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Orthèses et technique orthopédique
Introduction à la technique orthopédique
Prothèses ou exoprothèses
Ces prothèses sont des exoprothèses par opposition aux endoprothèses (articulation artificielle).
La prothèse remplace un membre manquant, elle constitue donc un substitut d’une partie ou de la totalité de l’extrémité d’un membre.
Le remplacement fonctionnel d’une extrémité manquante s’effectue partiellement dans le domaine des membres inférieurs, mais très rarement dans le domaine des membres supérieurs.
Une prothèse ne se justifie pleinement que si elle présente des avantages pour le patient et facilite sa réadaptation.
Par prothèse de protection, on entend un dispositif permettant de protéger un moignon de membre sensible. Il ne s’agit pas du remplacement d’un membre et on ne peut donc pas parler d’une véritable prothèse.
Prothèses des membres supérieurs
Prothèses actives
les prothèses à force d’énergie corporelle : le mouvement de leurs articulations s’effectue par l’intermédiaire de la musculature du moignon (source de force directe), voire de la musculature de la ceinture scapulaire (source de force indirecte). Elles présentent l’avantage de ne pas être lourdes, de ne subir que peu de défaillances et d’être bon marché. Leur inconvénient est la perte de force lors du transfert ;
les prothèses (myoélectriques) à force extérieure : leurs articulations sont mues par une source d’énergie extérieure (électrique, rarement pneumatique). Leur principal avantage consiste en une faible consommation d’énergie. Mais elles présentent des inconvénients : faible restitution sensorielle, poids élevé, sensibilité aux interférences, coût élevé. Si les forces corporelles et extérieures sont combinées pour assurer la mobilité de la prothèse, on parle d’une prothèse hybride. Les prothèses actives sont également appelées prothèses fonctionnelles.
Prothèses de l’extrémité inférieure
Orthèses
Une orthèse est un dispositif de soutien qui est placé à l’extérieur du corps afin de limiter ou d’améliorer les mouvements, ou encore de modifier la charge dans diverses régions du corps.
Il convient de recourir de préférence à la notion d’orthèse plutôt que d’utiliser d’autres termes comme attelle, manchette, bandage, corset, gaine, brace, etc.
Si l’on se base sur la définition donnée ci-dessus, on peut également appeler orthèses des applications orthopédiques de technique de la chaussure telles que les supports plantaires.
Afin de désigner clairement les orthèses, il conviendrait de citer également les articulations qu’elles comprennent. Cela permettrait d’éviter l’imprécision de termes tels que brace du fémur, et de réduire le nombre incroyable d’éponymes, c’est-à-dire de désignations se référant à des noms de personnes, comme par exemple le corset « Stagnara ». En recourant à des acronymes (appellations formées des lettres initiales de plusieurs mots), les orthèses peuvent être définies de manière claire et compréhensible sur le plan international, comme par exemple HKO = Hip Knee Orthosis (orthèse hanche-genou), c’est-à-dire une orthèse qui englobe la hanche et l’articulation du genou.
Les orthèses peuvent aussi être caractérisées par leur fonction, leur prescription, leur localisation et le matériau utilisé :
• orthèse pour paralysie : orthèse palliative, voire de soutien d’une fonction et influençant le mouvement, destinée à des domaines de membres à articulations multiples ;
• orthèse de décharge : orthèse de conduite du mouvement, influençant la répartition des charges, destinée à des domaines de membres à articulations multiples ;
• orthèse de segment : selon la fonction, elle exerce une influence sur la conduite du mouvement, le dosage de la charge, la direction imprimée ou l’axe de croissance de différents segments mobiles (articulations) et de diverses parties du corps ;
• orthèse du tronc : orthèse destinée à la région du bassin et du tronc ;
• bandages : orthèse enveloppant une partie du corps, le plus souvent à base de textile, avec des éléments de base dynamiques (élastiques) ou statiques (rigides).
Orthèses pour l’extrémité supérieure
Orthèses de l’extrémité inférieure
Orthèses du tronc et du cou
Fonction et but des orthèses
Les orthèses servent à soutenir et amortir des forces (ex : Sarmiento-Brace lors de fractures de l’humérus, supports plantaires chez les diabétiques), contrôler les articulations de manière dynamique et remplacer ainsi l’activité de contrôle de la musculature (orthèse de soutien du pied), former des segments du squelette (corset pour difformités de la colonne vertébrale).
Une orthèse de soutien est le plus souvent appliquée sous forme de support plantaire.
