10: Maladies cardiovasculaires

Chapitre 10 Maladies cardiovasculaires



Symptômes fréquents de maladie cardiaque


Les manifestations communes d’une affection cardiaque sont des douleurs thoraciques, de l’essoufflement, des palpitations, des syncopes, de la fatigue et de l’œdème périphérique, mais aucune n’est spécifique des maladies cardiovasculaires. La gravité de la douleur angineuse, de la dyspnée, des palpitations ou de la fatigue peut être classée selon la gradation de l’état cardiaque proposée par la New York Heart Association (tableau 10.1).


Tableau 10.1 La gradation modifiée de l’« état cardiaque » de la New York Heart Association















Grade 1 Pas de limitation, pas d’essoufflement
Grade 2 Limitation légère lors d’un effort intense
Grade 3 Limitation modérée lors d’un effort léger
Grade 4 Limitation importante avec essoufflement au repos


Douleur thoracique


La douleur thoracique, ou une simple gêne, est un symptôme courant d’une maladie cardiovasculaire, qui doit être différenciée d’affections non cardiaques. Le site de la douleur, son caractère, son irradiation et les symptômes associés conduiront souvent à la cause (tableau 10.2)


Tableau 10.2 Causes courantes de douleur thoracique










































Centrale  
Angine de poitrine Douleur oppressante à l’effort soulagée par le repos. Peut irradier vers la mâchoire ou les bras
Syndrome coronarien aigu Semblable à l’angine de poitrine, mais plus grave, survenant au repos et durant plus longtemps
Péricardite Douleur aiguë aggravée par le mouvement, la respiration et les changements de posture
Dissection aortique Douleur thoracique déchirante intense irradiant dans le dos
Embolie pulmonaire massive Cause de la dyspnée, de la tachycardie et une hypotension
Musculosquelettique Sensibilité à la palpation dans la zone affectée
Reflux gastro-œsophagien Peut être exacerbé par la flexion ou la position couchée (la nuit). La douleur peut irradier dans le cou
Latérale/périphérique  
Infarctus pulmonaire
Pneumonie
Pneumothorax
Douleur pleurétique, c’est-à-dire aiguë, circonscrite, aggravée par l’inspiration, la toux et le mouvement
Musculosquelettique Douleur aiguë, circonscrite, avec sensibilité à la palpation
Carcinome pulmonaire Douleur sourde et constante
Zona Douleur brûlante unilatérale correspondant à un dermatome et qui apparaît 2 à 3 jours avant l’éruption typique




Syncope


Il s’agit d’une perte temporaire de conscience due à une circulation sanguine cérébrale insuffisante. Parmi les nombreuses causes, la plus fréquente est un simple évanouissement d’origine vasovagale (voir chap. 17). La cause cardiaque de syncope est un changement du rythme cardiaque, qui devient trop rapide (par exemple une tachycardie ventriculaire) ou trop lent (par exemple un bloc cardiaque complet) pour assurer un débit sanguin suffisant. Les poussées surviennent soudainement et sans avertissement. Elles ne durent que 1 ou 2 minutes, avec récupération complète en quelques secondes (à comparer avec l’épilepsie, dont la récupération complète peut prendre quelques heures). Un obstacle à l’éjection du ventricule peut également provoquer une syncope (par exemple une sténose aortique, ou une cardiomyopathie hypertrophique) ; celle-ci survient habituellement lors d’un exercice lorsque le débit cardiaque ne peut augmenter comme il le devrait.




Examens en cas de maladie cardiaque



Radiographie du thorax


Cette radiographie est généralement prise en incidence postéroantérieure (PA) en inspiration maximale (voir fig. 11.1). Une radiographie pulmonaire PA peut montrer une cardiomégalie, un épanchement péricardique, une dissection ou une dilatation de l’aorte et une calcification du péricarde ou des valves cardiaques. Un rapport cardiothoracique de plus de 50 % sur un film PA est anormal et indique normalement une dilatation cardiaque ou un épanchement péricardique. Les champs pulmonaires peuvent montrer des signes d’insuffisance ventriculaire gauche (fig. 10.1), une cardiopathie valvulaire (par exemple oreillette [atrium] gauche nettement élargie en cas d’atteinte de la valve mitrale) ou une oligémie pulmonaire (réduction des empreintes vasculaires) associée à une embolie pulmonaire.




