Chapitre 1 Rappels et généralités Dans le premier livre de cette série, consacré au membre supérieur, nous avions développé un chapitre de généralités concernant les particularités de notre approche. Nous considérons qu’une articulation est composée de nombreux sous-systèmes dont les interactions créent un ensemble complexe. Attention : complexe ne veut pas dire compliqué ! Nous utilisons ce mot dans le sens où l’entend Edgar Morin (2005) : étymologiquement, « complexus » signifie « ce qui est tissé ensemble », dans un enchevêtrement d’entrelacements, comme les plexus que vous connaissez en neurologie. Nous distinguons sept sous-systèmes de base, chacun d’eux concourant à la fonction articulaire. Une bonne fonction articulaire nécessite que chaque sous-système soit intègre et performant (figure 1.1). Selon notre perspective, la bonne santé d’une articulation est indissociable du bon fonctionnement de chacun de ces sous-systèmes et de leurs parfaites interactions et communications (figure 1.2). L’articulation peut finalement se concevoir comme un « organe complexe » dédié au mouvement. Sa fonction est une résultante qui nécessite coopération et communication de chacun de ses constituants. Nous allons voir que cette démarche peut convenir particulièrement bien à l’approche ostéopathique en général et à l’approche des articulations en particulier. Pour De Rosnay (1975), « un système est un ensemble d’éléments en interaction dynamique, organisé en fonction d’un but ». • les systèmes fermés, qui échangent peu avec l’extérieur; • les systèmes ouverts, qui échangent des flux de matière, d’énergie et d’information avec leur environnement. Ces trois principes font accéder le système à un état temporellement autonome, indépendant des conditions initiales et déterminé uniquement par les paramètres du système (Von Bertalanffy, 1973). Ces rétroactions sont de type positif ou négatif. • La rétroaction négative annule l’action des facteurs internes ou externes pouvant modifier l’équilibre du système. Comme c’est sur elles que reposent l’équilibre et la stabilité du système, ces rétroactions sont dites stabilisatrices. • La rétroaction positive accentue les effets des facteurs perturbateurs et tend à déstabiliser le système jusqu’à atteindre un nouveau point d’équilibre. Les effets de cette boucle sont cumulatifs ; à l’extrême, ils peuvent avoir un « effet boule de neige » et aboutir à une expansion indéfinie, génératrice d’explosion ou de blocage du système. C’est sur ces rétroactions que repose la dynamique du changement. • La causalité circulaire est une notion qui dérive des notions de rétroaction. L’existence de rétroactions rend parfois difficile la distinction entre l’effet et la cause d’un phénomène au cœur d’un système. En fait, il s’agit alors d’une fausse question ! Il est préférable de considérer une telle boucle dans sa globalité dynamique. Si l’on souhaitait l’observer pour l’étudier, il serait préférable de ne pas l’ouvrir, ni la couper. L’équifinalité est la capacité que possède un système d’atteindre ses objectifs à partir de différents états initiaux et par l’intermédiaire de différents scénarios. Un système est équifinal lorsqu’il peut réaliser ses objectifs à partir de différents points de départ et par différents moyens. Ce principe s’énonce comme suit : « Le même état final peut être atteint à partir d’états initiaux différents, par des itinéraires différents » (Von Bertalanffy, 1973). Ce n’est pas l’histoire du système qui permet d’en comprendre le fonctionnement, mais davantage l’architecture instantanée de ses interactions. En fonction de ce principe, c’est plus la compréhension des modes de fonctionnement ou de dysfonctionnement du système que la recherche des causes antérieures qui aide à la résolution d’un problème donné.
Brefs rappels sur la nouvelle approche manipulative
Notre perspective
Interactions dans le système
Approche systémique
Définitions
Principes
Principe d’homéostasie : les régulations
Principe d’équifinalité : l’adaptabilité
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