12: Équilibre ligamentaire dans l’arthroplastie par prothèse totale sur genu valgum: Ligament balance in total knee arthroplasty of the knee with valgus deformity


Équilibre ligamentaire dans l’arthroplastie par prothèse totale sur genu valgum


Ligament balance in total knee arthroplasty of the knee with valgus deformity








Introduction


Le traitement d’une gonarthrose valgisante par prothèse totale de genou (PTG) est fondé sur les mêmes règles que celles qui s’appliquent au genu varum : l’obtention en peropératoire d’écarts en extension et en flexion rectangulaires et équivalents. Le respect de ces règles permet de restaurer un genou normo-axé, stable et mobile [7, 17]. Les stratégies chirurgicales pour respecter ces règles sont multiples : relâchement des ligaments rétractés [2, 3, 7, 10, 11, 14, 17, 2021] ou remise en tension des éléments distendus [2, 6, 12, 19], par un abord parapatellaire interne [7, 12, 17, 20, 21] ou un abord parapatellaire externe [310, 111415], conservation ou non du ligament croisé postérieur (LCP) [2, 7, 17, 20, 21], Nous commencerons par décrire les lésions anatomopathologiques ; nous exposerons ensuite les différentes voies proposées et nous terminerons par la description détaillée de la technique que nous utilisons, une voie d’abord parapatellaire externe avec une progression des libérations ligamentaires fondées sur l’anatomopathologie ; cet abord est différent de ceux classiquement décrits et a prouvé sa fiabilité [14].



Anatomie du genu valgum arthrosique


La déviation globale du membre inférieur dans une gonarthrose est la résultante d’une composante osseuse et d’une composante « tissus mous » : au niveau osseux, il faut dissocier usure et déviation constitutionnelle ; au niveau des tissus mous, il peut y avoir rétraction du côté concave avec ou sans distension du côté convexe.


En pratique, une analyse clinique très soigneuse de l’état ligamentaire, aidée si nécessaire par des radiographies dynamiques en varus et en valgus, doit permettre de classifier le genu valgum à opérer et de déterminer la stratégie opératoire. Un valgus réductible nécessitera vraisemblablement peu de gestes de libération alors que si la déviation est fixée, un relâchement plus étendu devra être réalisé.



Déviation osseuse


Dans le genu valgum, la déviation constitutionnelle est fémorale, avec un condyle externe plus petit (hypoplasique ? ) que l’interne [1] ; le tibia est rectiligne, avec la tangente aux plateaux tibiaux perpendiculaire à l’axe mécanique. L’usure atteint le condyle fémoral externe en distal et en postérieur, le plateau tibial externe est usé en son milieu et parfois enfoncé en cupule.



Tissus mous (tendons, ligaments et capsule articulaire)


Si les tendons sont, par définition, le prolongement de muscles contractiles et donc étirables, les ligaments et la capsule articulaire ne pourront, au contraire, être relâchés ou retendus que par la chirurgie.


Une bonne connaissance de l’anatomie des tissus mous dans le compartiment externe du genou est indispensable pour comprendre la progression des gestes chirurgicaux pour équilibrer les formations ligamentaires. On décrit classiquement un plan extra-articulaire et un plan articulaire [10, 11] mais ces formations anatomiques sont très intimement intriquées et doivent être considérées dans leur ensemble, à l’exception des « vrais » tendons, à savoir ceux du biceps et du poplité, qui, dans notre expérience, ne sont jamais libérés.


Le fascia lata (FL) renforcé par la bandelette de Maissiat s’insère sur le tubercule de Gerdy et envoie des fibres à la tubérosité tibiale. Cependant il a, avant ses insertions finales, des attaches avec la cloison intermusculaire externe de la cuisse, avec le condyle externe et la coque postéro-externe et il envoie des expansions vers le surtout prérotulien, recouvrant l’aileron externe proprement dit [5, 8, 10, 11, 16, 18]. En conséquence, le fascia lata est fixé tant en proximal qu’en distal de l’interligne articulaire externe et se comporte donc plus comme un stabilisateur statique que dynamique du genou [5]. Il est plus un ligament qu’un tendon.


Le ligament latéral externe (LLE) ne s’insère pas sur le tibia mais sur la tête du péroné (biarticulaire) ; par ailleurs, il échappe au complexe fibreux postéro-externe puisqu’il s’attache en haut, sur l’épicondyle externe, en arrière du poplité, mais bien en avant de l’insertion de la capsule [8, 16, 18].


La description du complexe postéro-externe se limite donc à la capsule postéro-externe, recouverte par la voûte externe du ligament poplité arqué et le ligament fabellopéronier [8]. Cet ensemble très solide, à départ distal de l’épiphyse postérieure du tibia et de la tête du péroné, est chapeauté par le solide tendon du jumeau externe.


On peut résumer en disant que, du point de vue chirurgical, il faut séparer quatre structures ou ensemble de structures que nous classons par ordre croissant des rétractions dans la gonarthrose : 1) les muscles poplité et biceps, formations étirables, 2) un ligament biarticulaire, le LLE, 3) un complexe fibreux très solide postéro-externe, et enfin 4) un ligament mono-articulaire, le fascia lata (figure 1).


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Apr 27, 2017 | Posted by in CHIRURGIE | Comments Off on 12: Équilibre ligamentaire dans l’arthroplastie par prothèse totale sur genu valgum: Ligament balance in total knee arthroplasty of the knee with valgus deformity

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