1: Introduction au corps humain

Chapitre 1 Introduction au corps humain



Le corps humain est complexe, semblable à une machine hautement technique et sophistiquée. Il fonctionne comme un tout, mais il est fait d’un certain nombre de systèmes qui agissent en interdépendance. Chaque système est impliqué dans une fonction spécifique essentielle au bien-être de l’individu. La défaillance d’un système peut retentir sur tous les autres, et elle peut ainsi réduire la capacité du corps de fonctionner normalement. L’intégration du travail des systèmes assure la survie. Le corps humain est par conséquent complexe tant dans sa structure que dans ses fonctions, et ce livre vise à expliquer les structures et les processus fondamentaux impliqués.


L’anatomie est l’étude de la structure du corps et des relations physiques entre ses systèmes. La physiologie est l’étude du fonctionnement des systèmes du corps et de la façon dont leurs activités intrinsèques maintiennent en vie et en bonne santé l’individu. L’anatomie pathologique est l’étude des anomalies et de la façon dont elles affectent les fonctions du corps, entraînant souvent une maladie. La dernière section de ce chapitre fournit un cadre pour étudier les maladies, et met en évidence les mécanismes qui entraînent une maladie ainsi que quelques processus pathologiques courants. C’est en se fondant sur l’anatomie et sur la physiologie que des maladies seront envisagées à la fin des chapitres qui suivent.



Niveaux de complexité structurale




Le corps présente différents niveaux d’organisation structurale et de complexité. Le niveau le plus fondamental est chimique. Des atomes se combinent pour former des molécules, dont il existe dans le corps une grande diversité. Les structures, les propriétés et les fonctions des molécules biologiques importantes sont vues dans le chapitre 2. Les cellules sont les plus petites unités indépendantes de matière vivante et le corps en possède des millions. Elles sont trop petites pour être vues à l’œil nu, mais le microscope permet, en les agrandissant, d’en distinguer divers types sur leur taille, leur forme et les colorants qu’elles absorbent lors de leur étude au laboratoire. Chaque type cellulaire est devenu spécialisé, et il possède une fonction particulière contribuant aux besoins du corps. La figure 1.1 montre des cellules nerveuses à très fort grossissement. Dans les organismes complexes tels que le corps humain, des cellules ayant une structure et des fonctions semblables sont réunies, formant des tissus. La structure et les fonctions des cellules et des tissus sont explorées dans le chapitre 3.



Les organes sont faits d’un certain nombre de tissus différents, et ils ont une fonction spécifique. La figure 1.2 montre que l’estomac est tapissé par une couche de tissu épithélial, et que sa paroi contient des couches de tissu musculaire lisse. Ces deux tissus contribuent au fonctionnement de l’estomac, mais de manières différentes.



Les systèmes sont constitués par des organes et des tissus qui assument ensemble un ou plusieurs besoins vitaux du corps. Par exemple, l’estomac est l’un des organes du système digestif, et il a sa propre fonction spécifique. Le corps humain a plusieurs systèmes, qui travaillent de façon interdépendante pour assumer des fonctions spécifiques. Tous sont nécessaires à la santé. La structure et les fonctions des systèmes corporels sont étudiées dans les chapitres suivants.



Environnement interne et homéostasie




L’environnement externe entoure le corps, et il constitue la source de l’oxygène ainsi que des nutriments nécessaires à toutes les cellules du corps. Les déchets de l’activité cellulaire sont finalement excrétés dans l’environnement externe. La peau fournit une barrière entre l’environnement externe sec (atmosphère) et l’environnement aqueux de la plupart des cellules corporelles.


L’environnement interne est le milieu aqueux dans lequel sont les cellules corporelles. Les cellules baignent dans un liquide appelé liquide interstitiel. L’oxygène et les autres substances qui leur sont nécessaires doivent, depuis les systèmes de transport internes, passer par le liquide interstitiel pour les atteindre. De même, les déchets produits par les cellules doivent passer par le liquide interstitiel pour atteindre les systèmes de transport, puis être excrétés.


Chaque cellule est enfermée dans sa membrane plasmique, qui constitue une barrière potentielle aux substances entrant dans la cellule ou en sortant. La structure de la membrane (p. 30) lui confère certaines propriétés, en particulier une perméabilité sélective ou une semi-perméabilité sélective. Cela contrôle le mouvement des grosses molécules à l’intérieur et à l’extérieur de la cellule, et permet à celle-ci de réguler sa composition interne (Fig. 1.3). Les particules plus petites peuvent habituellement traverser la membrane, certaines bien plus facilement que d’autres, et de ce fait la composition chimique du liquide à l’intérieur de la cellule est différente de celle du liquide à l’extérieur de celle-ci.