Alors que les orthèses enveloppantes telles que le Sarmiento-Brace sont efficaces dans toute position et situation de mouvement, il est évident que des orthèses telles que des supports plantaires n’étant ajustés qu’unilatéralement à un segment doivent remplir des conditions spéciales pour déployer toute leur efficacité. Il faut, la plupart du temps en charge, qu’il y ait un contact intégral entre le support et le pied. Ce n’est que lorsque le pied appuie contre le support que celui-ci devient efficace.
Les patients qui ne peuvent pas mettre leur pied en charge ou qui marchent sur la pointe des pieds ne peuvent être traités par des supports pour leurs malpositions du pied.
L’orthèse peut contrôler la fonction d’une articulation et remplacer la fonction musculaire défaillante. Nos articulations ne sont durablement stables uniquement par le fait qu’elles sont régulièrement contrôlées et stabilisées par les muscles. Si ces contrôles sont supprimés, on en arrive à des malpositions et des dysfonctions des articulations. L’exemple typique en est le fléchissement latéral du calcanéus lors d’un cas progressif de pied valgus d’abduction. Le triceps sural ne bénéficie plus que d’un bras levier de moins en moins bon et ne peut plus stabiliser suffisamment la jambe par rapport au sol, ce qui fait que le patient plie davantage son genou.
Une correction de la position du pied, en essayant de tendre vers un squelette de pied anatomiquement correctement positionné, permet de corriger le bras de levier et d’améliorer la fonction du muscle. En cela on corrige finalement la fonction.
Un autre exemple est illustré par la marche avec genou hypertendu. Dans ce cas, la jambe s’abaisse trop fortement en arrière. Une orthèse tibiale appropriée (AFO) peut empêcher la position en arrière de la jambe grâce au bras de levier et corriger la réclinaison dans le genou sans empiéter sur celui-ci.
Une correction de forme est obtenue en maintenant une position la plus anatomique possible dans l’orthèse et en portant l’orthèse, si possible, pratiquement toute la journée (pour les corsets 23 heures sur 24).
Il faut rester attentif au fait que le degré d’efficacité de l’orthèse diminue, ceci d’autant plus que l’orthèse est éloignée de la partie du squelette à remplacer. C’est ainsi qu’il est aisé de corriger un pied avec une orthèse tibiale, puisque l’orthèse n’est séparée de la partie squelettique du pied que par peu de parties molles. Au niveau du rachis en revanche il y a un grand espace, au niveau lombaire dû à des parties molles, au niveau dorsal dû aux mouvements thoraciques. Cette mobilité doit absolument être maintenue. Il est donc conseillé d’aller vers des corsets légèrement surcorrigés, afin que les mouvements respiratoires ne provoquent pas de perte de correction. Occasionnellement, il peut s’avérer nécessaire de faire une surcorrection pour amortir des forces déformantes excessives.
Pour répondre à ces besoins, il existe une multitude d’orthèses et types d’orthèses différents. Il existe une indication pour presque chaque type d’orthèse : il faut évaluer combien de soutiens, combien de formes et combien d’aides fonctionnelles l’orthèse doit fournir dans chaque cas.
Dans l’exemple d’une déformation unique massive du pied dans le plan frontal, ne pouvant plus être maintenue par un support, mais où le patient garde un bon contrôle sur sa cheville, une orthèse de pied peut suffire. En revanche, si le contrôle au niveau de la cheville est défaillant, dans le sens d’un pied tombant ou d’un pied équin, il faudra que l’orthèse de pied comporte un bras de levier montant à la partie proximale de la jambe, afin de guider cette fonction articulaire également.
Une orthèse trop courte n’apporte pas l’effet nécessaire escompté, alors qu’une orthèse trop longue entrave la fonction du patient.
Occasionnellement, on utilise des orthèses comme correction de forme, alors que cela concerne surtout le traitement de contractures musculaires. Elles sont souvent posées la nuit pour ne pas gêner le patient pendant la journée. Cependant ce principe d’action prive le patient d’un sommeil réparateur lorsqu’il se fait un véritable travail d’extension de nuit. Les attelles portées la nuit ne peuvent donc que maintenir une position, mais n’atteignent guère d’améliorations. Dans la plupart des cas cependant, la mobilité est meilleure que la position dans l’attelle de nuit, de sorte que cette mesure nocturne est superflue. Si une extension est nécessaire, il est préférable de la faire de manière intensive durant 1–2 heures pendant la journée.
Orthèses de siège
Par orthèse de siège on entend des sièges spéciaux d’orthopédie technique, pouvant être construits en tant que surface d’assise uniquement ou en tant que coque enveloppant le corps. Elles tiennent compte de malformations et de déficits fonctionnels et donnent ainsi une possibilité au patient de s’asseoir, ce dont il ne serait pas capable sans cette aide.
