10 Le patient est le plus souvent installé en décubitus ventral (la position genu-pectorale est parfois utilisée). La position des appuis doit protéger les nerfs fémoro-cutanés et aussi permettre le drainage du plexus veineux paraspinal dans la veine cave inférieure. Il est recommandé de procéder à la mise en place d’une sonde urinaire avant de tourner le patient sur le ventre. Un coussin sous les jambes est placé pour diminuer la tension sur les nerfs sciatiques et garder les hanches en légère extension. Ainsi la lordose lombaire est conservée. On vérifie que l’appareil de radioscopie passe facilement sous la table opératoire et on détermine le niveau que nous voulons aborder avec l’aide de celui-ci avant la désinfection. L’incision est centrée sur les processus épineux qui sont souvent faciles à palper. On dissèque les tissus sous-cutanés jusqu’au fascia lombosacré puis on l’ouvre en regard des processus. En restant sous le périoste, pour éviter les saignements, on décolle la musculature paraspinale à l’aide d’une rugine de Cobb jusqu’aux articulations facettaires. Le ligament jaune est incisé sur le rebord supérieur des lames et excisé à l’aide d’une pince de Kerrison. Il faut se méfier de ses possibles adhérences avec la dure-mère car elles peuvent mener à une déchirure de celle-ci avec comme résultat une fuite du liquide céphalorachidien. Selon le type d’intervention prévue, on procède à des gestes supplémentaires (laminectomies, discectomies, fusions, etc.). Le patient est installé en décubitus dorsal (une alèse peut être ajoutée sous la colonne vertébrale pour ouvrir l’articulation). La table est placée en position beach chair avec une élévation de 30 à 45° de la tête (permet de diminuer le saignement). La tête est installée sur un appuie-tête et il faut la sécuriser dans cette position. On réalise une incision qui débute juste en dessous du processus coracoïde et qui s’étend au sillon deltopectoral. Il faut rechercher la veine céphalique dans le sillon tout en la préservant. Il est conseillé de passer plutôt médialement à la veine car elle a plus de branches latérales. Le deltoïde (nerf axillaire) est écarté latéralement, le grand pectoral (nerfs pectoral médial et pectoral latéral) est écarté médialement. On repère ensuite le tendon conjoint (tendon du biceps et du coracobrachial). Latéralement à ce tendon, on incise le fascia clavipectoral. Il faut coaguler les vaisseaux situés en regard du bord inférieur du subscapulaire. Ces vaisseaux servent de limite inférieure. On place le membre supérieur en adduction et en rotation externe pour protéger le nerf axillaire lors de l’incision du tendon du subscapulaire. Le plan du subscapulaire est séparé de la capsule à l’aide d’un instrument mousse et des fils repères sont placés sous le subscapulaire, puis on procède à l’incision longitudinale de la capsule articulaire. Le tendon du long chef du biceps est utilisé comme repère puisqu’il passe dans le sillon entre la petite et la grande tubérosité. On peut prolonger l’approche distale en direction du bord latéral du biceps (voie antérolatérale de l’humérus). On réalise une incision de 5 cm à partir du bord latéral de l’acromion dans le prolongement de l’articulation acromioclaviculaire et en direction de la face latérale de l’épaule. L’incision ne peut pas être prolongée à plus de 5 cm de l’acromion en raison des risques de lésions du nerf axillaire. On procède à l’incision du fascia du deltoïde puis à la discision des fibres du deltoïde (on peut placer une suture à la partie distale de l’incision pour ne pas inciser accidentellement le deltoïde plus distalement et léser le nerf axillaire). La bourse sous-acromiale est incisée pour mettre en évidence l’insertion de la coiffe des rotateurs (supraépineux) sur la grande tubérosité. Cette incision peut être poursuivie proximalement à travers l’acromion et prolongée