Chapitre 1
Introduction au système immunitaire
Nomenclature, caractéristiques générales et composants
L’importance du système immunitaire pour la santé apparaît de façon dramatique chez les personnes qui, présentant un déficit des réponses immunitaires, sont sensibles à des infections graves menaçant souvent le pronostic vital (fig. 1.1). À l’inverse, la stimulation des réponses immunitaires contre les microbes par la vaccination constitue la méthode la plus efficace pour protéger les individus contre les infections, et c’est précisément ce qui a permis l’éradication mondiale de la variole, la seule maladie humaine définitivement éliminée grâce à l’intervention humaine (fig. 1.2). L’apparition du syndrome d’immunodéficience acquise (sida) au cours des années quatre-vingt a tragiquement mis en évidence l’importance du système immunitaire pour la défense des individus contre les infections. Toutefois, l’impact de l’immunologie s’étend bien au-delà des maladies infectieuses (fig. 1.1). Le système immunitaire prévient la croissance de certaines tumeurs ; plusieurs thérapies par stimulation des réactions immunitaires contre les cellules tumorales sont en développement. Les réponses immunitaires contribuent également à l’élimination des cellules mortes et au déclenchement de la réparation tissulaire.
Fig. 1.1 Importance du système immunitaire chez le sujet sain ou malade.
Ce tableau résume certaines fonctions physiologiques du système immunitaire et ses impacts en pathologie. Sida, syndrome d’immunodéficience acquise.
Fig. 1.2 Efficacité de la vaccination pour certaines maladies infectieuses communes.
Ce tableau illustre la diminution considérable de l’incidence de certaines maladies infectieuses pour lesquelles des vaccins efficaces ont été développés. Dans certains cas, notamment pour l’hépatite B, un vaccin a été mis à disposition et l’incidence de la maladie ne cesse de décroître. (D’après : Orenstein WA, Hinman AR, Bart KJ, Hadler SC. Immunization. In : Mandel GL, Bennett JE, Dolin R, eds. Principles and practices of infectious diseases, 4th ed. New York : Churchill Linvingstone ; 1995. Et : Morbidity and Mortality Weekly Report 2010 ; 58 : 1458–1469.)
Quels types de réponses immunitaires protègent les individus contre les infections ?
Quelles sont les caractéristiques importantes de l’immunité ? Quels mécanismes en sont responsables ?
Comment les cellules et les tissus du système immunitaire s’organisent-ils pour être en mesure de détecter les microbes et de les éliminer ?
Un glossaire des termes principaux utilisés dans l’ouvrage constitue l’annexe V.
Immunité naturelle et acquise
Les mécanismes de défense de l’hôte consistent en une immunité naturelle, responsable de la protection initiale contre les infections, et en une immunité adaptative, qui se développe plus lentement et met en œuvre une défense plus spécialisée et plus efficace contre les infections (fig. 1.3). Le terme d’immunité innée (dite aussi naturelle ou native) fait référence au fait que ce type de défense développé par l’hôte est toujours présent chez les individus sains, prêt à bloquer l’entrée des microbes et à éliminer rapidement ceux qui ont réussi à pénétrer dans les tissus de l’hôte. L’immunité adaptative (dite aussi acquise ou spécifique) est un mode de défense déclenché par les microbes, c’est-à-dire adapté à la présence des micro-organismes invasifs. Il requiert l’expansion et la différenciation de lymphocytes en réaction aux agents pathogènes avant qu’il ne puisse assurer une défense efficace. Au plan phylogénique, l’immunité innée est plus ancienne ; le système immunitaire adaptatif plus spécialisé et plus puissant s’est développé plus tard.
Fig. 1.3 Principaux mécanismes de l’immunité innée et adaptative.
Les mécanismes de l’immunité naturelle assurent la défense initiale contre les infections. Certains des mécanismes empêchent les infections (par exemple, les barrières épithéliales), tandis que d’autres éliminent les microbes (par exemple, les phagocytes, les cellules NK et le système du complément). Les réponses immunitaires adaptatives se développent plus tardivement et sont assurées par les lymphocytes et leurs produits. Les anticorps bloquent les infections et éliminent les microbes ; les lymphocytes T éliminent les microbes intracellulaires. Les cinétiques des réponses immunitaires naturelles et adaptatives sont des approximations et peuvent varier en fonction des infections.
