Chapitre 1 Éthique et communication
Les problèmes éthiques et moraux font partie intégralement des soins médicaux, particulièrement dans des domaines aussi controversés que l’euthanasie, le don d’organe et la technologie génétique. Un médecin qui prend en charge un patient a trois obligations :
• Protéger la vie et la santé. Les cliniciens doivent pratiquer une médecine de qualité et ne causer aucune souffrance ou aucun dommage inutile. Un traitement ne peut être prescrit que lorsqu’il est considéré comme bénéfique pour le malade. Des patients disposant d’une certaine compétence ont le droit de refuser un traitement, mais la décision de ne pas assurer des soins essentiels au maintien de la vie ne doit être prise que sur la base d’explications claires quant aux conséquences de ce refus.
• Respecter l’autonomie. Les cliniciens doivent respecter le désir du patient de rester autonome et de décider lui-même. Ils reconnaissent ainsi sa capacité de raisonner, de planifier et de poser un choix quant à son avenir. Dans la mesure du possible, il doit rester responsable de lui-même. Le consentement éclairé et la confidentialité sont des piliers d’une pratique médicale de qualité et constituent une forme de respect de la dignité humaine. L’état de santé d’un patient ne doit jamais être divulgué, sans son consentement, à d’autres personnes, y compris la famille. Cependant, le droit à la vie privée ne peut occasionner un dommage à des tiers. Dans certaines circonstances, les cliniciens doivent rompre la secret médical, par exemple lorsqu’un patient infecté constitue une menace pour certaines personnes si celles-ci ne sont pas averties. Dans ces circonstances, la confidentialité peut ne pas être respectée à la condition d’en avertir le patient.
• Protéger la vie et la santé, et respecter l’autonomie avec honnêteté et justice. Tout patient a le droit d’être traité de manière équitable quels que soient sa race, sa condition physique, son statut économique ou social et sans préjugé arbitraire ou favoritisme.
Consentement légalement valide
Obtenir du patient un consentement valide avant tout examen physique ou toute initiative thérapeutique est un principe éthique et légal. Il reflète le droit du patient à déterminer ce qui peut être fait à son corps. Par exemple, selon le droit traditionnel, toucher un patient sans consentement valide peut constituer une infraction civile ou pénale qualifiée de coups et blessures. De plus, ne pas demander le consentement peut faire l’objet d’une accusation de négligence contre le praticien impliqué, particulièrement si le patient a encouru un dommage résultant du traitement.
• les objectifs des examens ou du traitement ;
• des précisions sur le diagnostic et ses éventuelles incertitudes ;
• les options thérapeutiques, y compris l’option de s’abstenir de traitement ;
• les explications des bénéfices probables et des chances de succès pour chaque option ;
• les éventuels effets secondaires ; à propos des risques, il faut choisir les informations qu’une personne raisonnable souhaite connaître avant d’accepter le traitement proposé ;
• le nom du médecin qui endossera l’entière responsabilité des soins ;
• un rappel du droit de tout patient de changer ses choix à tout moment ;
• des explications quant à la possibilité de complications au cours des soins et des mesures à prendre si elles survenaient.
Obtenir le consentement
Pour qu’un consentement soit valide, il doit être donné volontairement après que le patient aura reçu suffisamment d’informations sur les risques des examens diagnostiques et du traitement. De plus, le patient doit être capable de consentir au traitement envisagé, c’est-à-dire qu’il doit être à même de comprendre et de retenir l’information thérapeutique et se fonder sur celle-ci pour prendre sa décision. Le clinicien assurant les examens ou les soins doit s’assurer que le patient a effectivement exprimé un consentement valide avant le début du traitement. Selon le traitement ou l’opération proposée, le consentement peut être verbal (par exemple pour une ponction veineuse) ou écrit (par exemple pour toute intervention chirurgicale). Cependant, on doit rappeler qu’un consentement signé n’est pas une preuve légale ou professionnelle que le consentement a été obtenu après que le patient a été correctement informé. La personne recueillant le consentement doit être le chirurgien ou le praticien qui pose l’acte thérapeutique, ou un assistant qui a la compétence nécessaire et qui connaît dès lors les complications potentielles. Il est inacceptable que le consentement soit obtenu par un médecin en formation sans expérience pratique de ce type de soins.
Circonstances spéciales
Urgences
Sans consentement, un traitement ne peut être administré légalement à des adultes que s’ils sont incapables temporairement ou de manière permanente de s’exprimer, alors que l’intervention thérapeutique pourrait sauver leur vie ou prévenir des lésions graves et permanentes.
Enfants
En Grande-Bretagne, l’âge légal auquel un jeune peut exprimer son consentement à être traité est de 16 ans. (En France, selon le code de déontologie médicale, il faut être majeur, c’est-à-dire avoir atteint 18 ans [NdT].) Pour les patients plus jeunes, le médecin doit obtenir le consentement des parents. Même si le patient est trop jeune pour être tout à fait compétent, il faut lui expliquer comment les soins vont se dérouler et les résultats éventuels. En effet, même avant l’âge limite, des enfants peuvent exprimer un consentement effectif sur le plan légal s’ils ont la maturité intellectuelle et ont manifestement compris l’enjeu de l’intervention médicale.
Essais cliniques
Les médecins doivent s’assurer que les patients invités à participer à des recherches reçoivent des informations écrites, présentées dans des termes compréhensibles. Les patients doivent être conscients qu’ils participeront à un projet dont les résultats sont incertains. Il faut laisser au patient suffisamment de temps de réflexion avant qu’il n’exprime son consentement. La rétention de tissu humain pour la recherche ou l’enseignement requiert un accord écrit du donneur, ou du parent le plus proche du patient décédé ou bien de celui qui ne peut s’exprimer lui-même.
Enseignement
Il est nécessaire d’obtenir le consentement du patient si un étudiant ou tout autre observateur souhaite assister à la consultation. Le patient a le droit de refuser sans que cela affecte le déroulement de la visite suivante. Un consentement est également requis pour toute manœuvre supplémentaire effectuée aux seules fins d’enseignement sur un patient anesthésié. Il en est de même en cas d’enregistrement audio ou vidéo à but didactique, d’une intervention ou d’une consultation.