10: Tumeurs épithéliales

Chapitre 10 Tumeurs épithéliales





Les tumeurs épithéliales peuvent être bénignes ou malignes, alors dénommées carcinomes. Elles sont développées à partir des épithéliums des revêtements (épiderme et muqueuses) ou à partir des épithéliums des organes pleins (parenchymes). Ces épithéliums peuvent être de trois types :



N.B. : nous traiterons à part le chapitre des tumeurs endocrines en raison des problèmes nosologiques qui leur sont propres.



Tumeurs malpighiennes


Les tumeurs malpighiennes, bénignes et malignes, sont très fréquentes et se développent surtout à partir des épithéliums malpighiens :




Plus rarement, elles peuvent siéger sur :




Tumeurs bénignes malpighiennes



Papillomes


Le papillome est macroscopiquement une tumeur végétante, exophytique, souvent framboisée sur les muqueuses, en saillie sur le plan du revêtement malpighien qui lui donne naissance. Il peut siéger sur la peau (ex : verrue vulgaire) ou sur les muqueuses. Il est fréquemment d’origine virale, lié à un virus du groupe HPV (Human Papilloma Virus) (figures 10.2, 10.3).




Sur le plan histologique, trois critères sont requis pour le diagnostic :



Il s’agit d’une tumeur bénigne : l’architecture générale de l’épithélium est préservée, l’intégrité de la membrane basale est partout respectée, il n’y a pas d’atypie cytonucléaire franche, mais les mitoses sont plus nombreuses que normalement. La différenciation malpighienne et la maturation kératosique restent normales ou voisines de la normale dans toute l’épaisseur de la prolifération épithéliale.



Condylome


Il siège sur les muqueuses malpighiennes et est également lié au virus HPV. Le mode de transmission est ici essentiellement sexuel. Il se développe principalement au niveau de l’exocol utérin, du vagin, de la vulve, de la zone ano-rectale et du pénis, plus rarement au niveau pharyngo-laryngé (mode de contamination possible chez le nouveau-né lors du passage de la filière génitale).


Macroscopiquement, les condylomes peuvent être acuminés (en chou-fleur ou en crête-de-coq), ou plans.


Microscopiquement : à la prolifération épithéliale malpighienne plus ou moins intense, peut s’associer une augmentation de volume du tissu conjonctif sous-jacent (qui peut être plus importante que la prolifération épithéliale) et des aspects cytopathogènes en rapport avec l’infection virale (figure 10.4).



Les papillomes et les condylomes sont parfois multiples : papillomatose (laryngée, fosses nasales), condylomatose (génitale).




Carcinomes des revêtements malpighiens (peau et muqueuses)


Hormis le carcinome basocellulaire qui n’est observé qu’au niveau cutané, tous les autres sont des carcinomes épidermoïdes, qui partagent les mêmes critères diagnostiques histopathologiques :



la présence de signes architecturaux et cytologiques classiques de malignité ;


une différenciation malpighienne variable, permettant de distinguer :










Carcinomes cutanés


Il s’agit de tumeurs très fréquentes. Elles sont de diagnostic précoce (lésions visibles, prélèvements faciles). On distingue deux grands types très différents sur le plan clinique et histologique :



Le facteur de risque principal est l’exposition prolongée au soleil. Ces carcinomes touchent surtout les adultes de race blanche, principalement dans les régions découvertes, exposées au soleil (visage, oreilles, nuque, dos des mains). Le carcinome basocellulaire touche des personnes souvent plus âgées que le carcinome spinocellulaire, avec une localisation préférentielle sur le visage.


Plusieurs lésions précancéreuses sont connues : kératose solaire (ou sénile), radiodermite, cicatrice de brûlure, ulcères cutanés chroniques (les trois derniers pour le carcinome épidermoïde uniquement).


Une condition génétique, le xeroderma pigmentosum favorise l’apparition précoce de multiples tumeurs cutanées.





Carcinomes épidermoïdes des muqueuses


L’aspect histopathologique est identique à celui des carcinomes épidermoïdes cutanés, avec des degrés de différenciation et de maturation variables.


Les facteurs de risque et l’aspect macroscopique varient selon les organes touchés.







Tumeurs glandulaires


Ce sont des tumeurs fréquentes, bénignes (adénomes) ou malignes (adénocarcinomes). Elles intéressent les organes creux ou les parenchymes glandulaires. Leurs aspects macroscopiques et histologiques varient selon le type d’organe qu’elles touchent. Elles reproduisent morphologiquement des structures glandulaires, avec un degré de différenciation plus ou moins important (figure 10.11).



Les tumeurs bénignes à différenciation glandulaire ou adénomes ont en commun d’être constituées, en général, de formations très différenciées, proches du tissu normal.


Les tumeurs malignes à différenciation glandulaire ou adénocarcinomes ont un degré de différenciation variable : un adénocarcinome peut être : bien différencié, moyennement différencié, peu différencié ou encore métaplasique.


May 7, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 10: Tumeurs épithéliales

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