12: Anticoagulants et antiagrégants plaquettaires

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Anticoagulants et antiagrégants plaquettaires


L’hémostase représente l’ensemble des phénomènes physiologiques responsables de l’arrêt d’une hémorragie. Les médicaments qui modifient l’hémostase agissent sur deux désordres opposés : les hémorragies qui ont lieu le plus souvent lors de traitement inadapté et les thromboses qui constituent un des premiers facteurs de causes de mortalité dans les pays développés.



Anticoagulants


Les anticoagulants interviennent dans la prévention ou le traitement des thromboses artérielles et veineuses. Pour bien comprendre leur mode d’action, il est essentiel de connaître le schéma de la coagulation.



La coagulation du sang


La coagulation est le troisième temps de l’hémostase, c’est-à-dire de l’ensemble des phénomènes physiologiques qui interviennent lors d’une lésion d’un vaisseau sanguin pour aboutir à la formation d’un thrombus qui arrête l’hémorragie (figure 12.1).



On distingue trois étapes.




Coagulation du sang


La deuxième étape est la coagulation du sang : c’est la formation d’un gel insoluble de fibrine. Elle comporte les trois stades suivants.







Mécanisme d’action des anticoagulants utilisés en thérapeutique


Les anticoagulants ont un rôle préventif ou curatif des thromboses intra-artérielles ou intraveineuses. La thrombose veineuse expose au risque d’embolie pulmonaire ; la thrombose artérielle expose soit au risque d’occlusion artérielle avec une ischémie suivie d’une nécrose, soit au risque d’ischémie liée à la migration d’un embole. De nombreux facteurs sont susceptibles de provoquer une thrombose veineuse : lésions inflammatoires, plaques d’athérome, endocardites, stase (malade plâtré, cardiaque alité…). Une thrombose veineuse s’observe souvent dans les leucémies, les polyglobulies, les hyperplaquettoses. Elle peut survenir chez environ 20 % des patients ayant subi une chirurgie abdominale et 50 % des patients après une chirurgie orthopédique majeure.


Le but idéal du traitement anticoagulant est de prévenir la thrombose ou de stopper son évolution sans provoquer d’hémorragie.


Les anticoagulants agissent :



Il existe deux types d’anticoagulant :




Héparine


On distingue deux grands groupes d’héparine :





Héparine standard ou héparine non fractionnée: C’est un anticoagulant physiologique qui se trouve dans les granulations des tissus riches en mastocytes comme le foie, le poumon et l’intestin. Elle a également d’autres effets : effet antithrombotique, effet antalgique, action clarifiante sur le plasma, action natriurétique. En fonction de leur poids moléculaire (PM), on distingue deux grands groupes d’héparines, toutes inscrites sur la liste I :



Les HNF et HBPM diffèrent par leurs mécanismes d’action, leur posologie et leur surveillance.



Conduite du traitement: Comme l’héparine est inactivée per os, elle est administrée soit en perfusion intraveineuse continue à la seringue électrique, après dilution, dans du sérum glucosé (500 UI/kg par 24 heures) ; soit par voie sous-cutanée (tableau 12.1). L’effet de l’héparine est immédiat et dure 5 à 6 heures. L’héparine n’est pas une médication au long cours.



On l’utilise dans le traitement initial de la maladie thromboembolique, dans l’hémodialyse, dans les coagulopathies de consommation, dans l’infarctus du myocarde à la phase aiguë.


Le sel de calcium (Calciparine) est employé par voie sous-cutanée à l’aide d’une seringue spéciale. Les injections sont faites au niveau de la ceinture abdominale en formant un pli cutané et en piquant perpendiculairement à l’arête de ce pli pour éviter au maximum les hématomes.




Accidents: Le risque majeur est l’hémorragie (5 % des cas), favorisée par l’âge avancé, les surdosages ou les actes invasifs. En cas d’accident hémorragique, l’administration par voie intraveineuse lente d’un antidote, le sulfate de protamine, « neutralise » l’action de l’héparine : 1 mg neutralise 1 mg d’héparine.


L’héparine provoque très rarement des accidents d’intolérance (céphalées, nausées, vertiges). Les thrombopénies induites par l’héparine sont une complication rare (1 % des cas). Elles sont soit bénignes et apparaissent entre le 2e et le 5e jour de traitement, soit graves avec une baisse de 50 % des plaquettes et apparaissent vers le 10e jour de traitement, ce qui impose l’arrêt immédiat de l’héparine et l’utilisation d’autres molécules comme la danaparoïde (Orgaran).

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May 19, 2017 | Posted by in Uncategorized | Comments Off on 12: Anticoagulants et antiagrégants plaquettaires

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