le lond de l’épine de la scapula à environ 1 cm en avant de celle-ci. L’incision du trapèze permet de mettre en évidence le supraépineux. Acromioplastie pour lésions chroniques de la coiffe des rotateurs. Réparation de lésions partielles de la coiffe des rotateurs. Réparation de la déchirure du labrum. Résection de la clavicule distale pour arthrose acromioclaviculaire. Excision de corps libres intra-articulaires. Traitement d’ostéochondrite disséquante. Le point d’entrée postérieure est réalisé par une incision infracentimétrique à 2 cm de l’angle postérieur de l’acromion et à 1 cm médialement de celui-ci. Avant de réaliser l’incision, on palpe ce point nommé soft spot. On peut également utiliser une aiguille pour repérer ce point d’entrée. Celle-ci, de même que les instruments, sera orientée en visant le processus coracoïde. Le port antérieur se situe à mi-distance entre le processus coracoïde et le bord antérieur de l’acromion. Le patient est installé en décubitus dorsal. Une alèse est mise en place entre le bord médial de la scapula et la colonne vertébrale, longitudinalement, afin d’ouvrir l’épaule (facilite la réduction de fracture notamment). La table est cassée avec une élévation de 30° environ (beach chair a minima). On procède à une incision en forme de « S » qui suit la forme de la clavicule que l’on palpe en sous-cutané, en regard ou légèrement en dessous de celle-ci. On peut, selon les besoins, réaliser une incision qui va de la fourchette sternale jusqu’à l’articulation acromioclaviculaire. Avant de tomber sur le platysma, on rencontre plusieurs nerfs supraclaviculaires sous-cutanés qui devront être, dans la mesure du possible, préservés. Le platysma est incisé puis les tissus mous sont décollés de la clavicule. En cas d’ostéosynthèse, il faut veiller à ne pas léser le plexus brachial et les vaisseaux subclaviers situés juste en dessous de la clavicule et ceci particulièrement dans le tiers moyen de celle-ci. On peut installer le patient en décubitus latéral avec le côté à opérer vers le haut, un coussin est alors placé entre le thorax et le bras. On peut également l’installer en décubitus ventral avec le membre supérieur à 90° d’abduction sur un appuie-bras. L’utilisation d’un garrot n’est pas possible avec cette voie d’abord. On réalise une incision longitudinale au milieu de la face postérieure du bras. Celle-ci débute à 8 cm de l’acromion et s’étend jusqu’à la fossette olécrânienne. Le fascia est incisé, puis on recherche l’espace entre le chef latéral et le long chef du triceps. Pour ce faire, on commence en proximal au-dessus de la zone où les deux chefs fusionnent pour former un tendon commun. On procède à la discision de l’intervalle entre les deux chefs puis à l’incision du tendon du triceps dans le prolongement de cet intervalle. On tombe alors sur le chef médial du triceps. Le nerf radial et l’artère brachiale profonde se situent sur le bord latéral du chef médial du triceps dans le sillon du nerf radial. On incise le chef médial jusqu’à tomber sur le périoste de l’humérus et on décolle le muscle de l’os en restant bien au contact du périoste. On peut ainsi exposer la diaphyse humérale. On réalise une incision de 4 à 6 cm proximalement par rapport à l’épicondyle latéral, centrée sur la crête supracondylaire latérale. Le fascia est incisé. On cherche ensuite le plan entre le muscle brachioradial et le triceps (tous deux innervés par le nerf radial). On incise jusqu’à l’os entre ces deux muscles et l’humérus distal est mis en évidence. On procède à l’incision du périoste et au décollement progressif antérieur et postérieur. Cette incision ne peut pas être prolongée proximalement en raison des risques de lésion du nerf radial. On peut, en revanche, prolonger cette incision jusqu’à la tête radiale en utilisant l’intervalle entre les muscles anconé et extenseur ulnaire du carpe. Le patient