La première ligne de défense de l’immunité naturelle est constituée par les barrières épithéliales et par des cellules spécialisées ainsi que par des antibiotiques naturellement présents dans les épithéliums. La fonction de tous ces éléments est de bloquer la pénétration des microbes. Si les microbes réussissent à traverser les épithéliums et à pénétrer dans les tissus ou dans la circulation, ils sont attaqués par les phagocytes, par des lymphocytes spécialisés nommés cellules tueuses, ou NK (natural killer), et par plusieurs protéines plasmatiques, notamment les protéines du système du complément. Tous ces mécanismes de l’immunité innée reconnaissent spécifiquement et réagissent contre les microbes. Outre la capacité d’assurer les défenses précoces contre les infections, les réponses immunitaires naturelles stimulent les réponses immunitaires adaptatives contre les agents infectieux. Les composants et les mécanismes de l’immunité naturelle sont décrits en détail dans le chapitre 2.
Types d’immunité adaptative
On distingue deux types d’immunité adaptative, dénommés immunité humorale et immunité cellulaire, qui font intervenir différentes cellules et molécules, et sont destinés respectivement à opposer une défense aux microbes extracellulaires et aux microbes intracellulaires (fig. 1.4). L’immunité humorale s’exerce par l’intermédiaire de protéines, les anticorps, produites par des cellules appelées lymphocytes B. Les anticorps sont sécrétés dans la circulation et les fluides produits par les muqueuses. Ils neutralisent et éliminent ensuite les microbes et les toxines microbiennes présents dans le sang et dans la lumière des muqueuses, comme celle du tractus gastro-intestinal ou respiratoire. L’une des principales fonctions des anticorps est d’arrêter les microbes présents à la surface des muqueuses et dans le sang, afin de les empêcher d’accéder aux cellules et aux tissus conjonctifs de l’hôte et de les coloniser. De cette manière, les anticorps préviennent les infections avant même qu’elles ne se déclarent. Les anticorps ne peuvent pas atteindre les microbes qui vivent et se divisent à l’intérieur de cellules infectées. La défense mise en œuvre contre ces microbes intracellulaires porte le nom d’immunité cellulaire, car elle s’exerce par l’intermédiaire de cellules, appelées lymphocytes T. Certains lymphocytes T activent les phagocytes, qui peuvent alors détruire les microbes qu’ils ont captés dans leurs vacuoles de phagocytose. D’autres lymphocytes T lysent tout type cellulaire qui héberge des agents infectieux dans leur cytoplasme. Comme décrit dans le chapitre 3 et dans les chapitres suivants, les anticorps produits par les lymphocytes B sont destinés à reconnaître de manière spécifique les antigènes microbiens extracellulaires, tandis que les lymphocytes T reconnaissent les antigènes produits par les microbes intracellulaires. Une autre différence importante entre les lymphocytes B et T est que la plupart des lymphocytes T ne reconnaissent que les antigènes protéiques microbiens, tandis que les lymphocytes B et les anticorps sont capables de reconnaître un grand nombre de types différents de molécules microbiennes, notamment les protéines, des glucides et des lipides.
Fig. 1.4 Types d’immunité adaptative.
Dans l’immunité humorale, les lymphocytes B sécrètent des anticorps qui éliminent les microbes extracellulaires. Dans l’immunité cellulaire, divers types de lymphocytes T recrutent et activent les phagocytes pour qu’ils tuent les microbes ingérés ou tuent les cellules infectées.
Caractéristiques des réponses immunitaires adaptatives
Plusieurs propriétés des réponses immunitaires adaptatives sont essentielles à l’efficacité de la lutte contre les infections (fig. 1.5).
Fig. 1.5 Propriétés des réponses immunitaires adaptatives.
Résumé des propriétés importantes des réponses immunitaires adaptatives et des mécanismes par lesquels chacune des propriétés contribue à la défense de l’hôte contre les microbes.
