1: Généralités sur l’organisation des végétaux

1 Généralités sur l’organisation des végétaux


Le premier caractère des végétaux est leur faculté de synthèse. Alors que, pour se nourrir, les animaux doivent manger d’autres animaux ou des végétaux, les plantes utilisent directement les sels minéraux du sol et le carbone de l’air.


Ce sont des autotrophes (du grec autos, de soi-même et trophê, nourriture) capables, en particulier, de fabriquer des glucides grâce à l’énergie solaire, au dioxyde de carbone de l’atmosphère (ou de l’eau) et à l’eau puisée dans le milieu.


Les végétaux sont ainsi le support de toute vie animale ; sans les plantes, les animaux ne pourraient vivre puisqu’ils sont incapables de fabriquer tout ou partie de leurs constituants.


Cette faculté de synthèse se traduit, au niveau cellulaire, par la présence d’organites particuliers appelés plastes et dont est toujours dépourvue la cellule animale.


Quant à la captation de l’énergie solaire (photosynthèse), celle-ci est rendue possible par la présence de pigments assimilateurs, dont les chlorophylles (du grec khlöros, vert et phullon, feuille).


La couleur verte des plantes leur est due.


Un autre trait fondamental des végétaux – sans doute lié à leur étonnante faculté de synthèse des sucres – est la présence autour de chaque cellule d’une paroi rigide de nature glucidique.


Si l’on rencontre encore chez les algues des polymères du mannose et du xylose, chez les autres végétaux, c’est la cellulose qui est le constituant majeur de la paroi.


Cette enveloppe rigide de cellulose empêche la cellule végétale de se déformer et de se mouvoir : il en résulte l’immobilité et la fixation au sol de la plupart des plantes1.


La plante devient prisonnière de son milieu, de son habitat ce qui oblige son organisme à une plus grande souplesse, à une grande facilité d’adaptation, puisqu’elle ne peut – par exemple – fuir, en se déplaçant, des conditions défavorables.


De même, il n’existe pas de cellule végétale mobile analogue aux lymphocytes des vertébrés et, lors de la formation de l’embryon, on n’observe aucun des déplacements ou mouvements cellulaires caractéristiques de l’embryogenèse animale.


Les végétaux sont des organismes peu différenciés…


On distinguera des racines, organes cylindriques servant à la fixation, des tiges, également cylindriques, qui portent des feuilles ou lames aplaties, des fleurs, comme on distingue des pattes, un corps, une tête… mais aucun appareil nerveux, respiratoire, circulatoire ne peut être valablement décrit.


Tout au plus chez les espèces les plus évoluées distinguera-t-on un appareil conducteur de sève, des organes de réserve…


Cette faible différenciation pourrait être considérée comme une infériorité manifeste du règne végétal comparé aux animaux. Ce n’est qu’une vue relative, car cette faible différenciation a pour conséquence d’assurer, d’une part une grande plasticité de la plante à son environnement et d’autre part, une grande facilité de régénération.


La plasticité des végétaux est due au fait que l’individu se réalise par une construction continue d’éléments nouveaux dont les types sont limités (racines, tiges, feuilles, fleurs), dont les structures sont voisines et dont la forme et le rôle sont sans cesse accommodés aux conditions extérieures (notamment par l’intermédiaire des tropismes).


La facilité de régénération est remarquable chez les végétaux car un simple fragment de tige, voire de feuille ou de racine dans certains cas, est capable de redonner un nouvel individu. Aussi la multiplication végétative (accidentelle, ou assurée par des dispositifs spéciaux) est particulièrement répandue chez les végétaux alors que chez les animaux, pour peu que l’on remonte dans l’échelle de la classification, elle est exceptionnelle. De façon plus précise, les recherches sur les cultures de cellules isolées ont montré la totipotence de la cellule végétale qui, dans certaines conditions, est capable de régénérer une plante entière.


Cette totipotence cellulaire s’accompagne d’une possibilité de multiplication indéfinie mais aussi de régénération après les mutilations répétées que leur occasionnent les animaux herbivores : grâce à ce mécanisme, les végétaux assurent leur rôle de producteurs primaires dans la plupart des écosystèmes. La multiplication indéfinie est aussi le cas des cellules des méristèmes, zones qui assurent la croissance des plantes. Contrairement aux animaux qui cessent de croître une fois adultes et qui ont une durée de vie limitée (vraisemblablement programmée dans leur génome), les végétaux ont une croissance indéfinie : ce ne sont que les circonstances extérieures (par exemple l’ouragan qui abat un arbre, le gel ou l’épuisement consécutif à la fructification pour une herbacée, une monocarpique) qui peuvent mettre fin à leur existence.


Cette totipotence cellulaire explique également qu’il n’y ait pas de séparation des cellules sexuelles, à la différence des animaux où l’on distingue un soma et un germen.


Immobilité, faible différenciation, importance de la multiplication végétative, croissance indéfinie sont encore une série de critères importants.


On pourrait en distinguer d’autres, mais notre monde végétal est maintenant suffisamment défini et caractérisé pour que nous nous occupions de lui avec efficacité.


Le travail qui désormais nous attend va être de préciser les ressemblances et les différences entre les végétaux, en un mot de les classer.


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Jun 29, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 1: Généralités sur l’organisation des végétaux

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