Électrocardiogramme


L’électrocardiogramme (ECG) est un enregistrement à partir de la surface du corps de l’activité électrique du cœur. Chaque cellule cardiaque génère un potentiel d’action, lors de sa dépolarisation puis repolarisation pendant un cycle normal. Normalement, la dépolarisation des cellules cardiaques se transmet de manière ordonnée ; elle débute dans le nœud sinusal (situé à la jonction entre la veine cave supérieure et l’oreillette droite) et diffuse ensuite à travers la paroi des oreillettes, passe par le nœud AV (situé sous l’endocarde atrial droit dans le bas du septum interauriculaire) pour gagner le faisceau de His dans le septum interventriculaire, qui se divise en branches droite et gauche (fig. 10.2). Celles-ci continuent sur les côtés droit et gauche du septum interventriculaire et alimentent le réseau de Purkinje qui se répand à travers la surface endocardique respectivement du ventricule droit et du ventricule gauche. Le faisceau gauche principal se divise en une branche antérieure et supérieure (fascicule antérieur) et une branche postérieure et inférieure (fascicule postérieur).



L’ECG standard a 12 dérivations :





L’appareil d’ECG est conçu de manière telle que l’aiguille de l’enregistreur se déplace vers le haut quand l’onde de dépolarisation se propage vers une électrode (déviation positive) et vers le bas quand l’onde s’écarte.



Tracé ECG et définitions (fig. 10.5)


Fréquence cardiaque. La vitesse de déroulement normal de l’enregistrement est généralement de 25 mm/s et chaque « grand carré » mesure 5 mm de large ; il équivaut donc à 0,2 s. La fréquence cardiaque (si le rythme est régulier) sera de 300/nombre de grands carrés entre deux ondes R consécutives. Dès lors, si ce nombre est de 4, le rythme cardiaque sera de 75/minute.



L’onde P, la première déflexion, est provoquée par la dépolarisation auriculaire. Voici les anomalies qui la concernent et leur signification clinique.



Le complexe QRS représente l’activation ou la dépolarisation ventriculaire.




La dépolarisation ventriculaire commence dans le septum et se propage de gauche à droite (fig. 10.2), puis dans les principales parois libres des ventricules. Ainsi, dans les dérivations du ventricule droit (V1 et V2), la première déflexion se fait vers le haut (onde R) lorsque l’onde de dépolarisation du septum se propage vers ces dérivations. La seconde déflexion est vers le bas (onde S) car l’effet du ventricule gauche, plus grand et dans lequel la dépolarisation s’éloigne, l’emporte sur celui du ventricule droit (voir fig. 10.3). La tendance inverse s’observe dans les dérivations du ventricule gauche (V5 et V6) ; une déflexion initiale vers le bas (la petite onde Q reflète la dépolarisation septale) est suivie d’une grande onde R causée par la dépolarisation du ventricule gauche.


Une hypertrophie ventriculaire gauche avec augmentation de la masse myocardique (par exemple en cas d’hypertension systémique) augmente la dépolarisation de la paroi libre du ventricule gauche, ce qui donne des ondes R élevées (>25 mm) dans les dérivations du ventricule gauche (V5, V6) et/ou des ondes S profondes (>30 mm) dans les dérivations du ventricule droit (V1, V2). La somme de l’onde R dans les dérivations ventriculaires gauches et de l’onde S dans les dérivations ventriculaires droites dépasse 40 mm. En plus de ces changements, il peut y avoir également une dépression du segment ST et un aplatissement de l’onde T ou une inversion dans les dérivations du ventricule gauche.


Une hypertrophie ventriculaire droite (par exemple dans l’hypertension pulmonaire) donne des ondes R élevées dans les dérivations du ventricule droit.


La durée du QRS reflète le temps que l’excitation prend pour se propager dans le ventricule. Le complexe QRS s’élargit (>0,10 s, 2,5 petits carrés) lorsque la conduction est retardée, par exemple en cas de bloc de branche droit ou gauche, ou si la conduction passe par une voie autre que les branches fasciculaires droite et gauche, par exemple une impulsion dite ectopique ventriculaire, c’est-à-dire générée par un foyer anormal d’activité dans le ventricule.


Les ondes T résultent de la repolarisation ventriculaire. En général, la direction de l’onde T est la même que celle du complexe QRS. Une inversion des ondes T s’observe dans de nombreuses affections et, bien qu’habituellement cela témoigne d’anomalies, l’information n’est pas spécifique.