Spécificité et diversité
Le système immunitaire adaptatif est capable de distinguer des millions d’antigènes ou parties d’antigènes différents. La spécificité pour un nombre considérable d’antigènes différents implique que l’ensemble de toutes les spécificités des lymphocytes, parfois appelé répertoire de lymphocytes, soit extrêmement varié. Cette spécificité et cette diversité remarquables reposent sur le fait que les lymphocytes expriment des récepteurs de manière clonale (un clone est constitué par une cellule et sa descendance), chaque clone exprimant un récepteur d’antigène qui diffère des récepteurs des autres clones. L’hypothèse de la sélection clonale, formulée dans les années cinquante, a prédit correctement que des clones de lymphocytes spécifiques de différents antigènes apparaissaient avant même la rencontre avec ces antigènes, et que chaque antigène déclenchait une réponse immunitaire en sélectionnant et en activant les lymphocytes d’un clone spécifique (fig. 1.6). L’on connaît aujourd’hui les bases moléculaires de la spécificité et de la diversité des lymphocytes (voir chapitre 4).
Fig. 1.6 Sélection clonale.
Les lymphocytes matures présentant des récepteurs pour de nombreux antigènes se développent avant la rencontre avec ces antigènes. Le terme « clone » désigne une population de lymphocytes porteurs de récepteurs d’antigène identiques et donc de spécificité identique ; toutes ces cellules provenant probablement d’un seul précurseur. Chaque antigène (par exemple, X et Y) sélectionne un clone préexistant de lymphocytes spécifiques et stimule la prolifération et la différenciation de ce clone. Le schéma ne montre que les lymphocytes B donnant naissance à des cellules sécrétrices d’anticorps, mais le même principe peut s’appliquer aux lymphocytes T. Les antigènes présentés sont des molécules de surface des microbes, mais la sélection clonale reste valable pour les antigènes intracellulaires et extracellulaires solubles.
La diversité du répertoire des lymphocytes, qui rend le système immunitaire capable de répondre à un grand nombre et à une très large diversité d’antigènes, signifie que très peu de cellules, peut-être une sur 100 000 ou une sur un million, sont spécifiques d’un antigène. Le nombre total de lymphocytes naïfs (inactivés) qui peuvent reconnaître et réagir contre un antigène donné serait de l’ordre de 1 000 à 10 000, tout au plus. Afin d’assurer une défense efficace, ces rares cellules doivent générer un grand nombre de lymphocytes capables de détruire les agresseurs. La remarquable efficacité de ces réponses est imputable à trois caractéristiques de l’immunité adaptative : l’expansion marquée du pool de lymphocytes spécifiques d’un antigène à la suite de l’exposition à cet antigène ; les boucles de rétroaction positive qui amplifient la réponse immunitaire ; les mécanismes de sélection qui permettent de préserver les lymphocytes les plus utiles. Ces caractéristiques du système immunitaire adaptatif font l’objet des chapitres qui suivent.
Mémoire
Le système immunitaire réagit de manière plus forte et plus efficace lors d’expositions répétées au même antigène. La réponse au premier contact, appelée réponse immunitaire primaire, est assurée par des lymphocytes dits naïfs, qui rencontrent l’antigène pour la première fois (fig. 1.7). L’adjectif « naïf » fait référence au fait que ces cellules n’ont aucune « expérience immunologique », n’ayant jamais reconnu et répondu auparavant à des antigènes. Les rencontres ultérieures avec le même antigène déclenchent des réponses, appelées réponses immunitaires secondaires (fig. 1.7), qui sont généralement plus rapides, plus importantes et plus efficaces pour éliminer l’antigène que les réponses primaires. Les réponses secondaires résultent de l’activation des lymphocytes mémoire, qui sont des cellules à longue vie induites au cours de la réponse immunitaire primaire. La mémoire immunologique optimise la capacité du système immunitaire à combattre des infections persistantes et récurrentes, dans la mesure où chaque rencontre avec un microbe génère davantage de cellules mémoire et active les cellules mémoire induites antérieurement. La mémoire est également l’une des raisons pour lesquelles les vaccins confèrent une protection durable contre les infections.