Même chez les patients ayant une mauvaise assise, les fonctions des membres supérieurs et le contrôle de la tête se trouvent améliorés si le bassin est maintenu stable en tant que base du corps en position assise. Il faut pour cela un coussin spécial, adapté aux caractéristiques anatomiques individuelles.
Dans les cas où le contrôle du tronc est vraiment mauvais et où les patients ne peuvent bénéficier d’un maintien suffisant avec ces mesures, des adaptations en forme de coque montant plus haut sont nécessaires. Cependant, il faut rester attentif au fait que les patients sont assis dans ces coques avec plusieurs couches de vêtements et que par conséquent, ces coques ne peuvent corriger que des malpositions fonctionnelles légères.
Dans les cas de malpositions importantes ou de difformités structurelles, il faut, en règle générale, recourir à des orthèses comme aides supplémentaires.
Comme les orthèses de siège se situent assez loin du squelette et qu’elles n’entourent pas étroitement le patient, il est quasiment impossible de réaliser des corrections de forme. Seule la contracture symétrique des hanches qui se laisse corriger par une pression constante est bien envisageable. En revanche, dans les cas asymétriques, le bassin ne se maintient pas en position normale et il n’existe pas de possibilité de l’éviter de façon fiable.
En général, on règle dans les coques une position souple, centrée individuellement pour les articulations. S’il existe une rotation interne augmentée des hanches, on maintient une petite rotation interne dans la coque. Afin d’avoir une assise de base un peu plus large, on cherche à écarter légèrement les hanches. Très souvent cependant, la capacité d’abduction est asymétrique de manière à ce qu’une abduction asymétrique doive être intégrée dans la coque de siège et ce afin de permettre une position droite du bassin.
Les orthèses de siège remplacent et/ou soutiennent des fonctions biomécaniques telles que :
• fixation : conduite, blocage et « maintien en place » ;
• correction : redressement, amélioration, corrections ultérieures ;
• compensation : égalisation tridimensionnelle des longueurs et des volumes ;
• extension : décharge, recours à la force par traction. Elles évitent, voire empêchent la progression de formes et de fonctions défectueuses. Les orthèses de siège sont fabriquées individuellement sur-mesure et en fonction du patient.
Bandages et gilets compressifs
Les bandages et gilets compressifs permettent d’apporter des soins ultérieurs en cas de brûlures et de cicatrices.
Le traitement compressif facilite la cicatrisation fonctionnelle et de manière esthétique, et empêche la formation de chéloïdes.
Les bandages compressifs facilitent également le traitement des œdèmes (œdèmes lymphatiques).
Moyens auxiliaires de rééducation
Ce sont des appareils qui permettent à une personne présentant un handicap physique d’exécuter le mieux possible l’activité souhaitée.
Ce domaine compte de nombreux moyens capables de remplacer chez le patient une faculté perdue ou d’améliorer celles qui sont présentes.
La chaise roulante redonne au patient sa mobilité perdue. Le réglage du centre de gravité y est essentiel. S’il est situé près de l’axe arrière, la chaise roulante sera très mobile, mais le danger d’un basculement en arrière est augmenté. La position du centre de gravité doit être liée au contrôle physique et à la réaction d’équilibre du patient.
Les tables de verticalisation servent à mettre le patient en position debout, afin de le familiariser à la fonction de la marche et de mettre en charge ses extrémités. Comme il est important d’adopter une position proche de celle de la station debout normale, il faut respecter les points suivants : le patient doit être à la verticale, la verticale passant par le centre de gravité doit tomber sur le médiotarse, les articulations du genou et de la hanche doivent être complètement tendues, voire en légère hyperextension.
Les patients ayant un mauvais équilibre ou dont les membres inférieurs ne peuvent être mis en charge suffisamment ont besoin d’aides à la marche (déambulateur, Eulenburg, etc.), afin de leur permettre un moyen de locomotion actif. Les divers modèles disponibles sur le marché sont choisis en fonction des besoins du patient.
Les patients ayant une meilleure aptitude à la marche peuvent utiliser des cannes, soit pour décharger une extrémité, soit pour pallier des problèmes d’équilibre. Une aptitude fonctionnelle à la marche est présente si l’on n’utilise qu’un soutien.
En revanche, si les deux mains sont bloquées par des cannes, la fonction de la marche devient plutôt thérapeutique, puisqu’en marchant nous avons généralement besoin de nos mains pour porter ou soulever des objets. Il est donc fonctionnellement plus sensé de tendre vers une démarche soi-disant inesthétique asymétrique à l’aide d’une seule canne, plutôt que vers une démarche symétrique harmonieuse mais avec deux cannes.
