Le syndrome du nerf fémoral
Généralités
Rappel anatomique et physiopatholoqique
Dans le trigone fémoral (triangle fémoral ou triangle de Scarpa), il se scinde en :
– un tronc antérieur qui libère les branches motrices pour les muscles pectiné et sartorius et les rameaux cutanés antérieurs pour l’innervation de la région antérieure de la cuisse ;
– un tronc postérieur qui libère les branches articulaires coxo-fémorale et du genou, les branches motrices pour les muscles droit fémoral, vaste latéral, vaste intermédiaire et vaste médial et le nerf saphène.
Le nerf saphène descend dans le trigone fémoral à la face médiale de la cuisse pour atteindre l’hiatus tendineux du muscle grand adducteur. Il perfore le fascia profond et émerge entre les muscles sartorius et gracile pour continuer son trajet accompagné de la grande veine saphène (voir chapitre 5 – La gonalgie paresthésique).
Etioloqie – liste d’exemples non exhaustive
Un étirement traumatique : danse classique, gymnastique, football, etc.
Une position assise de longue durée avec compression : en voiture ou sur une bicyclette.
Une compression vestimentaire.
Un hématome : muscle grand psoas, muscle iliaque, ponction artérielle, angiographie.
Un hématome rétro-péritonéal : fracture du bassin, traumatisme abdominal fermé.
Une fracture pelvienne ou de la hanche.
Un cancer de l’utérus, un lipome.
Un traumatisme direct avec plaies par : balle, corne de taureau, arme blanche, etc.
Une dysfonction du nerf saphène au niveau du canal des adducteurs.
Structures d’interfaces mécaniques
Le canal inguinal – l’orifice latéral.
Les muscles grand psoas et iliaque.
Les plans cutanés et subcutanés de la région inguinale,
de la face antérieure de la cuisse et du genou.
Les muscles vastes intermédiaire, latéral et médial.
Le septum subsartorial – le canal des adducteurs.
Les foramens intervertébraux lombaux.
Syndrome radiculaire L2, L3 ou L4.
Dysfonctions articulaires et discogènes lombales.
Syndrome du plexus lombal ou du nerf saphène.
Canal lombal étroit ou foramen intervertébral étroit.
Syndrome myofascial douloureux des muscles grand psoas, iliaque et ilio-psoas.
Syndrome myofascial douloureux des muscles abdominaux.
Syndrome myofascial douloureux des muscles vaste médial, vaste intermédiare et sartorius.
Dysfonction de l’articulation coxo-fémorale.
Un contexte de syndrome de compression étagée (double ou multiple crush syndrome), alliant un syndrome du nerf fémoral à une dysfonction de la colonne lombale ou du nerf cutané fémoral latéral (voir chapitre 7 – La méralgie paresthésique) doit être envisagé.
Le traitement myofascial suivant le bilan diagnostique est indispensable, le nerf fémoral est influencé tout le long de son trajet par ses interfaces mécaniques, les muscles ilio-psoas, grand psoas et quadriceps. Lorsque le nerf saphène est impliqué au niveau du canal des adducteurs, les muscles vaste médial, grand adducteur, gracile et sartorius (voir chapitre 5 – La gonalgie paresthésique) sont aussi à traiter.
Bilan diagnostique
Examen neurodynamique
Le praticien note toute reproduction de symptômes, tension et/ou provocation d’un spasme musculaire.
Le praticien note toute reproduction de symptômes, tension et/ou provocation d’un spasme musculaire.
Le sujet est en décubitus latéral en position standardisée, sa hanche en position neutre. Le praticien réalise successivement:
Si la symptomatologie du sujet est reproduite au niveau de la face antérieure de la cuisse et/ou du genou au cours d’un des quatre tests précédents (voir figures 8.1, 8.2, 8.3 et 8.4).
Le praticien demande au sujet d’effectuer une flexion (voir figure 8.5) et ensuite une extension de la tête et de la nuque (sans figure).
Si la symptomatologie du sujet est reproduite au niveau de la face antérieure de la cuisse et/ou du genou au cours d’un des quatre tests précédents (voir figures 8.1, 8.2, 8.3 et 8.4).
Le praticien effectue une inclinaison homolatérale (voir figure 8.6) ou hétérolatérale (sans figure) de la colonne lombale du sujet, à l’aide d’un mouvement du bassin.
Si la symptomatologie du sujet n’est pas reproduite à l’issue des quatre premiers tests, le praticien lui demande d’effectuer, contre sa résistance, successivement:
– une flexion de la hanche (voir figure 8.7) ;
– une extension du genou (sans figure) ;
– un mouvement combiné d’extension du genou, flexion de la hanche (sans figure).
Le sujet est en décubitus ventral, son genou fléchi à 90°. Le praticien réalise successivement:
1. une extension de la hanche ;
2. une abduction de la hanche ;
3. une rotation latérale le de la hanche;
Chaque mouvement est réalisé dans son amplitude maximale, toutes les composantes s’additionnent.
Si la symptomatologie change, l’hypothèse d’une origine neurogène est émise.