L’intervalle PR s’étend du début de l’onde P jusqu’au début du complexe QRS, qu’il s’agisse d’une onde Q ou d’une onde R. Il correspond au temps que prend l’excitation pour passer du nœud sinusal, à travers les oreillettes, le nœud atrioventriculaire et atteindre le système ventriculaire His-Purkinje. Un intervalle PR prolongé (>0,22 s) indique un bloc cardiaque (voir plus loin).


Le segment ST est la période entre la fin du complexe QRS et le début de l’onde T. Une élévation du segment ST (>1 mm au-dessus de la ligne isoélectrique) survient aux premiers stades de l’infarctus du myocarde et lors d’une péricardite aiguë (voir plus loin). La dépression du segment ST (>0,5 mm en dessous de la ligne isoélectrique) indique une ischémie myocardique.


L’intervalle QT va du début du complexe QRS jusqu’à la fin de l’onde T. Il est principalement une mesure du temps pris pour la repolarisation du myocarde ventriculaire, qui dépend de la fréquence cardiaque ; l’intervalle QT est plus court quand la fréquence cardiaque est rapide. Corrigé pour la fréquence cardiaque, l’intervalle QT (QTc = QT/√2(R-R)), est normalement ≤ 0,44 s chez les hommes et ≤ 0,46 s chez les femmes. Le syndrome du QT long (voir plus loin) est associé à un risque accru d’une forme de tachycardie ventriculaire, appelée torsades de pointes, et potentiellement mortelle.


L’axe cardiaque se réfère à la direction générale de l’onde de dépolarisation ventriculaire dans le plan vertical mesurée à partir d’un point de référence zéro (fig. 10.6). L’axe moyen du cœur se situe entre −30 ° et + 90 °. Un axe plus négatif que −30 ° est appelé déviation axiale gauche et un axe plus positif que 90 ° est appelée déviation axiale droite. Une méthode simple de calcul de l’axe est fondée sur l’examen du complexe QRS dans les dérivations I, II et III. L’axe est normal si les dérivations I et II sont positives ; une dérivation I négative avec une dérivation III positive indique une déviation axiale droite, alors qu’une dérivation I positive avec des dérivations II et III négatives indique une déviation axiale gauche. Une déviation axiale gauche peut être due à un bloc de la branche antérieure du faisceau gauche principal, à un infarctus myocardique inférieur et au syndrome de Wolff-Parkinson-White. Une déviation axiale droite peut être normale ou survenir dans des affections avec surcharge ventriculaire droite, ou en cas de dextrocardie, d’un syndrome de Wolff-Parkinson-White et d’un hémibloc postérieur gauche.




ECG à l’effort


Le but est l’évaluation de la réponse cardiaque à l’effort. L’ECG à 12 dérivations et la pression artérielle sont enregistrés, alors que le patient marche ou court sur un tapis roulant motorisé. Le test est effectué selon une méthode normalisée (par exemple le protocole de Bruce). Une ischémie myocardique provoquée par l’effort provoque une dépression du segment ST (> 1 mm) dans les dérivations faisant face à la zone touchée du muscle cardiaque ischémique. Un exercice provoque normalement une augmentation du rythme cardiaque et de la pression artérielle. Une baisse soutenue de la tension artérielle est un signe habituellement de maladie coronarienne grave. Un retour lent de la fréquence cardiaque au rythme de base a également été signalé comme étant un facteur prédictif de mortalité. Les contre-indications comprennent un angor instable, une cardiomyopathie hypertrophique grave, une sténose aortique serrée et l’hypertension maligne. Un test d’effort sous-maximal peut être effectué dans les 4 jours d’un infarctus du myocarde. Un test positif et les indications de l’arrêt du test sont :






Échocardiographie


L’échographie du cœur (fig. 10.7), qui fournit des informations sur la structure et la fonction cardiaques, peut être appliquée de diverses façons, par exemple en mode M (M, mouvement) ou en deux et trois dimensions.




Des progrès techniques sont les échocardiographies-Doppler et de stress. Le procédé Doppler repose sur le fait que la fréquence des ultrasons réfléchis par les cellules du sang dépend de leur vitesse et de la direction du flux. Il permet l’identification et l’évaluation de la gravité des lésions valvulaires ainsi qu’une estimation des débits cardiaque et coronarien. L’échocardiographie de stress (à l’effort ou pharmacologique) est utilisée pour l’étude des mouvements de la paroi du myocarde, ce qui est une manière indirecte d’évaluer la perfusion des artères coronaires. Elle est appliquée pour la détection d’une maladie coronarienne, l’évaluation du risque après infarctus du myocarde et périopératoire, ainsi que chez les patients dont l’ECG à l’effort n’a pas fourni de diagnostic. Pour ceux qui ne peuvent pas effectuer l’exercice requis, on recourt à la dobutamine, un médicament qui augmente les besoins myocardiques en oxygène.