Fig. 1.7 Réponses immunitaires primaire et secondaire.
Les antigènes X et Y induisent la production de différents anticorps (spécificité). La réponse secondaire à l’antigène X est plus rapide et plus importante que la réponse primaire (mémoire) ; de plus, elle est différente de la réponse primaire à l’antigène Y (reflétant à nouveau la spécificité). Les taux d’anticorps diminuent avec le temps après chaque immunisation. Seuls les lymphocytes B sont montrés sur la figure mais les lymphocytes T répondent de la même manière aux antigènes. Le temps nécessaire après l’immunisation est en général de 1 à 3 semaines lors d’une réponse primaire et de 2 à 7 jours lors de la réponse secondaire, mais ces délais varient en fonction de l’antigène et de la nature de l’immunisation.
Autres particularités de l’immunité adaptative
Les réponses immunitaires présentent d’autres caractéristiques fonctionnellement importantes (fig. 1.5). Lorsque les lymphocytes sont activés par des antigènes, ils se mettent à proliférer, générant plusieurs milliers de clones cellulaires, tous avec la même spécificité antigénique. Ce processus, appelé expansion clonale, augmente rapidement le nombre de cellules spécifiques de l’antigène qui a été rencontré, rendant le peu de lymphocytes spécifiques de l’antigène capables de jouer leur rôle défensif et permettant ainsi à l’immunité adaptative de faire face à la prolifération rapide des microbes. Toutes les réponses immunitaires sont autolimitées et diminuent lorsque l’infection est éliminée, ramenant le système à l’état de repos, prêt à réagir contre une autre infection. Le système immunitaire est capable de faire face à un nombre et une variété considérables de germes pathogènes et d’autres antigènes étrangers, mais il ne réagit normalement pas contre les substances potentiellement antigéniques propres à l’hôte, dénommées pour cette raison antigènes du soi. Cette absence de réaction au soi est appelée tolérance immunologique, par référence à la capacité du système immunitaire de rester apparemment indifférent aux molécules, cellules et tissus du soi potentiellement antigéniques (il les « tolère »).
Cellules du système immunitaire
Les cellules du système immunitaire comprennent des lymphocytes, des cellules spécialisées qui capturent et présentent les antigènes microbiens, et des cellules effectrices (des lymphocytes activés, mais aussi d’autres cellules, en particulier des leucocytes) qui éliminent les microbes (fig. 1.8). La section suivante décrit les propriétés fonctionnelles essentielles des principales populations cellulaires dont la morphologie fait l’objet des manuels d’histologie. Le chapitre 2 est consacré aux cellules de l’immunité innée.
Fig. 1.8 Principales cellules du système immunitaire.
La figure présente les principaux types de cellules impliquées dans les réponses immunitaires ainsi que leurs fonctions principales. Les clichés dans les panneaux de gauche illustrent la morphologie de chaque type cellulaire. Notez que les macrophages tissulaires dérivent des monocytes du sang.
Lymphocytes
Les lymphocytes sont les seules cellules qui portent des récepteurs spécifiques d’antigènes ; ils sont par conséquent les médiateurs essentiels de l’immunité adaptative. Bien que tous les lymphocytes soient morphologiquement similaires et d’aspect relativement quelconque, leurs lignées, leurs fonctions et leurs phénotypes sont extrêmement hétérogènes et ils sont capables de réponses et d’actions biologiques complexes (fig. 1.9). À l’heure actuelle, ces cellules sont souvent distinguées par leurs protéines de surface, qui peuvent être identifiées par différents anticorps monoclonaux. La nomenclature standard pour ces protéines est la désignation numérique « CD » (cluster of differentiation), qui est utilisée pour définir les protéines de surface correspondant à un type cellulaire ou à un stade de différenciation cellulaire particulier, et qui sont reconnues par une classe (cluster) ou un groupe d’anticorps. L’annexe I présente une liste des molécules CD.
Fig. 1.9 Classes de lymphocytes.
