Chapitre 1
Évaluation et prise en charge des urgences médicales (cours AMLS)
Advanced Medical Life Support (AMLS), méthode d’évaluation
Un cadre de travail adaptable pour favoriser la réduction de la morbimortalité, utilisant une approche fondée sur l’évaluation afin d’établir un diagnostic différentiel et de prendre en charge une grande variété d’urgences médicales.
Processus de communication au cours duquel le professionnel de santé utilise ses compétences pour obtenir efficacement des informations concernant le patient et son état, incluant l’utilisation des quatre E : Engagement, Empathie, Éducation et Enrôlement.
La cause présumée de la situation du patient, à laquelle on aboutit en analysant toutes les informations obtenues jusque-là par l’évaluation, tout en réalisant d’autres tests diagnostiques pour finalement diagnostiquer la maladie.
Les causes possibles du tableau clinique initial du patient.
Procédure d’évaluation initiale de la perméabilité des voies aériennes, de la respiration, de la circulation, de l’hémodynamique pour individualiser et prendre en charge des situations à risque vital et établir les priorités pour l’évaluation, le traitement et le transport à venir.
Évaluation systématique approfondie de l’anamnèse, de l’examen physique, des signes vitaux et des outils diagnostiques utilisés pour identifier des situations pathologiques urgentes ou non urgentes et revoir les diagnostics différentiels ainsi que les stratégies de prise en charge.
L’absorption, la distribution, le métabolisme et l’excrétion des médicaments.
Le signe ou le symptôme présenté initialement par le patient. C’est souvent la plainte principale du patient, mais cela peut aussi être la découverte d’un signe objectif comme une perte de conscience ou un état de choc.
La pression exercée par le sang sur les parois artérielles. La pression artérielle est calculée en utilisant l’équation suivante : Pression artérielle = Débit × Résistance.
pression artérielle différentielle
C’est la différence entre les pressions artérielles systolique et diastolique ; sa valeur normale est de 30 à 40 mmHg.
La capacité d’intégrer les résultats de l’évaluation et les résultats d’examens à l’expérience et aux recommandations médicales fondées sur les faits pour prendre des décisions concernant le traitement le plus approprié.
prise en charge du patient fondée sur l’évaluation
Utilise la présentation cardinale du patient ; l’anamnèse, le diagnostic et les résultats de l’examen clinique ; et les compétences ainsi que l’esprit critique propre à chaque professionnel de santé pour diagnostiquer et traiter un patient.
La deuxième composante conceptuelle qui étaye la démarche d’évaluation AMLS, combinant bon sens et expérience clinique pour établir des diagnostics précis et débuter un traitement approprié. Ce processus suppose que le soignant ait une solide base de connaissances.
Faits objectifs que le professionnel de santé observe, perçoit, voit, entend, touche, ou sent.
Le S de SAMPLER ; Les perceptions subjectives par le patient de ce qu’il ressent, comme des nausées, ou a vécu, comme l’impression de voir des flashs lumineux.
tableau clinique (reconnaissance de)
Lier les connaissances physiopathologiques du professionnel aux signes et symptômes présentés par le patient pour déterminer si ceux-ci correspondent à un tableau clinique en particulier.
Quelle indication potentielle donne la description initiale de la douleur par le patient ?
En vous fondant sur cette courte histoire clinique et les données de l’examen physique, estimez-vous que le pronostic vital du patient est en jeu ?
Qu’indiquent l’évaluation cutanée et les signes vitaux ?
Quelles autres informations sont cohérentes avec un pneumothorax simple spontané ?
Quelle observation vous attendez-vous à trouver au cours de votre examen secondaire ?
Diriez-vous que cette patiente présente une urgence vitale ? Ou l’évalueriez-vous comme urgente et critique mais non vitale ?