Arythmies cardiaques


Une anomalie du rythme cardiaque, ou arythmie, peut provoquer une mort subite, une syncope, des étourdissements, des palpitations ou rester asymptomatique. Les arythmies paroxystiques ne peuvent pas être détectées sur un seul enregistrement ECG. L’enregistrement ambulatoire de l’ECG durant 24 heures et les enregistreurs d’événements sont souvent utilisés pour la détection des arythmies provoquant des symptômes intermittents.


On distingue deux types principaux d’arythmie.



Les arythmies et troubles de la conduction compliquant un infarctus du myocarde sont abordés plus loin.





Bradycardie




Bradycardie sinusale


Une bradycardie sinusale est normale pendant le sommeil et chez les sportifs bien entraînés. Voici les différences causes.



Non cardiaques : médicaments (β-bloquants, digitaline et autres agents antiarythmiques), hypothyroïdie, hypothermie, ictère cholestatique, augmentation de la pression intracrânienne. Le traitement de la bradycardie symptomatique est celui de la cause sous-jacente.


Cardiaques : ischémie aiguë et infarctus du nœud sinusal (complication de l’infarctus du myocarde) et modifications dégénératives chroniques comme la fibrose auriculaire et sinusale (maladie du sinus) survenant chez les personnes âgées. Les patients atteints de bradycardie symptomatique persistante sont traités par un stimulateur cardiaque permanent. En situation aiguë avec signes graves, le traitement de première ligne est l’atropine, 500 μg par voie intraveineuse répétée jusqu’à un maximum de 3 mg ; elle est contre-indiquée en cas de myasthénie ou d’iléus paralytique. Une autre option est une stimulation temporaire transcutanée ou transveineuse, si l’expertise est disponible.


Maladie du sinus. La bradycardie est causée par une défaillance intermittente de la dépolarisation du nœud sinusal (arrêt sinusal) ou la propagation du signal aux oreillettes à travers le tissu périnodulaire (bloc sino-auriculaire). La lenteur du rythme cardiaque prédispose à une activité stimulatrice ectopique et les tachyarythmies sont fréquentes (syndrome tachy-brady). L’ECG montre une bradycardie sinusale marquée ou de longues pauses intermittentes entre ondes P consécutives (>2 s, disparition d’ondes P). L’insertion d’un stimulateur cardiaque permanent est indiquée chez les patients symptomatiques. Des antiarythmiques sont utilisés pour traiter les tachycardies. Les thrombo-embolies sont fréquentes en cas de dysfonction du nœud sinusal et, à moins d’une contre-indication, ces patients doivent être mis sous traitement anticoagulant.


D’origine nerveuse, par exemple le syndrome du sinus carotidien et les attaques vasovagales, qui entraînent une bradycardie et une syncope.



Bloc cardiaque


Les causes communes de bloc cardiaque sont une maladie coronarienne, une cardiomyopathie et, en particulier chez les personnes âgées, la fibrose du tissu conducteur. Un bloc dans le nœud atrioventriculaire (AV) ou dans le faisceau de His a pour conséquence un bloc AV, alors qu’une interruption survenant plus bas dans le système de conduction provoque un bloc de branche droite ou de branche gauche.




Bloc atrioventriculaire


Il existe trois formes.




Bloc AV de deuxième degré

Ce bloc survient lorsque certaines impulsions auriculaires ne parviennent pas aux ventricules.


Il en existe plusieurs formes (fig. 10.8) :




Le passage du bloc AV du second degré au bloc complet survient plus fréquemment après un infarctus aigu du myocarde antérieur et dans le bloc de type Mobitz II ; le traitement est le placement d’un stimulateur cardiaque. Les patients atteints d’un bloc AV de Wenckebach ou ceux atteints d’un bloc de deuxième degré à la suite d’un infarctus inférieur aigu doivent être surveillés.




Bloc de branche


Un bloc complet d’une branche du faisceau (fig. 10.2) se manifeste par un élargissement et un aspect anormal du complexe QRS (≥ 0,12 s) ; généralement, il est asymptomatique. La forme du QRS varie selon que le bloc concerne la branche, droite ou gauche (fig. 10.9).





Tachycardies supraventriculaires (TSV)


Les TSV sont déclenchées dans l’atrium (oreillette) ou à la jonction atrioventriculaire. Les impulsions passent par le système His-Purkinje et, lors de la tachycardie, le complexe QRS garde une forme généralement similaire à celle du rythme de base.