Différentes classes de lymphocytes reconnaissent des types distincts d’antigènes et se différencient en cellules effectrices dont la fonction est d’éliminer les antigènes. Les lymphocytes B reconnaissent les antigènes solubles ou situés à la surface des cellules et se différencient en cellules sécrétant les anticorps. Les lymphocytes T auxiliaires reconnaissent les antigènes à la surface des cellules présentatrices d’antigènes et sécrètent des cytokines, qui stimulent différents mécanismes de l’immunité et de l’inflammation. Les lymphocytes T cytotoxiques reconnaissent les antigènes sur les cellules infectées et tuent ces cellules. Il est à noter que les lymphocytes T reconnaissent des peptides qui sont présentés par les molécules du CMH ; ce processus est présenté plus en détail dans le chapitre 3. Les cellules T régulatrices inhibent l’activation des autres lymphocytes, spécialement les cellules T, et préviennent l’auto-immunité. Les cellules NK reconnaissent des changements à la surface de cellules infectées et tuent ces cellules. Les cellules NK sont des cellules de l’immunité innée, tandis que les autres lymphocytes participent à l’immunité adaptive.
Comme indiqué précédemment, les lymphocytes B sont les seules cellules capables de produire des anticorps ; par conséquent, elles constituent les cellules responsables de l’immunité humorale. Les lymphocytes B expriment des formes membranaires d’anticorps qui servent de récepteurs permettant de reconnaître les antigènes et de lancer le processus d’activation de ces cellules. Les antigènes solubles et les antigènes situés à la surface des microbes et d’autres cellules peuvent se lier à ces récepteurs d’antigènes des lymphocytes B et déclencher le processus d’activation des cellules B. Ceci conduit à la sécrétion de formes solubles d’anticorps ayant la même spécificité antigénique que les récepteurs membranaires.
Les lymphocytes T sont les acteurs de l’immunité cellulaire. Leurs récepteurs d’antigène ne reconnaissent que des fragments peptidiques d’antigènes protéiques liés à des molécules spécialisées dans la présentation des peptides et dénommées molécules du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH), situées à la surface de cellules spécialisées dites cellules présentatrices d’antigène (antigen-presenting cells, APC) (voir chapitre 3). Parmi les lymphocytes T, les CD4+ sont appelés lymphocytes T auxiliaires car ils aident les lymphocytes B à produire des anticorps et les phagocytes à détruire les microbes ingérés. Les lymphocytes T CD8+ sont qualifiés de cytotoxiques ou cytolytiques (CTL) car ils tuent (lysent) les cellules hébergeant des microbes intracellulaires. Certaines cellules T CD4+ appartiennent à une sous-population spéciale dont la fonction est d’inhiber ou d’atténuer les réponses immunitaires ; ce sont les lymphocytes T régulateurs (Treg). Une autre classe de lymphocytes porte le nom de cellules NK (natural killer) ou cellules tueuses naturelles ; ces cellules tuent aussi des cellules infectées, mais elles n’expriment pas les types de récepteurs d’antigène produits de manière clonale par les lymphocytes B et T ; elles font partie des médiateurs de l’immunité innée et sont capables d’attaquer rapidement des cellules infectées.
Tous les lymphocytes proviennent de cellules souches présentes dans la moelle osseuse (fig. 1.10). Les lymphocytes B arrivent à maturité dans la moelle osseuse, tandis que les lymphocytes T arrivent à maturité dans le thymus ; ces organes dans lesquels les lymphocytes matures sont produits sont qualifiés d’organes lymphoïdes primaires, ou centraux. Les lymphocytes matures les quittent pour gagner la circulation et les organes lymphoïdes périphériques, où ils peuvent rencontrer les antigènes pour lesquels ils expriment des récepteurs spécifiques.
Fig. 1.10 Maturation des lymphocytes.
Les lymphocytes se développent à partir de précurseurs dans les organes lymphoïdes primaires (moelle osseuse et thymus). Les lymphocytes matures pénètrent dans les organes lymphoïdes périphériques, où ils répondent à la présence d’antigènes étrangers, et en sortent pour recirculer dans le sang et dans la lymphe.