11: Tableaux cliniques, conduite à tenir et techniques chirurgicales

Chapitre 11 Tableaux cliniques, conduite à tenir et techniques chirurgicales


Rappelons, en préambule, deux notions de base à ne jamais méconnaître, pendant l’étape diagnostique préthérapeutique.


Tous les paramètres cliniques ont un poids considérable ; cela concerne non seulement les structures ostéo-articulaires, mais aussi l’état cutané, l’état trophique (vascularisation, sensibilité) et la motricité. Tous ces paramètres doivent être systématiquement passés en revue et analysés de façon exhaustive, même en présence d’une situation en apparence banale.


Il faut, non seulement, dresser l’inventaire complet des désordres locaux mais aussi en évaluer les conséquences architecturales à distance et le retentissement fonctionnel global sur le pied et/ou le cou de pied.



PATHOLOGIE OSTÉOARTICULAIRE AU STADE PRÉARTHROSIQUE DE L’ARRIÈRE-PIED ET DU COU DE PIED


Sont pris en compte, dans ce chapitre, les thèmes suivants :







DOULEUR ET RAIDEUR ARTICULAIRE DU COU DE PIED AU STADE PRÉARTHROSIQUE


Il est important de préciser que ce cadre correspond uniquement au domaine très restreint du stade préarthrosique ou d’arthrose incipiens (définie par une chondrolyse pure inférieure à 15 % sur un interligne congruent).


En présence de lésions dégénératives, deux signes cliniques annoncent la décompensation : la douleur mécanique et la perte de flexion dorsale. La douleur est de type talo-crural ; elle est de siège antérieur, en barre, en regard de l’interligne. L’identification de la perte de la flexion dorsale (initialement modeste) doit obligatoirement s’apprécier, genou étendu après blocage passif du talon en bonne position dans le plan frontal, afin de corriger un valgus susceptible de masquer un petit équin (voir chapitre 1, « Flexion dorsale »).


Il est capital de vérifier soigneusement l’état du capital cartilagineux par des radiographies en charge et, au moindre doute, par IRM ou arthroscanner avant toute décision de chirurgie conservatrice antalgique. En effet, toute intervention relevant de ce cadre est vouée à un échec rapide, lorsqu’elle est effectuée au stade d’arthrose avérée.



Débridement arthroscopique


C’est, pour certains, et dans cette condition d’arthrose incipiens, une bonne indication. En réalité, à notre connaissance, cette technique ne semble pas avoir fait la preuve objective de son efficacité à long terme (ou du moins de façon durable).



En pratique, le seul effet bénéfique (mais transitoire) de « lavage articulaire » doit être mis en balance avec le caractère invasif de la technique et son « effet loupe » susceptible de conduire à des gestes agressifs pour le cartilage, hors de proportion avec la situation clinique. Deux notions ne doivent jamais être perdues de vue :





Syndrome exostosant antérieur (footballer exostosis ou impingement exostosis)


C’est une situation clinique et thérapeutique tout à fait différente. De nombreuses publications font état, en effet, de résultats fonctionnels favorables et durables après traitement chirurgical conservateur.


Le diagnostic, suspecté par la clinique et la radiographie standard, doit être confirmé par arthroscanner ou arthroscopie réalisées en préopératoire immédiat. Ces examens permettent la localisation précise de l’exostose et son siège uni ou bipolaire, la confirmation de son caractère agressif pour les structures articulaires et périarticulaires et, surtout, l’évaluation de l’état cartilagineux. Se pose alors le problème de la technique de résection.


Un consensus semble s’établir sur le fait que les exostoses de stade I (à savoir exostoses inférieures ou égales à 3 mm) peuvent relever de la résection arthroscopique. À l’inverse, tous les autres cas doivent conduire à une résection à ciel ouvert.


De nombreuses séries font état de très bons résultats fonctionnels à 7 ans, même pour les formes bipolaires, à la condition d’absence d’arthrose talo-crurale au moment de la résection.