Tachycardies jonctionnelles atrioventriculaires


La tachycardie survient à la suite de circuits de réentrée dans lesquels il existe deux voies séparées pour la conduction des impulsions. Elles sont généralement appelées TSV paroxystiques et surviennent souvent chez des patients jeunes sans aucun signe de maladie cardiaque structurelle.



Tachycardie de réentrée intranodale atrioventriculaire (TRINAV)

C’est le type le plus courant de TSV. Chez ces patients, le nœud atrioventriculaire (AV) comporte deux voies conductrices dont la vitesse de conduction et les périodes réfractaires diffèrent, ce qui permet la formation d’un circuit de réentrée et le déclenchement d’une tachycardie par le mouvement circulaire de l’impulsion. Sur l’ECG, les ondes P sont invisibles ou apparaissent immédiatement avant ou après le complexe QRS (fig. 10.10). Le complexe QRS garde en général sa forme habituelle ; en effet, la conduction dans le faisceau de His et l’activation des ventricules se déroulent normalement. Parfois, le complexe QRS est élargi, en raison d’un bloc de branche dépendant de la fréquence, et il peut être difficile de le distinguer de la tachycardie ventriculaire (tableau 10.3).



Tableau 10.3 Indicateurs cliniques pour l’identification d’une tachycardie ventriculaire soutenue chez un patient dont l’ECG à 12 dérivations montre des complexes QRS élargis





















Données suggérant l’origine ventriculaire d’une tachycardie plutôt que supraventriculaire
Antécédents de cardiopathie ischémique
QRS > 140 ms
Dissociation atrioventriculaire – les ondes P n’ont aucune relation avec les complexes QRS
Complexes de capture – complexes QRS normaux intermittents
Intervalle RS > 100 ms
Complexe QRS droit, bifide, avec un premier pic plus grand en V1
Onde S profonde en V6
Direction concordante de QRS dans les dérivations V1–V6, c’est-à-dire que tous les complexes sont soit positifs soit négatifs





Soins à long terme


L’ablation par radiofréquence de la voie accessoire via un cathéter cardiaque réussit dans environ 95 % des cas. Quant aux médicaments, les plus couramment utilisés sont le flécaïnide, le vérapamil, l’amiodarone et le sotalol.





Soins


Lorsque la FA est causée par un événement aigu précipitant, tel qu’une intoxication alcoolique, une infection pulmonaire ou une hyperthyroïdie, la cause sous-jacente doit être traitée.



Patient hémodynamiquement instable. Il faut une héparinisation immédiate et tenter une cardioversion par choc électrique externe. Si la cardioversion échoue ou si la FA revient, l’amiodarone est injectée par voie intraveineuse, avant une nouvelle tentative de défibrillation. Une deuxième dose d’amiodarone peut être administrée.


Patient stable. Deux stratégies sont disponibles pour les soins à long terme de la FA : contrôler la fréquence ou remettre le cœur en rythme sinusal et l’y maintenir.





Anticoaguler ou pas ?


La FA prédispose à une thrombo-embolie, et l’anticoagulation à la warfarine doit être administrée pendant au moins 3 semaines avant (sauf chez ceux qui nécessitent une cardioversion d’urgence ou si la FA date de moins de 48 heures) et 4 semaines après la cardioversion. La plupart des patients doivent également être anticoagulés (RIN 2,0–3,0) à long terme ; l’exception étant les patients de moins de 65 ans avec une FA isolée, c’est-à-dire en l’absence de maladie cardiaque démontrable, de diabète ou d’hypertension. Dans ce groupe, l’incidence de maladie thrombo-embolique est faible et un traitement à l’aspirine suffit.



Flutter auriculaire


Le flutter auriculaire est souvent associé à la FA. Le rythme auriculaire est typiquement de 300 battements/min et le nœud AV laisse passer généralement une impulsion sur deux, ce qui induit une fréquence ventriculaire de 150 battements/min. L’ECG (fig. 10.11) montre les ondes caractéristiques « en dents de scie » du flutter (ondes F), qui sont visualisées plus clairement lorsque la conduction AV est transitoirement modifiée par un massage du sinus carotidien ou des médicaments. Le traitement du flutter auriculaire est semblable à celui de la FA, sauf que l’ablation du circuit de réentrée par radiofréquence guérit la plupart des cas de flutter.



Aug 1, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 10: Maladies cardiovasculaires

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