Chapitre 1 Embryologie et histologie mammaire
Embryohistogenèse
Dès la 4e semaine de gestation, on constate l’apparition de deux épaississements ectoblastiques disposés de façon symétrique sur la paroi ventrale de l’embryon : les crêtes mammaires (figure 1.1). Elles s’étendent de la région axillaire au pli inguinal. À partir de la 6e semaine, ces crêtes ont presque intégralement régressé après avoir donné de cinq à sept nodules épithéliaux : les bourgeons mammaires (voir figure 1.4). Sur chaque crête vont se développer un ou plusieurs bourgeons en fonction du nombre de petits par portée, et chaque bourgeon va engendrer une glande mammaire.
Dans l’espèce humaine, un seul bourgeon va persister de chaque côté. Cependant, des bourgeons surnuméraires peuvent persister et être à l’origine de malformations : la polymastie (figure 1.2), pathologie relativement rare qui consiste en un développement de mamelles surnuméraires, et la polythélie (figure 1.3), qui se limite au développement de plaques aréolomamelonnaires surnuméraires, la localisation la plus fréquente étant juste en dessous du sein normal. Les mamelons surnuméraires sont aussi fréquents chez l’homme que chez la femme.
Aux alentours de 9 ans, la prolifération s’épuise chez l’homme. Chez la femme, l’action des estrogènes en faible concentration autorise une poursuite de la prolifération épithéliale bien avant l’apparition des premières règles (figure 1.4). La croissance de la glande va partitionner le fascia superficialis en deux feuillets antérieur et postérieur. En avant, la glande demeure suspendue au derme par les ligaments de Cooper. Progressivement, la plaque aréolomamelonnaire va faire saillie, se pigmenter et s’étaler en surface, parallèlement à l’augmentation de volume de la glande mammaire. De temps à autre, le mamelon restera invaginé.