Les addictions
CE QU’IL FAUT SAVOIR
Alcoolisme
L’alcool : une drogue dure
L’alcool est aujourd’hui directement ou indirectement responsable de 40 000 morts prématurés par an. Largement ancré dans les mentalités, l’alcool fait pourtant l’objet de campagnes de prévention en direction de différents publics.
Les spécialistes estiment désormais que l’alcool est une drogue dure. C’est une victoire dans un pays où les boissons fermentées sont très profondément ancrées dans la culture nationale. La MILDT (Mission interministérielle de la lutte contre la drogue et la toxicomanie) et le CFES (Comité français d’éducation pour la santé) ne séparent d’ailleurs pas l’alcool des autres psychotropes dans leurs brochures à destination du grand public.
L’alcoolisme touche un Français sur dix. Il concerne toutes les catégories socioprofessionnelles. Il est plus important chez les hommes que chez les femmes et dans les catégories d’âge mûr :
Dangers liés à l’alcool
Dangers à court terme
La consommation d’alcool diminue la vigilance et reste souvent responsable d’accidents de la circulation ou d’accidents du travail.
L’alcoolisation entraîne des comportements violents (passages à l’acte, agressions sexuelles, homicides) ou expose à des agressions, soit à cause d’une attitude provocatrice, soit du fait d’une incapacité à se défendre (viols lors de soirées trop « arrosées » chez les jeunes). Des comportements imbéciles (défis stupides) qui suivent une alcoolisation terminent parfois tragiquement (noyade, chute…).
Chez la femme enceinte, le risque est immédiat (accouchement prématuré, avortement spontané, conséquences graves sur le fœtus).
Dangers à long terme
Au-delà de deux à trois verres par jour, la consommation provoque une dépendance qui incite à augmenter les doses.
Dès lors, l’alcool augmente le risque de contracter de nombreuses pathologies :
Une consommation régulière et excessive d’alcool peut être responsable de troubles de l’attention, de la concentration, de la mémoire ou des capacités d’abstraction. L’alcoolisme affecte la santé mentale et entraîne des troubles psychiques (dépression et anxiété).
L’alcoolisme et les jeunes
Même si l’alcoolisme concerne encore près d’un Français sur dix, la consommation moyenne annuelle est en baisse puisqu’on est passé de 22 l à 15 l par habitant de plus de 15 ans en une trentaine d’années.
Ces chiffres marquent une évolution positive, mais ils sont trompeurs : la baisse de la consommation moyenne ne concerne que le vin, pas la bière ni les alcools forts. Les prémix (vodka-citron, gin-tonic, tequila frappée, etc.) ont un énorme succès chez les plus jeunes qui recherchent moins l’alcoolisme de sociabilité (boire pour être ensemble) que l’ivresse en soirée (être ensemble pour boire). Le développement du binge drinking marque cette évolution inquiétante dans les pays occidentaux. Les jeunes sont majoritairement adeptes de cette pratique. Violences, accidents, comas, relations sexuelles non consenties, etc. Les dérives qu’entraîne ce mode d’alcoolisation sont légion. Les professionnels du soin et les travailleurs sociaux tirent la sonnette d’alarme, par exemple au Royaume-Uni où le binge drinking constitue d’ores et déjà un problème de santé publique.
Le problème de l’alcool est complexe tant cette drogue, considérée comme « dure », est intimement liée à nos traditions et à nos pratiques culturelles. On imagine mal un ministre de la Santé interdire du jour au lendemain l’alcool dans notre société. Les Français n’apprécieraient pas une mesure coercitive touchant un produit qui leur est cher.
L’alcool : un produit « culturel » et social
Pourquoi l’alcool a-t-il une si grande importance ? Trois raisons semblent concourir à expliquer ce phénomène.

Stay updated, free articles. Join our Telegram channel

Full access? Get Clinical Tree