Homéostasie


La composition de l’environnement interne est étroitement contrôlée, et cet état à peu près constant est appelé homéostasie. Littéralement, ce terme signifie « ne changeant pas », mais en pratique il désigne une situation dynamique, constamment changeante, maintenue dans des limites étroites. Quand cet équilibre est menacé ou perdu, le bien-être de l’individu court un risque sérieux. L’encadré 1.1 énumère certaines des variables physiologiques importantes maintenues dans d’étroites limites par les mécanismes de contrôle homéostasique.



L’homéostasie est maintenue par des systèmes de contrôle qui détectent les modifications dans l’environnement interne, et qui y répondent. Un système de contrôle (Fig. 1.4) a trois composants de base : un détecteur, un centre de contrôle et un effecteur. Le centre de contrôle détermine les limites dans lesquelles le facteur variable doit être maintenu. Il reçoit l’information venant du détecteur ou capteur, et il l’intègre. Quand le signal entrant indique la nécessité d’un ajustement, le centre de contrôle répond en modifiant le signal qu’il envoie à l’effecteur. C’est là un processus dynamique, qui favorise le réajustement constant de nombreuses variables physiologiques.




Mécanismes de rétroaction négative


Dans les systèmes contrôlés par une rétroaction négative, la réponse de l’effecteur diminue ou annule l’effet du stimulus d’origine, maintenant ou restaurant l’homéostasie (d’où l’appellation rétroaction négative). Le contrôle de la température corporelle est semblable à celui du chauffage central domestique. Dans ce dernier, le thermostat (détecteur de température) est sensible aux modifications de la température de la pièce d’habitation (facteur variable). Le thermostat est relié à l’unité de contrôle de la chaudière (centre de contrôle). Le thermostat compare constamment l’information fournie par le détecteur à la température désirée préréglée et, si besoin, des ajustements sont faits pour modifier la température de la pièce. Quand le thermostat détecte que la température ambiante est basse, la chaudière se met en marche. Il en résulte une émission de chaleur par la chaudière, réchauffant la pièce. Quand la température préréglée est atteinte, le système est inversé. Le thermostat détecte la température de la pièce plus élevée que celle désirée, et la chaudière s’arrête. L’émission de chaleur par la chaudière est stoppée, et la pièce se refroidit lentement car de la chaleur est perdue. Cette série d’événements constitue un mécanisme de rétroaction négative, et elle permet une autorégulation continue, ou le maintien, d’un facteur variable dans d’étroites limites.


La température corporelle est une variable physiologique contrôlée par une rétroaction négative (Fig. 1.5) qui évite que les problèmes qu’elle engendre ne deviennent plus ou moins marqués. Quand la température corporelle tombe au-dessous du niveau préréglé, cela est détecté par des terminaisons nerveuses spécialisées sensibles à la température situées dans l’hypothalamus du cerveau, qui constitue le centre de contrôle. Ce centre active ensuite les mécanismes élevant la température du corps (effecteurs). Ces derniers comprennent :






Quand la température corporelle atteint de nouveau les limites de la normale, les terminaisons nerveuses sensibles à la température ne sont plus stimulées et leurs signaux à l’hypothalamus cessent. De ce fait, les tremblements prennent fin, et le débit sanguin périphérique redevient normal.


La plupart des contrôles homéostasiques corporels utilisent des mécanismes de rétroaction négative pour prévenir des modifications soudaines et sérieuses dans l’environnement interne. Beaucoup seront expliqués dans les chapitres suivants.





Besoins corporels pour la survie




Par convention, les systèmes corporels sont décrits séparément lors de l’étude de l’anatomie et de la physiologie, mais en réalité ils fonctionnent en interdépendance. Cette section fournit une introduction aux activités du corps en fonction des besoins vitaux (Tableau 1.1). Les chapitres ultérieurs s’inscrivent dans ce cadre, explorant la structure et les fonctions humaines chez le sujet sain et le sujet malade en utilisant une approche par systèmes.


Tableau 1.1 Besoins vitaux et activités corporelles en rapport















Besoin vital Activités corporelles
Communication


Prise de matériaux bruts et élimination des déchets


Protection et survie







Communication


Le transport et la communication sont envisagés dans cette section. Les systèmes de transport permettent à toutes les cellules d’avoir accès aux environnements interne et externe ; le sang, le système circulatoire et le système lymphatique sont impliqués.


Tous les systèmes de communication comprennent le recueil, le rassemblement et la réponse à une information appropriée. Il y a différents systèmes de communication avec les environnements interne et externe. La communication interne implique principalement les systèmes nerveux et endocrinien ; ceux-ci sont importants dans le maintien de l’homéostasie et dans la régulation des fonctions corporelles vitales. La communication avec l’environnement externe implique les sens spéciaux, et des activités verbales et non verbales, qui tous dépendent du système nerveux.


May 7, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 1: Introduction au corps humain

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