est installé en décubitus ventral. Il faut s’assurer que les points d’appui au niveau thoracique et du bassin ont été suffisamment protégés et que l’abdomen bénéficie d’assez d’espace pour la ventilation. Le membre supérieur est installé sur une table à mains, le bras pendant dans le vide. On débute l’incision 5 cm au-dessus de l’olécrâne, au milieu du bras. L’incision sera incurvée juste avant d’arriver sur la pointe de l’olécrâne et poursuivie distalement le long du bord latéral de l’ulna. Cette incision en forme de « S » permet d’éviter que la cicatrice soit située en regard de la proéminence olécrânienne. On palpe ensuite le nerf ulnaire qui passe à la face postérieure de l’épicondyle médial et on va prudemment exposer le nerf. On le monte sur un lac afin de pouvoir le tenir avec précaution à l’écart du champ opératoire. On va ensuite prémécher l’olécrâne pour faciliter sa fixation en fin d’intervention. On réalise ensuite une ostéotomie en forme de V dont l’apex est situé à 2 cm distalement de la pointe de l’olécrâne. Les attaches musculaires restantes sur l’olécrâne sont décollées puis on procède à une rétraction proximale de l’ostéotomie en décollant le triceps de la face postérieure de l’humérus. La métaphyse humérale peut alors être préparée au complet par dissection sous-périostée, si possible a minima. En cas de besoin, on peut décoller des structures antérieures à l’humérus distal en s’aidant d’une flexion du coude. La zone d’ostéotomie est réduite puis fixée avec une vis en s’aidant de l’orifice de méchage réalisé en début d’intervention. Le nerf ulnaire est alors repositionné dans son sillon (il est possible de réaliser une transposition antérieure pour éviter une lésion du nerf ulnaire lors du retrait éventuel du matériel d’ostéosynthèse). On procède à la suture de l’insertion distale du tendon tricipital au niveau du V d’ostéotomie puis à celle du fascia. L’incision légèrement curviligne débute postérieurement à l’épicondyle latéral et se prolonge en direction de l’ulna postérieurement pour se terminer à environ 6 cm de l’olécrâne. On peut également réaliser une incision longitudinale centrée sur l’épicondyle latéral en suivant les plis cutanés. On procède à l’incision du fascia, puis à la mise en évidence du plan entre l’extenseur ulnaire du carpe (nerf interosseux postérieur) et le muscle anconé (innervé par le nerf radial). Si cet intervalle n’est pas identifiable, comme par exemple en cas de traumatisme, on peut se permettre d’inciser directement jusqu’à l’os en restant centré sur l’épicondyle latéral. Il est important de garder l’avant-bras en pronation ce qui permet d’éloigner le nerf interosseux postérieur du champ opératoire. Pour exposer la capsule articulaire, il faut parfois inciser l’insertion proximale du muscle supinateur. Pour éviter une lésion nerveuse, il faut éviter d’inciser la capsule trop antérieurement et ne pas poursuivre plus distalement que le ligament annulaire. L’incision peut être prolongée proximalement pour exposer l’humérus distal le long de la crête supracondylaire latérale. En revanche, une prolongation n’est pas possible en distal en raison des risques de lésions du nerf interosseux postérieur.
Voies d’abord chirurgicales courantes
Rachis : voie lombaire postérieure
Installation
Abord chirurgical (figure 10.1)
Épaule
Voie deltopectorale et prolongements
Installation
Abord chirurgical (figure 10.2)
Voie antérosupérieure
Abord chirurgical (figure 10.3)
Portails pour l’arthroscopie d’épaule
Indications
Incision (figure 10.4)
Clavicule
Installation
Abord chirurgical
Bras
Voie postérieure
Installation
Abord chirurgical (figure 10.5)
Voie latérale
Abord chirurgical (figure 10.6)
Coude
Ostéotomie de l’olécrâne
Installation
Abord chirurgical (figure 10.7)
Fermeture
Voie de Kocher
Abord chirurgical (figure 10.8)
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