PSEUDARTHROSES ET CALS VICIEUX DU COU DE PIED


Il faut différencier les localisations supramalléolaires et les atteintes intra-articulaires qui ne posent pas du tout les mêmes problèmes pronostiques et thérapeutiques.



Pseudarthroses supramalléolaires


Il s’agit en général de pseudarthroses lâches, réalisant de véritables néarthroses plus ou moins mobiles, le plus souvent compatibles avec l’appui. Curieusement, avec le temps, la composante douloureuse s’efface habituellement devant l’instabilité qui est très mal tolérée quand elle traduit la présence d’une pseudarthrose hypermobile. Les problèmes cutanés sont toujours au premier plan. Il peut s’agir de séquelles post-traumatiques (traumatisme initial complexe avec grands délabrements cutanés) ou d’états locaux résultant de temps de couverture par lambeau ou de complications (volontiers septiques) de la chirurgie. Ce peut être aussi la traduction de troubles trophiques constitutionnels aggravés par le traumatisme et les différents traitements mis en œuvre. Idéalement, et dans la mesure du possible, il faut essayer de préserver au moins partiellement, et dans un secteur utile, la mobilité de la talo-crural et de la sous-talienne.


Deux procédés peuvent être réalisés : la greffe intertibiofibulaire (qui préserve la TC et la ST) et l’enclouage trans-plantaire verrouillé (qui les sacrifie).



Greffe intertibio-fibulaire (GITF) avec ostéosynthèse fibulaire type Peigne (figure 11.1)


Cette intervention, qui préserve la talo-crurale, n’est réalisable que sous trois conditions :







La dissection, sans quitter le contact osseux, se porte vers le secteur médial en direction de la membrane interosseuse (MIO). La dissection est commencée en zone saine, de part et d’autre du foyer. Le plan de la membrane interosseuse atteint et sans quitter le plan de cette dernière, la progression est menée du latéral vers le médial pour atteindre le pilier postérolatéral du tibia (figure 11.2).








L’introduction, en place judicieusement choisie dans le foyer, d’un écarteur autostatique type Méary permet une action intrafocale directe pouvant s’avérer très utile. Cette manœuvre induit ou majore un équin qu’il faut respecter à ce stade de l’intervention (l’attitude sera déterminée après fixation du squelette osseux).



Attention, il faut se souvenir de la position postéro-latérale de la fibula par rapport au tibia et de la nécessité de donner aux vis une direction oblique antéro-médiale. Une vis bicorticale fibulaire pure est placée, de part et d’autre du foyer, pour améliorer la stabilité du montage provisoire.


La réalisation de la GITF est maintenant possible(figure 11.3). Trois possibilités sont offertes : soit greffon cortico-spongieux monobloc en forme, soit greffon spongieux pur, soit greffon mixte, cortico-spongieux, fragmenté.





En pratique, le(s) greffon(s) étant positionné(s) de façon stable, la réduction parfaitement contrôlée, l’ostéosynthèse est complétée par la mise en place de vis fibulaires pures. Pour augmenter la stabilité, on peut réserver un ou deux trous de la plaque pour y placer une vis interfibulo-tibiale, passant en avant du greffon ou le transfixiant. Les copeaux spongieux sont alors tassés à force dans les espaces résiduels.






Enclouage transplantaire avec arthrodèse du cou de pied

L’état anatomique local peut être incompatible avec la réalisation d’une intervention conservatrice, en raison d’une contreindication liée à l’état des interlignes (talo-crural et sous-talien) ou à la taille, extrêmement réduite, du fragment tibial distal. Il faut alors s’adresser à un enclouage transplantaire qui réalise un pontage du foyer au prix d’une arthrodèse talo-crurale et soustalienne. Cette intervention n’est pas sans difficultés ; elle peut être source de déboires et de complications per et postopératoires. Son indication doit être bien discutée en termes de bénéfices/risques ; mais c’est parfois la seule possibilité de sauvetage en présence d’une situation catastrophique faisant suite à des échecs chirurgicaux itératifs. Deux notions sont fondamentales :




Pour ce qui concerne la technique, le lecteur est renvoyé aux techniques d’arthrodèse pour arthrose (page 238-239-240).