D’autres aides de rééducation sont par exemple la chaise-toilettes, le lift pour le bain, etc., cette liste n’est pas exhaustive et s’étend longuement. Chaque besoin doit être défini individuellement.
Chaussures orthopédiques
Caractéristiques de la chaussure
La chaussure doit protéger le pied des influences extérieures telles qu’humidité, froid, saleté, agents chimiques et blessures.
La chaussure ne doit en aucune manière déformer le pied ou l’endommager. De ce fait, la mobilité naturelle du pied sain doit être aussi peu entravée que possible. Les orteils ne doivent pas être déviés de leur position naturelle.
La sueur produite par la transpiration doit être absorbée par le matériau constituant la tige et la semelle intérieure proprement dite.
La longueur et la largeur de la chaussure doivent être choisies correctement. Comme le pied subit un allongement consécutif à la pression exercée dans la phase d’appui lors du pas, il faut compter chez les adultes avec une marge de 1,5 cm par rapport à la longueur du pied non soumis à une pression.
La chaussure se compose de la semelle et de la tige.
• la semelle intérieure. Elle constitue la base et l’élément définissant la forme de la chaussure. Tant la partie supérieure que la semelle de marche y sont fixées ;
• la semelle de marche. C’est la partie de la chaussure qui est directement en contact avec le sol. En tant que semelle complète, elle va du talon à la pointe du pied ; en tant que demi-semelle, elle va de l’articulation à la pointe du pied. Dans la région de la pointe du pied, la semelle de marche n’est pas en contact direct avec le sol, mais à une certaine distance (ce que l’on appelle élévation de la pointe), dont l’ampleur dépend de la hauteur du talon et de la flexibilité de la chaussure. Avec un talon plat ou un matériau rigide, l’élévation de la pointe devrait être plus grande, afin de faciliter le déroulement du mouvement du pied ;
• le rembourrage. C’est le matériau inséré entre la semelle intérieure et la semelle de marche, destiné à compenser les inégalités dans la région de l’avant-pied. Par son élasticité, le rembourrage doit permettre une répartition de la pression sur l’ensemble de la plante du pied. Il ne doit être ni trop dur, ni trop lourd. Il devrait avoir un effet isolant, régulant la température et posséder la capacité d’absorber et d’éliminer l’humidité ;
• l’articulation de la chaussure. C’est la pièce intermédiaire entre le talon et la semelle de marche, donc la partie de la chaussure qui n’est en principe pas en contact avec le sol. Par décrochement de l’articulation, on entend la hauteur de la cambrure (concavité) de l’articulation de la chaussure. Elle doit correspondre à la hauteur du talon ;
• le talon. Il s’agit de la partie de la chaussure qui est placée sous le talon, et qui est la première à se trouver en contact avec le sol dans la phase d’appui.
• de l’empeigne (bout dur) qui constitue la partie antérieure de la tige, et recouvre l’avant-pied. Au-dessus des orteils, l’empeigne peut être renforcée par une coquille de protection (coquille d’empeigne) ;
• du quartier qui constitue la partie intérieure, voire arrière de la tige. En règle générale, les quartiers intérieur et extérieur sont reliés par une couture du talon. Il existe également des modèles de chaussures constituées d’un seul quartier, qui enveloppent toute la cheville.
Un renforcement peut être placé à l’arrière, par-dessus les quartiers, et s’appelle le contrefort.
La hauteur de la tige est mesurée depuis l’arête supérieure de la semelle en passant par la malléole interne.
Si la tige ne couvre pas la malléole, on parle d’un soulier (soulier bas), si elle la recouvre, on parle alors d’une bottine (plus haut ou soulier montant).
Chaussure orthopédique sur-mesure
C’est un moyen auxiliaire orthopédique destiné à la réadaptation et au traitement en cas d’état pathologique, sur ordonnance du médecin. La chaussure orthopédique sur-mesure est fabriquée d’après une forme conçue spécialement pour le patient. Tous les éléments de technique de la chaussure et de technique orthopédique indispensables sont inclus dans le processus de fabrication de la chaussure.
Une ordonnance médicale est nécessaire lors du premier traitement de la fourniture.
