Chapitre 1 Prérequis
définitions et rappel d’anatomie fonctionnelle
DÉFINITIONS
Pour ce dernier, il est vraisemblable que :
Physiologiquement, varus-valgus et supination-pronation sont couplés, le varus du talon entraînant passivement une supination de l’avant-pied et, inversement, le valgus, une pronation. Pour maintenir la plante à plat en toute circonstance, il existe des mécanismes actifs de compensation. Ainsi, pour une position donnée de varus talonnier, le maintien en appui harmonieux de l’ensemble des têtes métatarsiennes nécessite une pronation active du 1er rayon (figure 1.2). Inversement, un valgus de l’ARP implique dans les mêmes conditions une verticalisation du 1er métatarsien :
La nomenclature anatomique internationale est à l’origine d’une certaine confusion :
1.3 Mesure clinique de la pronosupination. Le talon doit être bloqué passivement en position de fonction
RAPPEL D’ANATOMIE FONCTIONNELLE
Le pied est l’organe de contact avec le sol. Il a ainsi une double fonction, statique et dynamique.
Fonction statique
Les bords collatéraux de ce triangle définissent les arches antéro-postérieures ; l’arche médiale est creuse (cavus interne), l’arche latérale plate, en contact avec le sol. Les arches réalisent des poutres composites faites de pièces osseuses quadrilatères, assemblées par des articulations congruentes et de solides ligaments particulièrement développés à la plante. L’un d’entre eux, le ligament calcanéo-naviculaire plantaire (« spring ligament ») a un rôle considérable. Recouvert de cartilage, il soutient passivement la tête du talus entre le sustentaculum tali et le naviculaire (figure 1.4). Ce ligament est protégé par le muscle tibial postérieur (TP). En chaîne fermée, la contraction du tibial postérieur s’oppose, par appui naviculaire, à la bascule plantaire de la tête talienne. Il assure, à la façon d’un hamac actif, la protection dynamique du « spring ligament ». Ce mécanisme de protection activo-passive est sous la dépendance de la sensibilité profonde et de la voie réflexe proprioceptive. L’entrait fibromusculaire qui sous-tend les arches relève d’un processus identique par action conjuguée des formations fibro-aponévrotiques et des muscles intrinsèques plantaires (complexe suro-calcanéo-pédieux). Ces arches ont un rôle majeur d’amortissement et d’adaptation aux irrégularités du sol.
La barre d’appui métatarsienne (BAM) correspond à l’appui simultané des cinq têtes métatarsiennes. Les têtes répondent à un double alignement. De profil, toutes les têtes appuient simultanément. Dans le plan dorso-plantaire, la présence d’une arche antérieure anatomique impose, pour préserver l’homogénéité de l’appui distal, un alignement particulier des têtes grâce à la longueur adaptée de chaque rayon métatarsien. Les travaux de M. Maestro ont permis de préciser cet alignement et de déterminer des canons où, idéalement 1er et 2e métatarsiens sont d’égale longueur alors que les métatarsiens latéraux décroissent régulièrement ; le différentiel de longueur augmentant pour chaque rayon latéral selon une progression géométrique de raison 2 (figure 1.5). Globalement, si la charge de chacune des têtes latérales est identique, celle de l’hallux est le double de ses voisines.
Le revêtement cutané recouvre un plan cellulo-adipeux dont l’épaisseur et la structure sont adaptées à la charge. Ainsi, au niveau de l’appui talonnier et de la barre d’appui métatarsienne, se définissent des capitons qui protègent les structures osseuses des agressions mécaniques. En superficie, ces capitons sont indissociables du plan cutané. En profondeur, ils sont également solidement ancrés sur les structures osseuses par des cloisons fibreuses verticales. Ces cloisons segmentent le plan sous-cutané en un certain nombre de loges de contenu cellulo-graisseux lâche. Ces structures composites réalisent des structures viscoélastiques à effet d’amortissement (voir figure 1.4) :