèvement bactériologique | |
Uniquement après confirmation bactériologique et antibiogramme du PSDP (CMI > 2 mg/L) | |
Allergie à la pénicilline |
OTITES MOYENNES AIGUËS À RÉPÉTITION
• Adénoïdectomie : en cas d’hypertrophie des amygdales pharyngées appréciée sur la nasofibroscopie + la radio de cavum.
• Traitement d’une otite séromuqueuse sous-jacente.
• Traitement d’un reflux gastro-œsophagien.
• Traitement d’une carence martiale.
• Éviction du tabagisme passif.
• Éviction de la vie en collectivité (crèche).
• Antihistaminique H1 : loratadine (CLARITYNE) pendant 3 mois.
Facteurs favorisants
• Inflammation post-infectieuse de l’oreille moyenne : otite moyenne aiguë, rhinopharyngite.
• Dysfonctionnement de la trompe d’Eustache par obstruction nasale, malformation du voile du palais, fente vélo-palatine, tumeur du cavum, trisomie 21.
• Végétations adénoïdes : foyer infectieux chronique favorisant l’inflammation de la trompe d’Eustache.
Examens audiométriques
Ils permettent la confirmation du diagnostic et l’évaluation du retentissement.
• Impédancemétrie : surdité de transmission.
• Tympanogramme : courbe plate (épanchement rétro-tympanique) ou décalage du pic (dysfonction tubaire).
• Réflexe stapédien : aboli ou diminué.
• Audiométrie (la technique est adaptée à l’âge de l’enfant) : surdité de transmission de 20 à 30 dB sur les fréquences graves et conversationnelles (250-2 000 Hz).
Évolution
Traitement
• Éducation : mouchage, arrêt du reniflement, suppression du tabagisme passif.
• Traitement d’un reflux gastro-œsophagien.
• Enseignement des méthodes d’insufflation tubaire.
• Manœuvres de Politzer et de Valsalva, gonflement d’un ballon par le nez.
Traitement médical en 1re intention
• Méthode : cure de 15 j associant :
• N’ont pas fait la preuve de leur efficacité : mucorégulateurs, antihistaminiques type 1, anti-inflammatoires non stéroïdiens.