La prescription est fonction de l’état pathologique et de l’objectif thérapeutique. Les chaussures orthopédiques sur-mesure sont prescrites quand des mesures plus simples de technique orthopédique (ex : chaussure orthopédique de série, supports plantaires intérieurs, adaptations orthopédiques de la chaussure) ne suffisent plus à aider le patient de façon satisfaisante. Les prescriptions s’articulent de la manière suivante (modèle suisse) :
• proportions anormales de forme : disproportion, longueur des pieds inégale, enflure, modification du squelette, forte déformation ;
• déformations du pied : difformité pathologique du pied, modifications du squelette, malformations, amputations partielles ;
• dysfonctionnements : restrictions de mobilité, mauvaises postures, modifications articulaires, inflammations articulaires, insuffisance musculaire, paralysies, neuropathies ;
• raccourcissements de la jambe : différences de longueur des jambes supérieures à 25 mm ;
• complément à l’assistance orthétique : nécessité d’un gros volume, mesures fonctionnelles complémentaires.
Normalement, les chaussures sont fabriquées par paires.
La fabrication d’une chaussure orthopédique sur-mesure exige beaucoup de temps parce que toutes les mesures de techniques orthopédiques doivent y être intégrées. Il faut d’abord réaliser une forme, puis une chaussure d’essai :
• selon l’état du pied, on réalise une forme en bois ou en matière synthétique, sur laquelle la chaussure orthopédique sur-mesure ou la chaussure intérieure sera fabriquée. La forme est conçue de façon individuelle et demeure en tant que modèle et pièce à façonner chez le cordonnier orthopédiste qui l’améliore constamment en fonction du confort éprouvé par le porteur. Dans des cas simples, il suffit de recourir à une forme standard. Pour des dysfonctionnements graves du pied, les mesures sont prises à l’aide d’un modèle en plâtre ou en matériau synthétique. Le négatif résultant servira à couler de la mousse rigide ou une matière servant à réaliser les formes, et le modèle ainsi obtenu encore à l’état brut sera retravaillé en fonction des exigences de la technique orthopédique et de la cordonnerie ;
• la chaussure d’essai est une chaussure provisoire fabriquée d’après la forme réalisée sur le patient, sans garantie de durabilité. Les chaussures d’essai sont fabriquées afin de contrôler les effets des travaux de technique orthopédique et l’exactitude de la forme réalisée avec une feuille thermoplastique transparente ou en cuir pour un contrôle de marche ;
• la chaussure thérapeutique est une chaussure orthopédique sur-mesure servant de chaussure intérimaire de moindre qualité en ce qui concerne les matériaux utilisés et l’exécution, destinée à une phase thérapeutique bien précise, ainsi qu’à une mise à disposition précoce ou immédiate.
Chaussure orthopédique de série
Il s’agit de chaussures semi-ouvragées ou chaussures semi-orthopédiques.
La chaussure orthopédique de série est un produit semi-fini (en lieu et place d’une finition sur-mesure), portant encore des appellations différentes selon les pays (Allemagne : chaussure reconstitutive, Hollande : chaussure semi-orthopédique, Suisse : chaussure orthopédique de série).
Elles sont produites par des fabriques de chaussures en tant que produits semi-finis ou fabriquées en série par des cordonniers orthopédistes.
Les chaussures orthopédiques de série doivent être en mesure de chausser des formes de pieds pathologiques sortant de la norme. C’est pourquoi elles conviennent parfaitement dans certains cas et permettent d’éviter la fabrication plus coûteuse et plus longue de chaussures orthopédiques sur-mesure.
Ces chaussures doivent remplir des conditions très précises et n’ont pas de lit plantaire. Le lit plantaire orthopédique du pied doit être exécuté et placé individuellement, tout comme l’ensemble des adaptations orthopédiques indispensables dans la tige et la semelle.
La chaussure orthopédique de série est soumise aux mêmes conditions de mise à disposition et d’ordonnance que la chaussure orthopédique sur-mesure.
Chaussures orthopédiques spéciales
Chaussures thérapeutiques pour enfants
type antivarus pour le traitement du pied adductus chez l’enfant ou du traitement postopératoire du pied-bot, avec toutes les formes de symptômes de varus et du mouvement d’abduction ;
type antivalgus pour le traitement du pied valgus massif, avec toutes les formes de symptômes valgus et du mouvement d’abduction.
Autres fabrications de chaussures
Les chaussures de série, de confection normale, ne présentent aucune caractéristique à propos d’indications orthopédiques, telles que par exemple chaussures de maintien, chaussures de santé, chaussures de sport, sandales rembourrées, etc.
Les chaussures sur-mesure sont réalisées de façon artisanale, selon les mensurations individuelles du pied et les désirs particuliers du client concernant leur utilisation et leur forme, sans éléments constitutifs particuliers d’ordre orthopédique.