Méthode d’évaluation AMLS
Les patients aux signes et symptômes non spécifiques ou déroutants peuvent représenter les plus grands défis pour les soignants. Dans ce chapitre, nous mettrons à disposition un outil conçu pour vous aider à trier ces situations difficiles. La démarche d’évaluation de l’Advanced Medical Life Support (AMLS) est un cadre de travail sûr pour réduire la morbimortalité en individualisant précocement et en prenant en charge efficacement une grande variété d’urgences médicales. L’élaboration d’un diagnostic précis sur le terrain ou à l’hôpital et le début d’un plan de prise en charge opportun et efficace reposent sur un processus d’évaluation fiable.
Avez-vous subi récemment une blessure ?
Avez-vous ressenti une faiblesse ou des engourdissements dans une jambe ou les deux ?
La douleur semble-t-elle se déplacer ou irradie-t-elle ?
La méthode d’évaluation AMLS facilite une prise en charge fondée sur l’évaluation. Ce processus n’est pas régi par des performances apprises par cœur. Au contraire, la démarche AMLS reconnaît que, bien que toutes les composantes du processus d’évaluation (figure 1-1) soient importantes pour les soins, celles-ci sont mises en œuvre en fonction du tableau clinique présenté par le patient. Si, par exemple, vous soupçonnez qu’un patient a subi une blessure traumatique, réaliser un examen physique rapide est prioritaire par rapport au recueil des antécédents médicaux. Les antécédents ne sont pas omis ; on leur attribue seulement une priorité moindre en tant qu’outil d’évaluation. Le contraire est également vrai. Avec un patient atteint d’une affection médicale, il peut être plus approprié d’obtenir l’histoire de la maladie actuelle et les antécédents médicaux, en ne réalisant l’examen physique qu’en route vers la structure d’accueil. L’examen physique et l’histoire médicale actuelle et passée ne sont pas des entités séparées. Celles-ci sont habituellement évaluées en parallèle.
Bien que la démarche d’évaluation AMLS autorise la souplesse quant au moment auquel obtenir des détails spécifiques de l’histoire du patient et de son examen physique, un principe primordial est que la présentation cardinale soit bien individualisée et que l’examen primaire soit réalisé dès le début pour identifier et prendre en charge, sans délai, toute urgence médicale avec menace vitale.
Communication thérapeutique
Obtenir une anamnèse complète et être capable de réaliser un examen physique détaillé repose sur de bonnes techniques de communication thérapeutique. Pour découvrir des informations cruciales sur l’état du patient et les événements, parlez au patient et à sa famille ou ses amis. Des passants ayant vu l’accident ou ayant vu le patient s’effondrer peuvent donner des informations précieuses sur la gravité de l’état de ce dernier. Ils peuvent souvent fournir des indices permettant de mettre en évidence des blessures spécifiques, ou d’orienter vers un diagnostic en particulier.
Une communication verbale efficace est un processus dynamique qui peut aider à recueillir une information, à informer le patient sur les bénéfices et les risques des interventions, et à obtenir l’autorisation de réaliser l’examen physique, de donner un traitement médical ou de transporter. Les quatre E de la communication thérapeutique sont abordés dans l’encadré 1-1, à savoir :
Écoute active
Quand vous entrez en contact avec un patient et ses proches, assurez-vous de vous être présenté quand les circonstances le permettent. Créer une relation avec le patient aide à bâtir la confiance de celui-ci envers le professionnel de soins et facilite une communication ouverte.
Obstacles à la communication
Un processus d’évaluation ou de prise en charge peut être gêné par des obstacles sociaux, linguistiques, comportementaux ou psychologiques. Reconnaître des obstacles à la communication pendant l’entretien avec le patient peut vous aider à optimiser le temps passé avec le patient. Rappelez-vous que le premier obstacle est constitué par vos connaissances spécialisées. Évitez l’usage de termes médicaux comme « tachycardie » quand vous pourriez dire « le cœur est rapide », ou « septicémie » quand vous pourriez dire, par exemple, « infection du sang ». D’autres conseils pour une communication thérapeutique efficace sont détaillés dans l’encadré 1-2.