Cals vicieux supramalléolaires


Ces cals vicieux compliquent les fractures basses de jambe et certaines fractures complètes du pilon. L’expérience clinique leur accorde une piètre réputation en raison de leur mauvaise tolérance. Celle-ci n’a pas d’explication géométrique, car le retentissement d’une anomalie d’axe de même valeur angulaire, sur la ligne gravitaire, est d’autant plus marqué qu’elle est de siège plus proximal. De la sorte, un cal vicieux de jambe, de siège diaphysaire bas devrait avoir moins de conséquences délétères qu’un cal vicieux proximal. En fait, la mauvaise réputation des cals vicieux supramalléolaires pourrait s’expliquer par la proximité des structures articulaires et la diminution des possibilités d’amortissement physiologiques offertes par les structures osseuses et les tissus mous situés entre le foyer et l’articulation talo-crurale.


Idéalement, les ostéotomies supramalléolaires (OTSM) ne peuvent se discuter qu’en cas d’intégrité de l’interligne articulaire. L’évaluation de la qualité de l’interligne par des clichés en charge, voire un arthroscanner, est donc très importante :




L’intervention ne peut se concevoir sans planification préopératoire. La détermination de l’angle de correction nécessite un grand cliché de face et de profil stricts des deux tibias dans leur ensemble.


L’objectif est de restaurer l’orthogonalité de l’interligne par rapport l’axe mécanique du tibia dans les deux plans.






De la sorte, en cas de cal vicieux en valgus, il est aisé de pratiquer une ostéotomie de soustraction et fermeture médiale autour d’une charnière latérale. En cas de cal vicieux en varus, on réalise une ostéotomie de soustraction et de fermeture latérale en tenant compte de la présence de la fibula et de la syndesmose et des difficultés techniques qui en découlent.



Cals vicieux axiaux

Ce sont les plus fréquents et les plus simples. Il faut envisager séparément les cals vicieux en valgus et les cals vicieux en varus qui soulèvent des problèmes différents (figure 11.5)




Cal vicieux en valgus

Ce cal vicieux ne pose pas de difficulté particulière car la soustraction médiale sous la forme d’une résection cunéiforme à base médiale et sommet latéral règle facilement le problème.


Le site d’ostéotomie doit raser le bord proximal de la syndesmose avec le double avantage de ne pas créer d’interférence directe avec cette dernière et de permettre, le cas échéant, l’accès facile et sans risques au secteur fibulaire en suivant le tubercule tibial antéro-latéral et le ligament tibio-fibulaire distal antérieur (LTFA). Cette extension, qui s’effectue sans quitter le contact osseux, protège le pédicule antérieur qui est mobilisé en masse avec les éléments de la loge antérieure. L’utilisation de l’amplificateur de brillance est donc indispensable.










Sous anesthésie générale, on confectionne une attelle postérieure de protection et à visée anti-équin.



Cal vicieux en varus

On l’a vu, il existe deux possibilités : addition médiale et soustraction latérale. L’ostéotomie d’addition médiale est aisée. Mais compte tenu du risque d’allongement du squelette osseux et d’équin, l’indication ne peut être retenue qu’en présence d’une parfaite souplesse articulaire.


Si le risque d’équin est jugé négligeable en raison de l’absence de rétraction postérieure et notamment de la présence d’une flexion dorsale correcte de la cheville, on peut réaliser une ostéotomie d’addition médiale. Cette dernière ne nécessite habituellement pas de temps fibulaire.





