Chapitre 1. Comment se retrouve-t-on psychothérapeute ?
L’idée de cet ouvrage est née d’une série de questions simples, profondément justes, que posent des médecins généralistes, des internes, des assistants en psychiatrie, des psychologues en formation, des travailleurs sociaux, lorsque confrontés à une situation ils en perçoivent quelques-uns des ressorts relationnels, sans trop savoir comment diriger l’entretien ou poser les questions. Le patient doit-il parler tout au long de la rencontre et eux, rester silencieux ? À l’inverse, doivent-ils poser beaucoup de questions pour obtenir le plus de « matériel » possible au prix d’un entretien très proche du questionnement médical ? Faut-il faire part tout de suite des principaux problèmes que l’on discerne chez le patient ? Ou, au contraire, attendre patiemment, mais parfois en vain, qu’il les repère lui-même ?
Ainsi, au travers de réunions de tutorat et d’accompagnement auprès de jeunes professionnels, tous enthousiastes, engagés dans leur métier, a émergé l’idée de fournir quelques grandes lignes autour d’enjeux psychothérapeutiques. Ces aspects ne sauraient remplacer une formation spécifique dans un cadre théorique déterminé par une école de psychothérapie, mais on ne peut ignorer que la plupart des entretiens à portée psychothérapeutique se déroulent hors de ce contexte !
Comment se retrouve-t-on embarqué ?
Le terme « embarqué » regroupe une série de situations où un processus relationnel important s’est mis en route.
Une souffrance, des émotions, une demande jaillissent, de façon éruptive, sous la pression d’un événement particulier. Le thérapeute est interpellé par ce bouleversement. Des situations aussi fréquentes qu’un deuil, l’annonce d’une maladie grave, une rupture sentimentale, un licenciement, peuvent provoquer cet état. Le thérapeute sent bien qu’il ne peut différer la réponse, et mieux encore la réponse doit être accompagnée, poursuivie sur quelques rencontres pour la faire mûrir.
• Vous pouvez vous retrouver comme le seul interlocuteur possible, car à l’écart des grandes villes, en exercice rural, ou tout simplement parce que des liens médicaux de voisinage ou relationnels font de vous l’interlocuteur désigné.