Partie 10 Neurologie
Antiépileptiques-benzodiazépines
Antiépileptiques-barbituriques
Antiépileptiques-carbamazépine
Antiépileptiques-nouveaux antiépileptiques
Antiépileptiques-récapitulatif
Inhibiteur calcique sélectif du canal calcique lent
Antimigraineux-dérivés de l’ergot de seigle
Antimigraineux-dérivés des tricycliques
Antimigraineux-agoniste compétitif de la serotonine
Agonistes sérotoninergiques 5HT1
Paralysie faciale périphérique
Antiparkinsoniens-agonistes dopaminergiques
Antiparkinsoniens-inhibiteur du catabolisme de la dopamine
Antiparkinsoniens-lévodopa avec inhibiteur de la dopa-décarboxylase
antiparkinsoniens anticholinergiques
Antiparkinsoniens-inhibiteur de la COMT
Anticholinestérasiques d’action centrale
Antagonistes des récepteurs NMDA
Alcoolisme – Complications neurologiques
Neuropathies périphériques diffuses
Polyradiculonévrite aiguë inflammatoire – Syndrome de Guillain-Barré
Sclérose amyotrophique latérale (Maladie de Charcot)
Prise en charge du malade grabataire
SCORE DE GLASGOW
FICHE MALADIE
DÉFINITION
Le score de Glasgow est destiné à évaluer la gravité à la phase initiale d’un traumatisme crânien. C’en est aussi un critère pronostique. Du fait de sa simplicité d’utilisation, il est aujourd’hui utilisé pour quantifier le degré de conscience dans tous les cas de confusion quelle qu’en soit l’étiologie.
MÉNINGITE
FICHE MALADIE
DIAGNOSTIC
Présence d’un syndrome méningé qui associe des céphalées intenses, une photophobie (intolérance à la lumière), des nausées avec souvent des vomissements en jet sans effort. Le patient est couché dans le noir en « chien de fusil » et l’examen clinique objective une raideur de nuque.
On peut aussi retrouver un syndrome infectieux avec fièvre, frissons.
TRAITEMENT
Le traitement diffère selon la cause.
• Pour le purpura fulminans, l’urgence est à l’antibiothérapie avant la ponction lombaire.
• Dans tous les cas, l’antibiothérapie est d’abord probabiliste puis adaptée à l’antibiogramme (après culture des bactéries en 48 h). Par voie IV, on peut administrer : amoxicilline (CLAMOXYL), céfotaxime (CLAFORAN), ceftriaxone (ROCÉPHINE), vancomycine (VANCOCINE) ou un aminoside en mono ou bithérapie.
• Pour une méningite tuberculeuse, on met en route pour 2 mois une quadrithérapie à base d’isoniazide, rifampicine, éthambutol et pyrazinamide, plus ou moins associée à une corticothérapie.
• Pour les méningoencéphalites herpétiques, le traitement repose sur l’aciclovir (ZOVIRAX).
• D’autres traitements pourront être proposés selon le germe retrouvé et l’antibiogramme.
• Concernant les méningites virales autres que l’herpès, il n’y a pas de traitement spécifique.
• D’autres méningites s’inscrivent dans des maladies inflammatoires et relèvent du traitement de la maladie initiale (lupus, sarcoïdose…).
Les méningites à pneumocoques et à Haemophilus peuvent être prévenues par une vaccination.
PRONOSTIC
Le purpura fulminans et la méningoencéphalite herpétique avec retard au diagnostic et au traitement ont un pronostic très sévère ; les autres méningites virales sont le plus souvent bénignes.
SURVEILLANCE DU TRAITEMENT
L’apyrexie est un bon critère d’efficacité du traitement.
Il peut survenir une aggravation comme une crise d’épilepsie ou un coma : la surveillance de la conscience doit être régulière avec réalisation d’un score de Glasgow si nécessaire (cf. Score de Glasgow p. 961).
PONCTION LOMBAIRE
Il s’agit d’un acte médical secondé par l’infirmière, ce geste s’effectue de manière aseptique.
• Chariot de soins avec boîte à aiguilles.
• Gants stériles pour le médecin et non stériles pour l’IDE.
• Champ stérile, compresses stériles, BÉTADINE, alcool et pansement sec.
• Aiguille à ponction lombaire (il en existe des noires, des jaunes ou des oranges et jaunes avec trocart pour la prévention des syndromes post-ponction lombaire).
• Rassurer le patient et expliquer le geste ; la ponction lombaire a mauvaise réputation.
• Ne pas hésiter à prémédiquer et à mettre de l’EMLA au point de ponction 1/2 h à 1 h avant.
• On peut parfois raser la zone du point de ponction.
• La bonne installation du patient est fondamentale. La PL peut être réalisée assise ou couchée.
