Chapitre 11. Stress et anxiété
Sur le plan nosographique, il existe une dizaine de troubles anxieuxtroubles anxieux : le trouble anxieux généralisé, les troubles paniques, les troubles phobiques, les troubles obsessionnels, les troubles de conversion, les stress aigus, les stress post-traumatiques. Il n’est pas rare qu’une personne anxieuse en présente plusieurs ; on peut avoir un fond anxieux permanent, des phobies ou des obsessions, et parfois ressentir des crises aiguës d’angoisse sous la forme d’attaques, de panique. Les attentes des patients vont bien évidemment être différentes selon les contextes. Le caractère aigu, brutal, des attaques de panique, impose un soulagement immédiat et de prévenir une nouvelle attaque, une récidive. Ceci relève le plus souvent d’une aide médicamenteuse, et l’on connaît l’action préventive des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine. Toute une série de troubles phobiques ou obsessionnels gênent profondément la vie quotidienne des sujets.
Quand on peut approfondir les circonstances de survenue, la nature des symptômes, le type de pensées qui y sont liées, les émotions qui rentrent en jeu, une aide substantielle peut être fournie en quelques séances au patient. Ceci s’inscrit dans le cadre des thérapies cognitives et comportementales, qui par leur efficacité indiscutable et le soulagement réel qu’ils amènent au patient peuvent constituer une thérapie définitive. Cependant, dans certains cas, les sujets anxieux ne souhaitent pas prendre de médicaments, ils les considèrent comme stigmatisant ou comme des produits qui modifient leur psychisme et leur véritable nature. Pour d’autres, ils souhaitent au-delà de la thérapie cognitive, effectuer des recoupements, des liens, aussi bien avec leur histoire familiale, personnelle, qu’avec leur caractère et leur personnalité. Ce contexte d’attente ouvre la voie aux premiers jalons d’une psychothérapie.
Quelles sont les demandes les plus habituelles ?
Les attaques de paniqueattaques de panique, même si elles ne durent que quelques dizaines de minutes, déstabilisent suffisamment les patients pour qu’ils développent une anxiété anticipatoire vis-à-vis de la prochaine attaque. Les attaques de panique semblent sans contenu. En fait, elles accompagnent souvent des circonstances de phobie ou des situations de contraintes psychiques ou de conflits. La demande sous jacente va viser une compréhension de leur origine ; pourquoi elles surviennent ? Lorsque les patients n’ont aucun antécédent de panique, ils vont chercher à expliquer leur survenue.
Les phobies, les obsessions, les symptômes de conversion représentent un déplacement de l’angoisse depuis une cause difficile à admettre sur le plan conscient vers une situation, un animal, un objet extérieur, ou une activité psychique. Le déplacement peut également se produire sur le corps imaginaire dans toutes les fonctions de sa vie de relation. On comprend dès lors aisément qu’il puisse exister une demande à deux niveaux : d’une part, au niveau de la chaîne associative par laquelle s’est effectué le « choix » du symptôme ; d’autre part, au niveau du motif de l’émergence anxieuse suscitant un symptôme psychique. On comprend facilement que pour bien des patients, le seul objectif vise à être débarrassé du symptôme, soit de manière totale, soit de manière partielle leur permettant de vivre plus confortablement. Pour plusieurs psychanalystes, la réduction cognitive ne ferait que tarir une source qui allait réapparaître à un autre moment sous la forme d’un nouveau symptôme. Mais cette résurgence peut être plus facile à supporter, tardive, non systématique.
Dans des circonstances traumatiques, le caractère terrifiant de l’événement perçu, son incrustation dans le psychisme, est assez facilement compris. Mais la demande du patient s’adresse au pourquoi du syndrome de répétition et de reviviscence qui l’amène en permanence à rester sur l’événement traumatique sans pouvoir le dépasser.
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Une histoire très simplifiée de l’angoisse
Freud a bâti deux théories de l’angoisse. Dans la première, vers 1894, l’angoisse est liée à une absence de décharge sexuelle ; en cas de sexualité réduite, entravée ou inexistante surgit l’affect d’angoisse. Dans cette première théorie, l’angoisse est en partie liée avec la tension sexuelle ; ses dimensions théoriques restent utiles dans certains symptômes hystériques où peuvent figurer des aspects de séduction réels ou imaginaires.