Chapitre 10 Objectifs généraux et principes thérapeutiques
OBJECTIFS DU TRAITEMENT
Idéalement
En pratique
Architecture générale, anatomie locale et souplesse articulaire
Pour la flexion dorsale, qui siège physiologiquement, uniquement dans la talo-crurale, sa perte n’a pas de conséquence immédiate si la plante parvient à atteindre la perpendiculaire à l’axe de la fibula, sans équin. Néanmoins, à plus ou moins long terme, se produit une surcharge sous-talienne soit parce que le temps d’initiation de l’impulsion ne se fait plus (ce qui avance le temps de décollement du talon), soit parce que cette dernière s’effectue dans la sous-talienne. En pratique, 5 à 7 degrés de flexion dorsale permettent d’assurer cette fonction de protection de la sous-talienne (voir chapitre 1).
Pour le varus/valgus, la tolérance dépend des possibilités de rattrapage dans le tarse antérieur et la jonction tarso-métatarsienne en pronosupination. La possibilité de maintien de l’orthogonalité de la barre d’appui métatarsienne par rapport à l’axe jambier est en effet une condition sine qua non. Physiologiquement un varus du talon entraîne une supination de l’avant-pied, et un valgus une pronation. Dans ces conditions, en cas de varus talonnier, l’orientation correcte de la barre d’appui métatarsienne nécessite un abaissement actif de la 1re tête par action du long fibulaire (pronation active) et, en cas de valgus talonnier, le relèvement actif du rayon médial grâce à l’action du tibial antérieur et du long extenseur de l’hallux. Inversement, une pronation fixée de l’avantpied va provoquer un varus de l’arrière-pied (comme dans le pied creux médial) ; à l’inverse une supination de l’avant-pied, un valgus de l’arrière-pied comme dans le pied plat valgus (figure 10.1).
La déformation correspond parfois à l’association d’un équin et d’une pronation fixée de l’avant-pied à la suite, par exemple, des séquelles d’un syndrome des loges postérieures de jambe et du pied. Elle est alors responsable d’une surcharge sous la 1re tête et d’un varus compensateur dans la sous-talienne. Ce varus compensateur peut provoquer une instabilité en varus de l’arrière-pied et une téno-synovite de surcharge des fibulaires. La constitution d’une adduction de l’avant-pied sur l’arrière-pied, qui tend à réorienter la barre d’appui métatarsienne dans le plan frontal par diminution du porte à faux antérieur, entraîne le report paradoxal de l’appui sur la base du 5e métatarsien (et non plus sur la tête). Cette adduction représente un facteur de tolérance ; elle est susceptible de rendre fonctionnellement tolérable un équin et une pronation de l’avant-pied relativement marqués (figure 10.2).