ÉPILEPSIE
FICHE MALADIE
CAUSES ET MÉCANISMES
Selon leur origine au niveau du cerveau, on distingue deux groupes de crises :
• les crises généralisées avec atteinte des deux hémisphères du cerveau qui entraînent une altération de la conscience pendant la crise. Les crises généralisées les plus connues sont la crise de type « grand mal » (composée d’une phase tonique avec raideur, suivie d’une phase clonique avec secousses musculaires) et les absences, qui se manifestent par une altération de la conscience pendant quelques secondes ;
• les crises partielles qui proviennent d’un point de départ spécifique du cerveau, qu’on dénomme le «foyer» épileptique. Ce foyer peut, par exemple, être dû à une cicatrice cérébrale après un traumatisme crânien ou à une tumeur cérébrale. La conscience est normale pendant les crises partielles « simples » et altérée pendant les crises partielles « complexes » et « secondairement généralisées ».
DIAGNOSTIC
Une crise d’épilepsie peut prendre beaucoup de formes cliniques différentes.
La crise « classique » de type « grand mal » se déroule en trois phases :
• une phase tonique, où le patient présente une raideur des quatre membres et du tronc ;
• suivie d’une phase clonique avec secousses musculaires ;
• et, finalement, la phase stertoreuse où le patient reste comme endormi, avec une respiration bruyante.
PRONOSTIC
Avec un traitement antiépileptique médicamenteux :
Parmi ce dernier groupe, environ la moitié peut bénéficier d’un traitement chirurgical.
SURVEILLANCE DU TRAITEMENT
Conduite à tenir pendant une crise d’épilepsie
• Mettre le patient hors d’une zone de danger (par exemple, l’éloigner de tout objet tranchant, coupant ou à coin anguleux).
• Mettre le patient en position allongée sur le côté afin d’éviter tout risque d’aspiration.
• Défaire ses habits en priorité au niveau du cou.
• Appeler le médecin qui prescrira un traitement d’urgence en cas de crise prolongée.
• Garder son calme et observer dans ses moindres détails le déroulement de la crise. Si le patient est conscient, on peut essayer de lui poser des questions ou de lui demander d’exécuter des ordres simples afin d’évaluer sa vigilance et ses déficiences.
• Regarder sa montre afin de connaître la durée de la crise.
FICHE PHARMACOLOGIE
Indications
Épilepsie et état de mal épileptique sous toutes ses formes. Douleurs de désafférentation.
Contre-indications
Allergie au produit. Insuffisance respiratoire, myasthénie, syndrome d’apnées du sommeil.
Précautions d’emploi
Voie injectable : nécessite un matériel de réanimation respiratoire à proximité.
Utilisation prudente : sujets âgés, conducteurs d’engin, insuffisance hépatique ou rénale.
Effets secondaires
Dose-dépendants : somnolence, difficultés de concentration, hypotonie, confusion mentale, sensations ébrieuses et parfois réactions paradoxales (excitation, irritabilité).
Syndrome de sevrage : anxiété, insomnie, tremblements, crampes. Risque de tolérance et dépendance.
Possibles hypersécrétions bronchiques (clonazépam), ou allergiques (rares).
Interactions médicamenteuses
À associer avec précaution : cimétidine, inhibiteurs de la pompe à protons, phénytoïne, diazépam.
Contre-indications
Hépatite aiguë ou chronique, antécédents familiaux d’hépatite sévère, notamment médicamenteuse.
Précautions d’emploi
Bilan hépatique (transaminases, TP) initial puis mensuel (6 mois).
Adaptation de la posologie à la fonction rénale.
Allaitement : diffusion dans le lait maternel, innocuité non établie.
Indications
Injectable : état de mal épileptique (matériel de réanimation respiratoire à proximité).
Contre-indications
Insuffisance respiratoire sévère, porphyries.
Grossesse : risque tératogène faible.
Allaitement : contre-indiqué (sauf en prévention du syndrome de sevrage).
Précautions d’emploi
Diminution des doses chez le sujet âgé, l’alcoolique et dans l’insuffisance hépatique.
Enfant : adjonction systématique de vitamine D (prévention du rachitisme) et d’acide folique.
Effets secondaires
Somnolence, allergies, vertiges.
Confusion mentale, troubles mnésiques surtout chez le sujet âgé. Dépression.
Carences en folates et vitamine D. Ostéomalacie, rhumatisme gardénalique, maladie de Dupuytren.
Indications
Épilepsies généralisées tonico-cloniques ou partielles (sauf petit mal et crises myocloniques).
Névralgies faciales, effet antiarythmique, intoxications aux digitaliques.
Contre-indications
Bloc sino-auriculaire (risque de BAV par voie parentérale).
Forme IM de la fosphénytoïne dans l’état de mal.
Précautions d’emploi
Surveillance de la NFS, plaquettes, gencives.
Brossage soigneux et fréquent des dents.
Adjonction systématique d’acide folique et vitamine D si utilisation au long cours.
Risque de collapsus cardiovasculaire si utilisation de fortes doses parentérales.
Effets secondaires
Allergies (voire syndrome de Lyell), hépatites cholestatiques. Hypertrophie gingivale (20 %).
Carence en acide folique et vitamine D.
Troubles digestifs, lupus induit, acné, pigmentation brune du visage.
Propriétés
Demi-vie de 30 h (enfant) à 60 h (adulte), équilibre atteint en 7j, élimination urinaire.