Le risque d’équin est le plus souvent trop important. Il faut donc effectuer une soustraction latérale :





la mise en place des broches repères s’effectue de latéral en médial et nécessite un certain nombre de précautions pour éviter tout risque vasculo-nerveux.

La broche proximale comporte plus de risques puisqu’elle traverse la partie distale de la loge antérolatérale. Elle doit donc péremptoirement être placée sous contrôle de la vue. Il faut mobiliser les parties molles de la loge antéro-latérale (et partant le pédicule tibial antérieur) en les décollant, de proche en proche, de la membrane interosseuse. Pour éviter tout risque vasculonerveux, la mobilisation doit commencer à partir du tubercule tibial antérieur et du LFTDA et se diriger vers le haut après avoir trouvé le contact avec la membrane interosseuse qui ne doit plus être quittée (voir figure 11.2). Cela mène facilement sur le versant médial de la fibula et le versant correspondant, postéro-latéral du tibia. On doit prendre garde à la branche antérieure et au rameau perforant de l’artère fibulaire qui traverse la membrane interosseuse, quelques centimètres au-dessus de la syndesmose. La broche proximale, qui converge vers la première au niveau du pilier postéro-médial du tibia selon l’angle de correction souhaitée, peut être mise en place, sous contrôle de la vue au ras de la face antérieure de la membrane inter osseuse.






Une attelle postérieure de protection anti-équin est bien entendu indispensable.



Cals vicieux complexes dans les deux plans








Ainsi, la combinaison, très pathogène, d’un varus et d’un flessum peut conduire à la séquence suivante :






Cals vicieux avec composante rotatoire



En cas d’ostéotomie tibiale relativement proximale, il est possible de négliger le foyer fibulaire, quitte à le décaler délibérément vers le haut (à savoir 10 à 15 cm en amont de l’interligne). Ce dernier évoluera vers une pseudarthrose serrée sans conséquence biomécanique sur la cheville. Si l’état anatomique le permet, cette situation est une très bonne indication d’enclouage centro-médullaire verrouillé du tibia après réalisation de l’ostéotomie et correction du vice rotatoire.


En cas de localisation basse, le recours à une ostéotomie supramalléolaire du tibia est indispensable. L’attitude vis-à-vis de la fibula dépend de l’importance de la correction rotatoire et du siège de l’ostéotomie.









Cals vicieux articulaires (ostéotomie des cals)


Ces cals vicieux compliquent les fractures articulaires de la cheville.



Sur le plan pratique, il faut procéder à une analyse anatomique extrêmement soigneuse et exhaustive de la réduction, passant en revue, sur les radiographies standard, le versant fibulaire, le massif malléolaire médial, les marges postérieure et antérieure du pilon et la syndesmose. Il faut insister d’emblée sur deux points.


Tout d’abord la supériorité des radiographies standard sur le scanner. En cas de doute, un cliché comparatif parfaitement centré peut être très utile.


En présence d’un élargissement de la syndesmose :






Malfaçons les plus fréquentes







Il est capital de savoir dépister, très précocement, ces malrotations taliennes en donnant toute leur valeur, sur les radiographies postopératoires, à un pincement antéro-médial localisé sur l’incidence de face et, sur l’incidence de profil strict du tibia, à un aspect de trois quarts du talus avec démasquage des deux joues du dôme talien.


En pratique, plusieurs points sont importants à préciser :








Nécrose aseptique du talus


Cette pathologie est susceptible de soulever d’importantes difficultés diagnostiques et thérapeutiques.



En pratique, le tableau clinique est celui de la survenue (ou de la persistance) d’un syndrome douloureux sur un talus consolidé à l’origine d’une présomption de nécrose (figure 11.8). Deux éventualités peuvent alors se dessiner en fonction de la morphologie du dôme.




Nécrose possible sans enfoncement ni anomalie morphologique du dôme


Les caractères de la douleur et l’imagerie sont déterminants.



