Chapitre 1. Anatomie cranio-faciale
Plan du chapitre
Rappels d’anatomie générale
La face au sein de l’extrémité céphalique
Squelette facial
Biomécanique faciale
Denture, dentition
Tégument
Vascularisation
Innervation
Muscles masticateurs
Glandes salivaires principales
Synthèse topographique – Les régions faciales
Région centrofaciale
Région orbitopalpébrale
Auricule (oreille externe)
Cavité buccale
Régions profondes de la face
Le but de ce premier chapitre est de faire un rappel des éléments anatomiques constituant le prérequis nécessaire à la compréhension des situations pathologiques traitées au long de l’ouvrage.
Rappels d’anatomie générale
La face est anatomiquement décrite entre la ligne capillaire en haut et la tangente à la pointe du menton en bas. Elle se divise en trois étages (fig. 1.1) :
Figure 1.1 |
• supérieur ;
• moyen ;
• inférieur.
La face au sein de l’extrémité céphalique
Crâne et face sont intimement liés :
• la base du crâne est posée sur le pivot vertébral au niveau du trou occipital (foramen magnum) ;
• la face est donc déjetée en avant, suspendue sous l’étage antérieur de cette base ;
• la mandibule, seul os mobile cranio-facial, est suspendue sous l’os temporal, pivotant autour de ses deux condyles.
L’ensemble crâne-face est ainsi en équilibre parfait (fig. 1.2) pour répondre aux contraintes de la pesanteur et des forces masticatoires.
Figure 1.2 |
Squelette facial
Le squelette facial est composé d’une mosaïque osseuse dont la mandibule, mobile, constitue à elle seule le massif facial inférieur. Elle est répartie en deux entités :
• une portion dentée horizontale ;
• un ramus, ou partie ascendante, se terminant en avant par le processus coronoïde (ou coroné) donnant insertion au muscle temporal et, en arrière, le condyle articulaire qui s’articule avec le condyle de l’os temporal.
Le massif facial moyen est formé par les deux maxillaires réunis autour de l’orifice piriforme. Latéralement, l’os zygomatique (ou os malaire) forme le relief osseux de la pommette et rejoint le processus zygomatique du temporal pour fermer la fosse temporale, coulisse du muscle du même nom. L’os nasal forme avec son homologue le faîte du toit nasal.
Le massif facial supérieur est cranio-facial :
• ethmoïdofrontal médialement ;
• frontosphénoïdal au niveau du cône et du toit orbitaire ;
Le tiers médian facial et les orbites sont donc directement en relation avec l’étage antérieur de la base du crâne, ce qui explique la fréquence des lésions mixtes cranio-faciales. La mandibule est également en relation avec le crâne par l’intermédiaire de l’articulation temporomandibulaire, articulation bicondylienne à ménisque interposé, située juste en avant du conduit auditif externe (ou méat acoustique externe).
Maxillaire et mandibule — portant la denture supérieure et inférieure — sont en relation par l’intermédiaire de l’articulé dentaire, système de référence unique et précieux lors des réductions fracturaires (fig. 1.4).
Figure 1.4 |
La poutre médiane (fig. 1.5) est ostéocartilagineuse et est constituée d’arrière en avant par :
Figure 1.5 |
• la lame perpendiculaire de l’ethmoïde ;
• le septum cartilagineux, reposant sur le rail du vomer, lui-même allant, tel un soc de charrue, du sphénoïde au maxillaire.
La mandibule (fig. 1.6a) s’articule :
Figure 1.6 |
• avec le maxillaire par l’intermédiaire de l’articulé dentaire ;
• avec le temporal au niveau de l’articulation temporomandibulaire (ATM).
Après une simple rotation en début d’ouverture buccale, le condyle mandibulaire se luxe physiologiquement en avant pour obtenir une ouverture buccale complète (fig. 1.6b).
Biomécanique faciale
Structure pneumatisée, la face présente une architecture à poutres verticales destinées à encaisser les chocs masticatoires, donc verticaux (fig. 1.7). Cette disposition de la trame osseuse explique la fragilité des structures lors de chocs frontaux et la fréquence des fractures secondaires à des traumatismes parfois minimes.
Figure 1.7 |
Cette structure cavitaire est constituée de cavités pleines (cavité buccale, orbites) et de cavités vides (cellules ethmoïdales, sinus frontaux, sinus maxillaires) (fig. 1.8).
Figure 1.8 |
Denture, dentition
Denture, dentitionLes dents font partie du système alvéolodentaire comprenant :
• le parodonte : ligament alvéolodentaire, os alvéolaire, gencive (l’os alvéolaire naît et meurt avec la dent) ;
• la dent.
Les dents évoluent en trois stades (fig. 1.9) :
Figure 1.9 |
• denture déciduale, complète à trente mois ;
• denture mixte, débutant à sept ans ;
• denture définitive, en place à partir de douze ans.
Tégument
Le tégument facial est souple et d’épaisseur inégale — la peau palpébrale est quatre fois moins épaisse que la peau jugale. La coloration est également variable d’un territoire à l’autre ; on peut isoler des zones esthétiques qui devront toujours être considérées dans leur ensemble structural lors des actes chirurgicaux.
Ce tégument est mobilisé par l’action des muscles peauciers (fig. 1.10), dont la résultante des forces marque, avec le temps, les lignes de tension qui deviennent rides (fig. 1.11) : toute cicatrice parallèle à ces lignes de tension sera a priori discrète ; toute cicatrice perpendiculaire à ces lignes de tension risque de s’élargir.
Figure 1.10 Stay updated, free articles. Join our Telegram channelFull access? Get Clinical TreeGet Clinical Tree app for offline access |