Propriétés
Résorption lente, demi-vie de 8 à 24 h, équilibre atteint en 2 à 5j, métabolisme hépatique, élimination urinaire.
Précautions d’emploi
Surveillance régulière du bilan hépatique et de la NFS.
Adapter la posologie en cas d’insuffisance hépatique, rénale.
Effets secondaires
Troubles digestifs, prise de poids, bouche sèche.
Dose-dépendants : somnolence, ataxie, vertiges, rarement confusion mentale ou agitation.
Précautions d’emploi
Comme pour tous les antiépileptiques :
• risque de somnolence nécessitant des précautions en cas de conduite ou d’utilisation de machines ;
Particularités pour l’oxcarbazépine :
• risque d’hyponatrémies (2,7 % des patients traités) nécessitant une surveillance après 2 sem. de traitement puis pendant les 3 premiers mois, notamment chez les patients présentant des antécédents d’hyponatrémie, de troubles rénaux, chez le sujet âgé ou les patients recevant des traitements hyponatrémiants. L’hyponatrémie disparaît habituellement après arrêt ou diminution du traitement ;
• adapter les posologies en cas d’insuffisance rénale (clairance < 30 mL/min) en débutant à demi-dose ;
• risques de réactions d’hypersensibilité croisée avec la carbamazépine ;
• bien que les essais thérapeutiques n’aient pas montré d’effet sur la conduction cardiaque, les patients présentant des troubles préexistants devront être surveillés attentivement ;
• inefficacité des contraceptifs oraux ; autre méthode de contraception à choisir.
Effets secondaires
Réactions d’hypersensibilité dont œdèmes de Quincke, réactions d’hypersensibilité multisystémique.
Nausées, vomissements, constipations, diarrhées.
Élévation peu fréquente des transaminases ou phosphatases alcalines.
Interactions médicamenteuses
Résumé des interactions entre oxcarbazépine et autres antiépileptiques :
• avec la carbamazépine : diminution de 0-22 % de la carbamazépine, diminution de 40 % de la DMH ;
• avec le phénobarbital : augmentation de 14-15% du phénobarbital, diminution de 30-31 % de la DMH ;
• avec la phénytoïne : augmentation de 0-40% de la phénytoïne, diminution de 29-35 % de la DMH ;
• avec le valproate : pas d’influence sur les taux de valproate, diminution de 0-18 % de la DMH.
Propriétés
Nouvel antiépileptique dérivé de la pyrrolidone, dont le mécanisme d’action n’est pas encore élucidé.
Indications
En association dans le traitement :
• des crises partielles, généralisées ou pas, secondairement, chez l’adulte et l’enfant dès ans ;
• des crises myocloniques de l’adulte et de l’adolescent dès 12 ans présentant une épilepsie myoclonique juvénile ;
• des crises généralisées tonicocloniques primaires de l’adulte et de l’adolescent dès 12 ans présentant une épilepsie généralisée idiopathique.
Contre-indications
Hypersensibilité au lévétiracétam.
Hypersensibilité à la pyrrolidone.
Grossesse et allaitement : pas de données cliniques suffisantes à l’heure actuelle.
Précautions d’emploi
Comme pour tous les antiépileptiques :
• risque de somnolence nécessitant des précautions en cas de conduite ou d’utilisation de machines ;
Particularités du lévétiracétam :
Effets secondaires
Asthénie, anxiété, dépression.
Amnésie, ataxie, diplopie, convulsions, vertiges, céphalées, hallucinations, confusion.
Anorexie, diarrhée, dyspepsie.
Leucopénie, neutropénie, pancytopénie.
Interactions médicamenteuses
Les taux plasmatiques des autres antiépileptiques ne sont pas modifiés.
Pas de modification de la pharmacocinétique des contraceptifs oraux avec le lévétiracétam.
Précautions d’emploi
Prudence si antécédents psychiatriques.
Augmentation très progressive des doses en cas d’insuffisance rénale (clairance < 60 mL/min).
Interactions médicamenteuses
Phénytoïne : diminution de 20 % des concentrations de phénytoïne sans conséquences cliniques.
Propriétés
Structure proche du GABA, mécanisme d’action encore inconnu.
Résorption de 60 %, élimination urinaire, demi-vie de 5 à 7 h.
Indications
• Adultes et enfants de plus de 12 ans : en monothérapie de 1re ou de 2e intention ou en association.
Précautions d’emploi
Non efficace dans les absences (peut même les aggraver).
Adaptation des doses à la clairance de la créatinine :
• > 80 mL/min : doses entre 900 et 3 600 mg/j;
• < 80 mL/min : doses entre 600 et 1 800 mg/j;
• < 50 mL/min : doses entre 300 et 600 mg/j ;
• < 30 mL/min : doses entre 150 et 600 mg/j ;
Contre-indications
Absolues : hypersensibilité à la tiagabine et insuffisance hépatique sévère.
Relatives : épilepsies généralisées.
Précautions d’emploi
Cp. à prendre en fin de repas (meilleure tolérance).
Posologies initiales plus faibles en cas d’antécédent d’anxiété généralisée et de dépression.