Caractères de la douleur




Données de l’imagerie

La valeur pronostique de plages d’ostéolyse dépend, en l’absence d’anomalie des interlignes, de leur répartition sur le corps talien.





Compte tenu de la lenteur de ce processus, la décharge doit être poursuivie pendant plusieurs mois, voire une année. Cette dernière est obtenue (et rendue socialement supportable) grâce à l’usage d’une orthèse moulée amovible à appui condylien et sous-rotulien (type PTB), permettant la décharge du cou de pied et du pied tout en autorisant la marche en appui bipodal (voir p. 102103, « Fractures du talus »).





Nécrose avérée avec enfoncement du dôme talien


L’évaluation de la tolérance est le principal élément de choix.


Si la tolérance est bonne, il est préférable de ne rien faire si l’arrière-pied est bien axé. Dans ce cadre de bonne tolérance, si l’arrière-pied n’est pas axé, il faut proposer une chaussure orthopédique de stabilisation voire de correction pour minorer le risque de surcharge de la zone pathologique et l’induction d’un trouble morphostatique constamment mal toléré.


En cas d’intolérance douloureuse importante, il faut préciser la responsabilité de chaque interligne par analyse de la localisation douloureuse et surtout en réalisant un arthroscanner couplé à une infiltration anesthésique et à un test fonctionnel (voir p. 27, « Imagerie »).






DÉFORMATIONS EN ÉQUIN ET VARUS ÉQUIN



Définitions et étiopathogénie


L’équin (ou équinisme) se définit par la position permanente du pied en flexion plantaire. Il s’agit de l’impossibilité de remise à plat de la plante par l’action d’efforts de flexion dorsale active et passive. L’équin, position permanente en flexion plantaire, ne doit pas être confondu avec le steppage (chute du pied par action de la pesanteur à la phase oscillante par inefficacité des releveurs) et l’équin actif (flexion plantaire active par hypertonie des fléchisseurs plantaires).


Il faut différencier l’équin plantaire et l’équin métatarsien (figure 11.9).






Équin métatarsien

Dans cette situation, le talon ne touche jamais le sol, ce qui a pu lui faire valoir la dénomination « d’équin suspendu ». L’équin métatarsien a plusieurs conséquences :




Ces deux types d’équin peuvent être d’origine :





L’équin post-traumatique est exceptionnellement pur. Il procède en effet souvent de phénomènes de rétraction ischémique dans le cadre de syndromes des loges plus ou moins marqués.





Ces associations lésionnelles ont deux conséquences radiographiques.




L’équin est facteur de surcharge sous-talienne. Cela vaut autant pour l’équin métatarsien en raison de la surélévation permanente du talon, que pour l’équin plantaire qui avance, dans la séquence du pas, le temps d’élévation active du talon. Si cet enchaînement pathologique ne pose habituellement aucune difficulté diagnostique, il ne faut pas méconnaître les petits équins qui, bien que peu apparent cliniquement, peuvent se révéler très pathogènes. La physiopathologie de la flexion dorsale montre que tout effort de flexion dorsale au-delà des capacités physiologiques de la talo-crurale s’effectue dans la sous-talienne par l’intermédiaire d’un mécanisme de surcharge (pour plus de précisions, voir « Généralités. Flexion dorsale de la cheville »). Les conséquences cliniques sont multiples. Signalons simplement que la seule perte de la flexion dorsale (compatible avec une marche plante à plat) fait disparaître le temps d’initiation de l’impulsion et avance le temps de décollement active du talon (figure 11.10). De même, en matière de séquelles de fractures de la cheville, la première manifestation pathologique est la perte de la flexion dorsale, la constitution d’un équin s’installant ensuite, plus ou moins rapidement. De la sorte, à ce stade, la décompensation douloureuse peut se manifester par une souffrance sous-talienne et non pas talo-crurale.


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May 4, 2017 | Posted by in CHIRURGIE | Comments Off on 11: Tableaux cliniques, conduite à tenir et techniques chirurgicales

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