Chapitre 10 Colposcopie des lésions vaginales
• le vagin est vu en enfilade ;
• les valves du spéculum masquent les faces antérieure et postérieure du vagin ;
• chez la multipare de nombreux replis limitent l’accès aux culs-de-sac ;
• une éventuelle sclérose postopératoire ou une atrophie ménopausique représentent d’autres sources de difficultés ;
• il faut enfin individualiser la situation après hystérectomie. La cicatrisation prédominant au centre aménage deux récessifs latéraux étroits du fond vaginal. Leur exploration est d’autant plus difficile chez les patientes ménopausées.
Bien sûr les lésions cervicales sont les plus fréquentes mais :
• il faut penser à une lésion vaginale chaque fois que l’on ne trouve pas de lésion cervicale à l’origine d’un frottis positif ;
• il faut chercher de façon systématique l’association d’une lésion vaginale à une lésion cervicale que l’on vient d’identifier ;
• on peut discuter de l’utilité des frottis de dépistage après hystérectomie.
En termes de santé publique, le dépistage systématique après hystérectomie n’est pas recommandé car la fréquence de positivité cytologique est bien trop faible (1/633 versus 3/100). Cependant un dépistage individuel est justifié surtout s’il y a antécédent de dysplasie cervicale. On pourra toutefois observer un délai plus grand entre deux frottis. On pourra également utiliser le test de Schiller au Lugol s’il persiste une sécrétion œstrogénique endogène ou un apport exogène.
Citons la possibilité de retrouver sur ces frottis des cellules glandulaires dont l’origine est hypothétique après hystérectomie totale mais dont la signification n’est pas forcément péjorative.
• les papilles physiologiques ;
• l’atrophie ménopausique influencée par l’œstrogénothérapie ;
• les infections spécifiques ou non qui vont revêtir le même aspect de colpite qu’au niveau de l’exocol ;
• l’adénose avec présence de tissu glandulaire, souvent en métaplasie malpighienne. La notion d’exposition au DES est de moins en moins retrouvée ;
• l’endométriose dans un contexte traumatique obstétrical ou post-hystérectomie qui se caractérise par des lésions ulcérées ou tumorales majorées en période menstruelle ou après œstrogènes ;
• enfin la leucoplasie simple, les malformations, les érosions traumatiques ou non et le granulome postopératoire.
Aspects colposcopiques
VAIN de bas grade ou condylomes purs
Condylome acuminé
Il est exophytique, typique, sans caractéristique particulière, le plus souvent multiple et de petite taille, siégeant sur toutes les faces du vagin, surtout au niveau du tiers supérieur et particulièrement efflorescent pendant la grossesse (figure 10.1). Il occupe souvent un cul-de-sac (figures 10.2 et 10.3) et il faut savoir le rechercher en déplissant bien ces culs-de-sac.
Figure 10.1 Condylomes acuminés de la paroi latérale gauche du vagin découverts sous Lugol lors du retrait du spéculum.